L'orientation des jeunes

Nous arrivons à la fin du deuxième trimestre scolaire et le sujet brûlant, pour les lycéens de classe de seconde, est l'orientation. Nous avons rencontré une élève qui se pose de nombreuses questions car elle n'est pas très certaine de ses objectifs pour le futur.
Nous avons tenté de comprendre comment les jeunes sont conseillés dans leurs choix. Il s'offre à eux plusieurs options accessibles selon la moyenne des notes obtenues. Mélanie -notre lycéenne interrogée- nous explique que ses professeurs cataloguent les filières d'orientation selon un barême de notoriété. Nous avons les sections nobles, celles qui sont réservées à l'élite future, formatant les jeunes mais ne donnant aucune compétence professionnelle sans études supérieures, à savoir :
- le bac S (scientifique), le summum selon les enseignants. Pourtant, la société actuelle montre que la science appliquée à l'industrie est entrain de détruire la planète ;
- le bac L (littéraire) réservé aux rêveurs et aux artistes, peu connecté à la réalité de la vie quotidienne ;
- le bac ES (économique et social), le plus équilibré a priori mais qui n'est accessible qu'avec une moyenne des notes supérieure à 12/20 sachant que le programme de seconde est largement axé sur les maths, les sciences, la physique-chimie....... donc encore lié aux exigences scientifiques.
Puis il reste les sections dites "poubelles" selon certains enseignants qui offent des filières technologiques ou professionnelles. Il s'agit des bacs STMG, etc... ou bacs pro. Ce sont, d'après notre étude, les formations qui permettent d'être compétents dans des domaines définis, concrets donnant accès à des métiers porteurs si l'on cesse de considérer que les techniciens, les agriculteurs ou autres artisans appartiennent à des sous-catégories professionnelles. Nous ne devons pas oublier que ce sont des acteurs essentiels au développement socio-économique.
Il est peut-être temps de remettre les choses à leur place. Ce n'est pas l'élite future qui va pouvoir restructurer notre société en faillite si le peuple n'a aucune compétence ciblée. C'est l'inverse. Nous avons besoin de jeunes équilibrés avec des projets de vie basés sur des acquis solides et non d'une poignée de privilégiés conditionnés par les nombres, le profit et la spéculation hermétiques aux contraintes quotidiennes.
Il est donc essentiel de revaloriser ces filières scolaires porteuses de métiers adaptés plutôt que de considérer que ce sont des classes dépotoirs.
Mélanie, choisis ton orientation selon tes goûts et n'écoute pas les adultes peu conscients de la situation actuelle. Réfléchis à ce que tu aimes, à tes centres d'intérêt et intègre, la tête haute, la classe qui va te permettre de t'épanouir et de réussir.