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Concerts, Danse, Cinéma, Livres, Disques et Evénements

France (dates et sorties)

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Concert Rachmaninoff 150 ans

Un concert intimiste d’exception - Suite à cette grande parenthèse du Covid, nous nous étions plus rendus dans cette moderne salle auditorium de la grande et nouvelle Cathédrale Orthodoxe russe de Paris du Quai Branly, un monument récent et stylisé dans le paysage parisien du 7ème arrondissement. On apprécie ce caractère intimiste de cette salle toute de bois claire vêtue, à l’acoustique étudiée. Par ce beau jour de juin, la salle est comble pour assister à un concert atypique de deux artistes russes accomplis.

 

En cette célébration du 150ème anniversaire du compositeur russe Rachmaninoff, un récital à 4 mains est donné. Yulia Orlova et Denis Grostsky se prêtent volontiers à l’exercice virtuose. Ce n’est pas chose facile que de jouer à 4 mains intégral, les deux pianistes étant assis côte à côte pour cette interprétation exceptionnelle.

 

Sous l’aimable invitation de l’association Kultura, nous voici pénétrant avec recueillement dans cette cathédrale unique, bijou d’architecture moderne. La salle de concert est remplie d’amateurs éclairés de classique, tant français que russophones.

 

Deux artistes remarquables vont nous livrer une prestation remarquée. Yulia Orlova est une grande pianiste, lauréate de concours internationaux, professeur de piano au conservatoire Serge Rachmaninoff de Paris, personne d’autre ne pouvait être plus élue pour jouer ce soir. Elle est secondée avec adresse par Denis Grostsky, pianiste et compositeur russe remarqué, il excelle dans son art.

 

Le beau piano massif Steinway&Sons trône sur la scène, les deux interprètes installent leur Ipads pour jouer, le silence se fait. Le récital s’ouvre naturellement sur le Six Morceaux pour piano à 4 mains Op. 11 et les 6 titres seront joués, dont le Barcarolle, le Scherzo ou la Slava.

 

S’en suit la Suite Peer Gynt No. 1 op 46 avec un arrangement spécial à 4 mains, en 4 thèmes dont la danse d’Anitra ou l’Antre du Roi de la Montagne. Du même compositeur, la Suite N°2 op 55 et sa danse arabe ou encore la Chanson de Solveig. Des thèmes magnifiquement interprétés. En finale, F. Liszt, le poème symphonique Les Préludes op. S.97, lui aussi en arrangement spécial à 4 mains. Les pianistes échangent leur place régulièrement.

 

Un beau répertoire choisi, une performance stupéfiante, tout fût une réussite ce soir là. Le public éclairé ne s’y trompe pas et applaudit à tout va. Un beau concert dans un cadre privilégié, donnant de belles émotions à l’entrée de l’été. Nos remerciements à Patricia Herlander notre invitée et à George Sheshkor. Les concerts de la Cathédrale Russe de l’association Kultura, des concerts d’exception donnés avec brio au 1 quai Branly, 75007 Paris - www.egliserusse.eu - Octobre 2023

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Concert argentin
au Invalides

Une ode magistrale et vive - Après ce trop long intermède du Covid, nous n’avions pas foulé les pavés historiques du magnifique Hôtel des Invalides depuis fort longtemps. Pourtant, leur riche programmation a bien cours et nous émerveille chaque jour, c’est le cas de ce concert fort atypique, d’où intriguant, comportant cet élément argentin, un concert classique mêlant une formation traditionnelle et l’un des as français de l’accordéon, entendu ici dans une application classique.

 

Sous l’aimable invitation du Musée de l’Armée, nous retrouvons les voûtes magistrales de la Cathédrale des Invalides, d’où l’on aperçoit le tombeau de Napoléon en arrière plan, c’est ici que la France célèbre ses héros. L’un de ces héros pourrait être le brillant musicien Pascal Contet, cet accordéoniste d’exception, certainement l’un des plus prolifiques accordéonistes vivants, avec plus de 300 créations musicales personnelles.

 

C’est justement ce concert qui nous révélera 2 créations originales sur cet instrument rare, assorties de thèmes classiques du tango argentin pour cette soirée Fiesta Latina, placée sous l’esprit d’un soir de tango à Buenos Aires. Pascale Contet se fera fort de nous compter quelques anecdotes de son authentique voyage dans cette belle ville. Nous voici donc en premières places devant cette scène unique où l’artiste français voyageur va interagir de façon riche et vertueuse avec un quartet à cordes, le Quatuor Strada, lui-même accompagné de Yann Dubost à la contre-basse.

 

Les premières notes s’égrainent et nous voilà transportés en plein voyage latin par cette tristesse qui danse, un tango solennel qui sied bien à ces lieux. Pascal Contet joue à merveille, il est l’unique accordéoniste lauréat aux Victoires de la Musique classique et son parcours international est affirmé. On le retrouvera en 2023 dans le spectacle Weber à vif avec Jacques Weber ou encore à la direction du Festival Fort en Musique. Son jeu est fin et puissant, sa prestation attire instantanément le regard.

 

Lui tient tête dans ce pas de deux le Quatuor Strada avec Pierre Fouchenevet et Sarah Nemtanu aux violons, Lise Berthaud à l’alto et François Salque au violoncelle. Une prestation remarquable, qui attise les sens et rend l’émotion vive et clair, un délice sensoriel, on fermerait presque les yeux.

 

Sont données en suite des airs fameux du tango argentin tels que Pueyo (Stras Medianoche), Bardi, Gardel (Volver), D’Arienzo (9 de Julio) mais aussi des créations Arolas (Comme il faut) ou Julien (Valentino Suite). Il ne manque plus des danseurs de tango pour compléter le tableau. La foule est venue nombreuse en ce soir pour venir admirer un tel spectacle, des plus rafraîchissants en ce soir de printemps. Une célébration festive de la beauté lyrique, avec ces airs d’accordéons si uniques dans de tels lieux majestueux.

 

Nous nous sommes réjouis d’un si doux concert et seront ravis de suivre leur programmation d’excellence au cours de la saison. Nos remerciements à Patricia Herlander notre invitée et à Andra Focraud, agente de presse en musique classique. Le Musée de l’Armée, une institution nationale émérite établie à l’Hôtel des Invalides 75007 Paris - www.musee-armee.fr - Juin 2023

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Julia Lezhneva et les Accents
au Théâtre des Champs-Elysées

Gloire du baroque triomphant - Nous nous rendons ce 10 mai avec le plus grand plaisir à nouveau dans cette grande salle parisienne des concerts et des opéras, le Théâtre des Champs-Elysées, sous l’aimable invitation de son service de presse. Après un long intermède dû à la Covid, c’est une joie que de retrouver les ors, enluminures et fauteuils rouge velour de ce temple français du classique.

 

Impressionnés par autant de faste architectural et habillés pour la circonstance de l’opéra, nous voilà entourés de fins connaisseurs du thème de ce jour, le baroque italien, où les arias de haut vol subliment jusqu’au sommet de cette coupole si symbolique des arts florissants français.

 

Notre invité étrangère, Patricia Herlander, se ravit d’autant de panache et de prestige, ce qui va suivre va l’étonner plus encore. Il est vrai que le baroque italien n’est pas facile d’approche, il faut aimer.

 

Nous allons suivre la belle performance de l’ensemble français Les Accents, une formation experte conçue et dirigée par son premier violon Thibault Noally, lequel se consacre depuis 2014 au Festival de Beaune au répertoire des 17eme et 18eme siècle, notamment le répertoire sacré italien. Cet ensemble talentueux a brillé avec Léa Dessandre ou encore dans le Bourgeois Gentilhomme de Molière/Lully de Jérôme Deschamps récemment.

 

Cet ensemble musical émérite, dirigé par Thibault Noally, qui est depuis 15 ans violon solo des Musiciens du Louvre, nous promet un répertoire riche et varié. D’autant plus qu’il est secondé sur scène par deux stars internationales, Julia Lezhneva soprano et Carlo Vistoli contre-ténor.

 

Deux méga-stars du baroque triomphant italien, dont les performances vocales vont être stupéfiantes, le public ne s’y trompera pas, applaudissant à tout va chaque prestation, toutes remarquables.

 

Julia brille de tous les feux sur scène et sa voix cristalline nous emporte immédiatement. Julia a été formée au Conservatoire de Moscou et fût découverte en 2010 à Londres sur du Rossini. Elle adore Haendel et Rossini, ce qui se ressent dans toute la passion qu’elle donne à sa prestation ce soir. Carlo est guitariste et pianiste de formation. C’est un contre-ténor d’exception découvert en 2015. Ce bel hidalgo a une forte présence scénique, en opposition saisissante avec son chant de castrat.

 

Les opéras sérias donnés ce soir feront la part belle à Nicola Porpora (Sifaca), Georg Friedrich Haendel (Alcina, Guiolo Cesare) ou encore Carl Henrich Graun (Coriolano). Après l’entracte, les artistes subjuguent la salle avec Antonio Vivaldi (Ercole sul Termondonte), Graun (Britannico) ou encore Haendel (Il Trionfo). Cette période faste du chant lyrique vit l’opposition d’Haendel et Porpora a vu des chanteurs célèbres naître tels que Farinelli en 1725 sur du Porpora, un style révélé en 1723 avec l’aria Zeffiretli au Carnaval de Rome.

 

Nous sommes admiratifs des performances des deux chanteurs, Julia resplendissante dans ses robes étincelantes et Carlo Vistoli faisant penser au célèbre castrat Nicola Grimaldi. Nous sommes subjugés par autant d’audace et de maîtrise d’exception. Le spectacle devient sublime après une rapide période d’adaptation pour celles et ceux qui peuvent s’abandonner aux émotions pures. Ce concert rafraîchissant et élevant l’esprit par autant d’art et de délicatesse. Nous aurons plaisir à revenir admirer un tel chef d’oeuvre artistique et collectif.

 

Nos remerciements à Patricia Herlander, à Charlotte Lapalus et à Justine Marsot. Photographies Emil Matveev et Nicola Allegri. Le Théâtre des Champs-Elysées, un haut lieu du classique à Paris, établi avec brio au 15 Av. Montaigne, 75008 Paris - www.theatrechampselysees.fr - Juin 2022

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Armide, de Christoph Willibald Gluck
à l’Opéra-Comique

Un opéra moderne magistral - C’est un monument de l’art lyrique français qu’il nous est donné de voir, dans la fameuse et belle Salle Favart, des 5 au 15 novembre 2022. Et une résurrection, l’œuvre n’ayant plus été jouée publiquement depuis 1913, alors même qu’elle était un des opéras les plus populaires et les plus rentables du répertoire français. Une joyeuse retrouvaille avec le dynamique Opéra Comique et son agréable équipe après une longue interruption !

Armide, de Christoph Gluck, « le divin Bohémien », constituait à la fois la reprise d’un grand classique du siècle précédent et une commande de Marie-Antoinette d’Autriche à son ancien professeur de musique. On sait que l’Italien Lully était – avec Rameau – un des deux compositeurs attitrés de Louis XIV. Son chef d’œuvre en matière lyrique était Armide, inspiré de La Jérusalem délivrée de son compatriote Le Tasse, sur un livret de Philippe Quinault, un autre géant de l’époque que la postérité a quelque peu oublié.

Armide, princesse de Damas, triomphe des Croisés grâce à ses charmes magiques. Seul le chevalier chrétien Renaud lui résiste encore. Armide a même rêvé que ce dernier percerait son cœur. Hidraot, souverain et oncle de la princesse, lui ordonne de trouver époux. Armide déclare alors qu’elle s’unira à qui vaincra Renaud. Au cours de l’opéra, elle tombe finalement amoureuse de ce dernier. Après diverses péripéties, Renaud tombe à son tour amoureux de la princesse damascène, mais, finalement, décide de l’abandonner pour retrouver les siens, préférant le devoir et la gloire à l’amour. Armide se venge alors.

De l’avis unanime, l’Armide de Lully, sur le livret de Quinault, constituait la quintessence de l’art lyrique français au 17ème siècle. Nous sommes presqu’un siècle plus tard, et Louis XVI a succédé à son arrière-arrière-grand-père Louis le Grand. Armide n’a plus été jouée depuis 1766. L’opéra officiel – autrement appelé Académie royale de musique – logé au Palais-Royal souffre très mal la concurrence d’autres institutions, dont l’Opéra-Comique. Or à Vienne, seconde capitale de l’Europe, l’art lyrique officiel connaît un renouveau et un triomphe grâce au chevalier Gluck, protégé de la Dauphine appelée à devenir bientôt la reine des Français. Arrivée à Versailles, Marie-Antoinette fait appel à lui. Le Bavarois relève le défi : remettre en musique le plus célèbre livret de France. La première intervient le 23 septembre 1777, trois ans après le sacre de Louis XVI.

Le lecteur nous excusera pour ces longs prolégomènes qui nous semblaient utiles ; Armide est un drame héroïque vieux de deux-cent-cinquante ans et non-joué depuis plus d’un siècle. Ici, point de clavecins mais, l’œuvre a, volontairement ou pas, des airs de Grand Siècle. Une place prépondérante est laissée aux cordes (il n’y a presque pas de cuivres). Tout l’enjeu était de remettre cette œuvre au goût du jour sans lui faire perdre son essence.

Le pari est réussi. La scène est souvent pleine, avec danseurs et chœurs. Les décors sont à la fois modernes et opulents (grilles, arbres …). Les costumes sont divers et, associés à la mise en scène, constituent des références assez visibles au cinéma (Nuit des morts-vivants, Le nom de la Rose, Kurosawa …). Pas de performance vocale particulièrement remarquable de la part des interprètes – nous n’avons cependant assisté qu’à la Générale – mais nous avons apprécié la performance d’Ian Bostridge, dans le personnage de Renaud, pour l’harmonie de son interprétation et le charme de sa scansion du français, dont la beauté du livret nous a rappelé à quel point il était une langue musicale.

Le spectacle est très réussi, et l’émotion particulièrement présente. Nous recommandons vivement ce bel opéra. Les 1100 places de cette généreuse générale de presse applaudissent à tout va, ne s’y trompant pas. Nos vifs remerciements s’adressent à notre rédacteur Frédéric Casotti et à Alice Bloch de l’Opéra Comique. Crédits photos : S.Brion - Théâtre National de l'Opéra Comique un haut lieu des arts lyriques français, depuis 1714, 1 Pl. Boieldieu, 75002 Paris, France Paris – www.opera-comique.com - Novembre 2022

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Notre sélection choisie de disques

Nos découvertes qualitatives pour les fêtes - Nous avons plaisir à présenter notre sélection des disques à offrir volontiers pour ces fêtes, à découvrir avec émotion et passion. Ce petit break hivernal est propice à faire une pause et à s’adonner à de belles écoutes.

 

Thibault Cauvin, le petit prince de la guitare – Nous recevons de Sony Music Classique le dernier opus du jeune prodige français de la guitare classique, son 5ème album chez Sony, le surdoué français Thibault Cauvin. Son grand tour du monde des concerts éclectiques a livré une expérience sonore inédite, un voyage émotionnel haut en couleurs et en finesse aussi. S’associant pour la première fois à d’autres talents, il nous fait voyager avec son dernier album Cities II dans l’évocation sensorielle et immersive des grandes capitales du monde.

 

Inspiré depuis Shanghai et des aventures de son grand-père aviateur, cet album est l’un des rares albums de voyages musicaux que nous avons rencontré cette année. Huit duos de talents hors normes qui subliment l’adresse inégalée du maître guitariste, un régal. L’artiste remplit les salles, sa réputation le précède, lui qui est le seul à avoir obtenu 36 prix internationaux de guitare classique.

 

Poursuivant son incroyable tournée de 1000 concerts dans 120 pays, il nous fait le récital de ses dons magiques dans des villes aussi variées que Nairobi, Canton, Oulan Bator, Dhaka mais il sera aussi à Paris le 26 novembre prochain au Palace. Nous l’avions vu sur scène le 19 février dans un récital intimiste très attendu, une poésie légère toute en musique, publié dans nos pages.

 

Son album éponyme reprend tous les titres mis en valeur par ses accolytes tels Mathieu Chedid, l’instrumentiste Ballaké Sissoko ou la soprano Léa Desandre. Nous voilà déambulant dans douze villes du monde, de Bamako, au Cap Ferret, Rio ou Venise, Bombay ou Tokyo. Chaque titre est une suggestion sonore d’une rêverie, d’un fado, d’une émotion. L’album s’écoute avec douceur et plaisir, comme fond musical ou comme écoute solo pour le plus grand plaisir de nos sens. Un bel enregistrement réalisé au Château d’Hérouville qui a réouvert ses portes pour l’occasion, il saura bercer vos douces soirées d’hiver, pour vous réchauffer le coeur. - www.thibaultcauvin.com

 

Espana ! L’ode ibérique – Quoi de mieux qu’un peu de soleil en plein hiver ? A la faveur des réjouissances festives de la saison et d’un déplacement de notre rédaction en Espagne, nous découvrons l’un des derniers disques du dynamique label français Klarthe Records, sorti le 29 mars 2019, présentant 27 titres enregistrés en avril 2018 à l’Auditorium Dutilleux sur piano Steinway. Un album chatoyant, illustré en couverture d’une jolie peinture de flamenco de la peintre française François Gisclard. Un livret complet traduit par Géraldine Casey elle-même accompagne cet opus ibérique remarqué, élaboré par cette soprano colorature française brillante et son acolyte de longue date le pianiste et chef d’orchestre franco-finlandais Philippe Barbey-Lallia.

 

La brillante cantatrice Casey poursuit ici l’oeuvre de la muse catalane Mairà Barrnientos et signe ici un disque de qualité, à l’instar du disque Mozart Arias qui fût salué par les critiques. Le disque présente les plus célèbres compositeurs espagnols du 19ème et du 20ème siècle, qui ont intégré le folklore ibérique (comme Pedrell), des artistes historiques venant de Cadix, Séville, Barcelone, Valence et Cuba, ou des pianistes influencés par Debussy. Citons Obradors, Nin, Granados, Rodrigo, De Cella, Turina. Les chants y sont profonds, tantôt romantiques ou dramatiques, certains évoquent le flamenco. On retrouvera cette fine équipe au Festival de Groix ou le 22 novembre 2019 au Théâtre Opéra de Roanne. Des titres phare du répertoire espagnol y sont présentés à l’instar des chansons picarestes de Nin, les Quatre Madrigaux Amoureux de Rodrigo, les Mélodies de jeunesse de Fallas ou les Tonadillas de Gravados. Nos remerciements à l’agente spécialisée Florence Petros pour cette ravissante découverte, un régal dépaysant disponible sur www.klarthe.com

 

Isis, hymne exaltante et passionnée – Il est un plaisir dont on ne se lasse pas, la revisite d’œuvres classiques de notre cher patrimoine musical. A l'occasion des fêtes de fin d'année, l'orchestre des Talens Lyriques dirigé par le dynamique Christophe Rousset nous offre un voyage à la cour des rois, là où Isis a vu le jour pour la première fois.

 

Défendant un riche répertoire lyrique allant du Baroque au Romantisme, l'orchestre émérite de Christophe Rousset se donne comme mission de recréer et de mettre en lumière des chefs-d’œuvre de la musique classique que nous avons ici le plaisir de découvrir avec une interprétation de Isis, de Jean-Baptiste Lully. Nous assistons avec cet album au mariage entre la mythologie romaine et l'Egypte ancienne à travers le génie et la poésie passionnée des Talens Lyriques. L'opéra est porté par un casting éclectique et rayonnant qui nous mène avec beaucoup de grâce et de charme vers un univers fabuleux que la musique fait éclore.

 

Ce voyage onirique nous transporte tout au long de l'écoute des deux CD impressionnants et beaux pour une expérience unique. Les musiciens réussissent le pari de cette redécouverte grâce à la sincérité et l'enthousiasme avec lesquels la musique est portée et parvient à nous projeter complètement, comme si nous assistions en direct à l'opéra.

 

C'est une compilation vibrante et étincelante que nous tenons en mains, illustrée de manière sobre et élégante, tout comme la musique qu'elle renferme. Vert et or, telles sont les couleurs de cet album à l'intérieur duquel nous retrouvons un livret complet avec les paroles et la description des actes de la tragédie, l'histoire de l'opéra mais aussi les musiciens qui participent à sa création.

 

Les chants ainsi que la musique nous envoûtent: lyriques, dramatiques, tragiques et romantiques, ils réveillent notre amour de la musique baroque. Autant d'émotion que de talent nous sont offerts par ce génial orchestre que nous pouvons retrouver avec réjouissance le 6 décembre au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, le 10 décembre à l'Opéra Royal de Versailles et enfin le 17 décembre au Wigmore Hall de Londres. Un beau disque à offrir paru au label français spécialisé Aparté, nos remerciements s’adressent à Stéphanie Flament d’Unik Access www.unik-access.com - www.apartemusic.com et www.lestalenslyriques.com - Novembre 2019

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Le Festival classique de Laon

Un festival haut en couleurs - Le festival de musique classique de Laon nous a fait la joie de nous inviter à découvrir un festival riche. Laon, dans l’Aisne, ville d’art et d’histoire, une ville exceptionnelle entourée de remparts, avec plus de 80 monuments historiques accueille toujours avec plaisir le 31ème Festival de musique organisé avec l’Adama. La culture tient une place importante dans notre cité historique, autrefois première capitale du royaume de France. Nous avons découvert dans la vieille ville, les parapluies de couleur de l'artiste portugaise Patricia Cunha en ville haute de Laon depuis cet été, et sont associés à un ciel argenté du plus bel effet. Pour rester dans la gaîté, un passage temporel accueille les fresques de l’artiste local Pierre Grenier, comme dans la ruelle des Neufliers, et sur certains murs de la rue Châtelaine, piétonne qui mène à la belle Cathédrale de Laon.

 

Cette année, le festival confirme et amplifie sa relation privilégiée avec la Cité de la Musique et de la Danse de Soissons, ville historique également. En préfiguration du 250e anniversaire de Beethoven en 2020, le premier des trois concerts d’une intégrale de ses trios avec piano, au festival de Laon et à la Cité de la musique de Soissons au cours de l’année prochaine. Un prolongement de l’intégrale des concertos pour violon de Mozart par David Grimal impliqué ici à nouveau, entouré de ses prestigieux partenaires Philippe Cassart et Anne Gastinel. De l’opus initial conçu dans les dernières années du XVIIIe siècle, au «Trio des Esprits» à travers lequel Hoffman distinguait «l’esprit romantique de la musique» tout un univers où Beethoven règne seul.

 

Anne Quéffelec – Notre premier dévolu se portera sur le concert de la célèbre pianiste française Anne Quéffelec pour un opus intimiste intitulé Vive Vienne ! Un concert en trois actes qui donnera son et corps à un programme éclectique: Joseph Haydn, Sonate en Mi majeur Hob.XVI /31, Sonate en Si mineur Hob.XVI /32, suivi de Wolfgang Amadeus Mozart Sonate en Si bémol majeur K.333 et enfin de Ludwig van Beethoven Sonate n° 1 en Fa mineur op.2 n° 1, Sonate n° 32 en Ut mineur op.111.

 

Dans le cadre du Festival de Laon, au sein de l’auditorium du Conservatoire, une soirée enchanteresse que Goûts&Passions a découvert avec une grande magnificence. Vienne épicentre du classicisme, à travers les œuvres de piano du triumvirat le plus symbolique de cette école. Un programme circulaire où l’ultime sonate de Beethoven, un sommet de son accomplissement, côtoie la première dédiée à Joseph Haydn. Suivi d’une dilution des repères, conjugue le romantisme sous-jacent de celui-ci et les références de Mozart sur une page de virtuosité. Beethoven arrivé à Vienne pour recevoir de Haydn, l’esprit de Mozart. Une leçon de musique et d’histoire interprétée par une artiste, en la personne d’Anne Quéffelec qui nous offrait un bouquet d’extrême émotions, elle nous emporte magiquement pour danser sur les notes lumineuses de la Vie.

 

Anne Quéffelec est l’une des plus grandes personnalités du piano d’aujourd’hui, elle jouit d’une notoriété internationale et d’un rayonnement exceptionnel sur la vie musicale. Les succès remportés dans les concours internationaux de Munich (premier prix à l’unanimité en 1968) et Leeds (prix en 1969) ne tardent pas à faire d’elle une soliste invitée à travers le monde. Nommée Meilleure interprète de l’année aux Victoires de la Musique Classique en 1990 elle a joué à plusieurs reprises aux Proms de Londres et à bien d’autres festivals.

 

La première sonate de Haydn s’ouvrait sur un thème lyrique en contrepoint à trois parties, expressivement varié au fil du mouvement, est opposé à des sextolets en cascade générant un puissant apogée dans le développement central. Premier volet puissant qui nous emportait dans la soirée majestueuse. Nous avons découvert l’intense passion romantique dans la seconde sonate, dominait par un emportement fiévreux qui culmine dans l’étonnant Presto final. Ce moment fulgurant nous a fait vivre à l’intérieur d’une atmosphère orageuse même si un saisissant Menuet, venait équilibrer la partition, avec une belle lumière en Si majeur.

 

Après ce moment très riche, nous découvrions Mozart avec plus de légèreté dans ses mouvements, animé par une grâce détendue remplie d’une grande virtuosité comme un apaisement des auditeurs, comme pour une détente de nos sens. Il en suivait les sonates de Ludwig van Beethoven pour nous emporter dans un tourbillon de notes qui nous imprégnait pour toute la nuit.

 

Comme elle nous l’a indiqué, le bis repetita ne serait que le silence de la nuit pour digérer ce magnifique moment de musique pour lequel nous avons tous étaient en parfaite communion. Nous avons été comblés par ce sentiment rare que la musique nous fait découvrir en savourant l’essentiel en son for intérieur.

 

Nos futures réjouissances de festivalier auront lieu le 8 novembre à la Cité de la Danse de Soissons, avec l’Orchestre National de Lille, Tedi Papavrami au violon et le remarqué Jean-Claude Casadesus à la direction.

 

L’orchestre philharmonique national de Lille - Le festival classique de Laon continue son joli déroulement en la ville de Soissons, en cette soirée du 8 novembre dans l’enceinte de la Cité de la Musique et de la Dance, lieu singulier de cette ville royale, pour se délecter des merveilles développées par l’orchestre philharmonique national de Lille, région des Hauts de France, sous la direction de son émérite chef Jean-Claude Casadesus.

Nous y avons découvert un soliste exceptionnel en la personne de Tedi Papavrami, albanais de naissance, qui a su nous faire vibrer par toutes les cordes avec le stradivarius de 1727 « Le Reynier ex-Hart » toutes les subtilités de son instrument avec une âme sans égal. L’orchestre nous a dévoilé un carnaval romain, ouverture op.9 d’Hector Berlioz 1803-1869, une magie s’installait dans la salle comble, un premier soliste donnait le ton avec son hautbois, par une douce note avant d’être accompagné par les violons impétueux, suivi des cuivres qui explosaient de joie accompagnés des percussions fortissimo dirigés par un main de maître, Jean-Claude Casadesus, nous emportait dans ce carnaval de mille pensées. Cette ouverture nous emportait en liesse avec un «saltarello» où découlaient des réexpositions successives pour nous faire apprécier l’esprit cyclique du rondo. Cette première œuvre magistrale était subtile et éclatante.

Il s’en suivi du second acte exceptionnel accompagnant de notre soliste attendu, Tedi Papavrami. Concerto pour violon en Mi mineur op.64 de Félix Mendelssohn-Bartholdy. Dans la sobriété, cette œuvre est magistralement remplie de variétés, avec une mélodie remarquable. Tantôt le violon pleurait, tantôt il tressaillait de joie pour nous faire découvrir toutes perfections possible avec l’intelligence des palettes de cet instrument. Nous avons été enchanté par les emportements et l’allégresse de ce second acte si riche de rebondissements avec les cuivres qui se dévoilaient pour être couverts ensuite par les instruments à corde qui venaient les surmonter, sans oublier les moments de douceur avec une flûte enchantée.
 

Le violoniste fût bissé et pour un éternel remerciement, nous a joué une sarabande de Jean Sébastien Bach, nous le remercions pour sa maîtrise exceptionnelle sur un instrument sans pareil. La soirée s’achève avec une grande Symphonie n°1 en Fa mineur op.10 de Dimitri Chostakovitch, avec une œuvre plus contemporaine écrite par un jeune élève du conservatoire de Leningrad.
 

Cette œuvre immense a été reprise par notre orchestre régional qui a su exploser de vertus avec tous ses musiciens exceptionnels accompagnés par le piano pour renforcer toute cette musicalité. Tous les instruments s’épanouissaient avec une orchestration fine et légère pour se contraster ensuite dans une vigueur soudaine, cuivrée et dissonante. Le piano inclus dans l’orchestre s’en dégageait par moment. La soirée se termina sur une densité sonore, un très grand succès de son chef, qui a su mettre en valeur tous ses musiciens et nous révéler des œuvres inédites. Par la même, nous avons vécu un très grand moment d’émotions lyriques. Un beau concert du 8 novembre qui s’est tenu au Conservatoire de Musique et de Danse de Soissons - Parc Gouraud, 9 Allée Claude Debussy, 02200 Soissons.

Le Nozze di Figaro - Cette fois-ci, dans l’enceinte de la Maison des Arts et Loisirs, ancien Hôtel-Dieu, 2 place Aubry à Laon (02) nous avons été ravis de découvrir un one-woman-show de grande qualité. Interprété par Romie Estéves, « mezzosoprano » durant presque deux heures, avec un accompagnement musical en la personne de Jérémy Peret et de ses 2 guitares, classique et électrique, un spectacle inouï d’après Mozart, le Nozze di Figaro.

Une créativité qui a fait le plein d’énergie, et la salle comble s’est délectée de ce débordement de multitudes bienfaits.  Vous qui savez ce qu’est l’amour ! Une merveilleuse présence pour s’accaparer de la scène toute entière sur le plan physique, mental émotionnel et parfois spirituel nous a révélé une actrice généreuse par toutes les facettes de la vie, pour aussi rire en permanence de l’amour. Elle a su interpréter avec fougue et passion les différents personnages de cette œuvre construite intelligemment avec le cœur.

Alternant dans cette comédie musicale, accompagnée par Jérémy Peret sur des guitares diverses avec des airs d’opéra dit chérubin et de musique contemporaine revisitée, Romie Estéves nous a happés du début jusqu’à la fin dans son délire lyrique et théâtrale.

Le spectacle permit à une salle comble de se détendre magiquement sous les impulsions d’une artiste constamment active, énergique, trépidante, parfois effrontée pour chanter d’une voix radieuse, danser, rire, passant d’un personnage à un autre sans jamais défaillir, avec quelques risques parfois. La méridienne en a subi quelques soubresauts et a servi de tremplin sous les pirouettes de la comédienne. Elle a su nous transcrire un grand message émotionnel de la vie avec humour et amour, qui a subjugué un public plus que réceptif.

Sa générosité lyrique nous a charmé par des répartis alternés de chants et de parler tout aussi limpides en utilisant le français, l’italien et quelques mots d’allemand et d’anglais pour venir enjôler des airs d’opéra entrecoupés par une comédie musicale contemporaine, elle a aussi démocratisé cet opéra-bouffe par quelques images et messages actuels avec des pointes d’humour bien placées, pour un petit rappel de nos dirigeants… 

Une mise en scène dynamique, décorée entre coulisses et la scène par Benjamin Prins a permis aussi d’enrichir ce beau spectacle avec des vidéos projetées sur l’ensemble des murs et cloisons sobres pour compléter savamment le Nozze di Figaro. Ce qui permettait à l’actrice de pouvoir se rafraîchir et de reprendre son souffle d’une part, puis de nous surprendre à nouveau dans une scène époustouflante remplie de bonheur, d’autre part.

Cette œuvre inspirée de Beaumarchais, quelque peu gommé par Da Ponté, sur la satire politique de l’époque a été revisitée par des flashs épisodiques de nos dirigeants. Un véritable défi sur scène, pour toucher tous les publics, et Mozart ne peut que s’en réjouir. Romie Estéves a su nous charmer avec ses talents multicolores, par des moments décalés, parfois déjantée avec juste ce qu’il faut pour nous offrir beaucoup de plaisir et d’humour, durant cette soirée de clôture du festival de Laon.

GoûtsetPassions remercie tout particulièrement, Sylvie Valleix de l’agence spécialisée Empreinte. Puis, les organisateurs de ce festival flamboyant ADAMA, avec François Rampelberg, président – ainsi que son directeur artistique du festival, Jean-Michel Vernaiges. Un beau concert du 18 octobre qui s’est tenu au Conservatoire de Musique et de Danse de Laon, 5 Rue William Henry Waddington, 02000 Laon – www.festival-laon.frNovembre 2019

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Thibault Cauvin
à l'Espace Pierre Cardin

Un guitariste français hors normes - Après l’apothéose d’émotions vécues à la Salle Gaveau en finale du concert donné par l’Orchestre National d’Ile de France où le jeune Thibault Cauvin a donné le Là à la hauteur de la réputation qui le précédait, nous nous rendons excités au concert parisien qu’il donne à l’Espace Pierre Cardin à l’occasion de la sortie de son dernier album Cities II. C’est sur l’invitation personnelle du petit prince de la guitare que nous découvrons pour la première fois l’Espace Cardin, son grand hall blanc futuriste et sa salle intimiste à deux balcons toute revêtue de rouge.

 

Ce concert s’insère dans le cycle des représentations musicales du Théâtre de la Ville , une institution parisienne des arts vivants qui connaît une programmation de choix des plus larges pour le fin plaisir des spectateurs parisiens. Toujours pris par des reportages en cours, nous arrivons à la dernière minute en salle mais disposons néanmoins de places nous permettant de voir l’artiste, seul face à cette grande salle bondée. Thibault se présente à nous avec grâce et élégance, vêtu de pantalon et de chaussures Repetto blanches, chaussettes et chemise marron, un style personnel évocateur de sa pochette d’album stylée. Nous sommes ravis d’assister à l’une de ses rares dates données à Paris.

 

Le silence se fait, toute l’assistance retient son souffle, suspendue au jeune maître qui prend le temps d’accorder sa guitare entre chaque morceau, petit break impromptu qui donne un rythme zen au concert. Thibault s’adresse à la salle, avec sa douce voix, il nous berce déjà un peu. On aime ses délicates attentions, on sent en lui une énergie apaisée qu’il restitue dans son jeu.

 

Le concert commence, avec une évocation du Brésil (Buenos Aires: Milonga del Angel, A. Piazzolla, Rio: Felicidade, T. Jobim), deux morceaux aux senteurs sucrées et brillantes de contrées lointaines. Nous voici déjà voyageant à travers les continents au rythme des explorations du guitariste, lequel a entamé une tournée mondiale il y a plus de 18 ans (!). Le surdoué des cordes nous fait la démonstration de sa belle maîtrise des accords, on se laisse guider par ses rythmes apaisants.

 

Pour notre premier concert de guitare classique, nous découvrons la riche diversité des styles, avec ce panorama de Berlin (J. Cauvin), un titre écrit par son frère Jordan, qui donne un ton électro à son répertoire. On sent les rythmes, les détournements atypiques de l’instrument. En lien avec l’énergie des villes denses, le prodige enchaine avec Tokyo (Sakura Theme, Y. Yocoh), révélant des sonorités toutes asiatiques. Tel un samourai, Cauvin se concentre, lève la main pour fondre sur sa guitare et en faire surgir les sons les plus inédits. Il grimace en jouant, cela le rend très humain, derrière ce sourire imperturbable qu’on lui connaît.

 

Tel un Tintin musicien, Thibault nous conte de belles histoires avec sa jolie musique. Enfant, il imaginait que toutes les musiques ne font qu’une, ainsi il aime mixer la sienne avec celle des autres. Il invite alors l’une des références musicales d’Afrique, le joueur de kora traditionnelle Balaké Sissoko qui s’installe sur scène, revêtu d’une tunique tout aussi ethnique. Un harmonieux ballet s’engage en duo vertueux, évoquant les paisibles nuits chaudes de Bamako (Chamber Music, B. Sissoko). Un titre à cheval sur deux continents, qui communie avec joie et brio. La salle entière applaudit une telle prouesse.

 

Si ce nouvel album réalise un certain succès, le premier opus, Cities I, sorti il y a 8 ans a connu une sortie plus confidentielle. Y figure un titre remarqué, celui consacré à Oulan Bator (Oulan, M. Duplessy), repris ce soir par l’orfèvre de la guitare. Nous voilà voyageant dans les steppes mongoles sur des airs propres à cette culture, puis glissant plus au sud, nous voilà en Inde à Calcutta (Raga du soir, S. Vachez). Cauvin utilise sa guitare comme un sabre, il la martèle, joue avec, la caresse, lui fait l’amour presque. C’est délicieux et beau à voir, nous sommes loin de la rockstar, mais assistons à une parfaite symbiose de l’homme et de son instrument, dans une maîtrise absolue.

 

Nous voilà arrivés à Venise pour écouter du Monteverdi (Si dolce e’l tormento, C. Monteverdi). Thibault aime associer d’autres univers musicaux au sien et a fait appel à l’une des mezzo-soprano les plus prometteuses, la franco-italienne Léa Desandre qui nous avait fort impressionné à l’Opéra Comique. Naît ici une moment de grâce, la célébration d’une musique fine et élégante, un instant rare en concert, renforcé par le caractère intimiste de cette salle.

 

Nous repartons vers d’autres contrées, Istanbul l’orientale, avec le titre du Berger (Koyunbaba, C. Domeniconi), l’un des plus longs présentés ce soir, qui fait la démonstration ultime de la dextérité émérite du jeune surdoué des cordes (le plus titré au monde avant 20 ans, inégalé à ce jour). L’assistance ovationne un tel exploit musical et demandera trois rappels, au titre desquels nous reconnaissons le titre emblématique Rocktypicovin, composé par son père le musicien français Philippe Cauvin à l’occasion de son 13ème anniversaire. S’en suit le titre composé par son ami Mathieu Chédid Flots de l’âme et Un dia de noviembre (L. Brouwer), ces rappels font même figure de petit concert après le concert.

 

Marie Selepec-Wagener, comédienne et mannequin française qui nous accompagne ce soir là nous confie son émotion à la sortie du concert: «Nous avons vu Thibault Cauvin il y a peu de temps à la salle Gaveau pour une fin de spectacle hors du temps. Nous l’avons redécouvert presque entièrement dans son propre univers lors de ce concert, une heure d’évasion poétique à travers différents pays qui l’ont animé et dont il s’est montré un guide musical phénoménal. J’ai aimé le voir évoluer dans ces deux ambiances différentes, à la fois classique à la salle Gaveau ainsi que moderne et personnelle à l’Espace Cardin. Il s’adapte, il se propage, il transforme sa guitare classique en électrique même s’il le veut, dans une interprétation sur la ville de Berlin qui m’à touchée et qui était fidèle aux mouvements de la ville. Il a un grand coeur surtout Thibault, il nous parle de sa famille, de ses amis qui l’ont inspiré, aidé. Il est génial ce Thibault, on à plaisir à l’entendre et le voir, on l’aime voilà

 

Cette célébration musicale joyeuse et délicate est continuée en petit comité au Tout Petit du Square des Batignolles où l’artiste nous convie également au milieu de ses proches et de sa production. On aime la simplicité de cet enfant de la musique devenu grand. Photographies: G&P et Xavier Renaudin. Un doux concert poétique qui s’est tenu à l’Espace Pierre Cardin, un haut lieu de festivités parisiennes établi avec ferveur depuis 1840 au 1 avenue Gabriel 75008 Paris - www.thibaultcauvin.com - Février 2019

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L'Ensemble Contraste
au Festival Forêts

Un festival hors les murs distinctif et réussi - Qui n’a jamais rêvé d’aller voir du classique dans un joli cadre naturel ou dans des lieux historiques d’exception ? C’est la charmante proposition du Festival des Forêts en région de Compiègne qui à l’approche de l’été nous réjouit de concerts intimistes, d’assemblées joyeuses et de solistes enthousiastes. Un festival qui prend l’air, dans des lieux remarquables de l’Oise, tels des chapelles confidentielles ou des châteaux préservés, qu’un public conquis redécouvre à chaque saison.


Nous suivons particulièrement l’Ensemble Contraste qui, en finale d’une saison dynamique, se produit dans plusieurs festivals cet été en Europe. Un trio gagnant et sympathique qui fait toujours preuve d’originalité et d’innovation. Ils nous reçoivent avec tous les égards ce soir là en région de Compiègne. 

 

En ce chaud mois de juillet en région de Compiègne, nous assistons à une merveilleuse parenthèse de musique éclectique et de poésie technologique, sur l’aimable invitation de l’attachée de presse spécialisée Florence Petros. Le joyeux Festival des Forêts propose durant un mois entier des évènements riches placés sur l’augure des arts vivants, en particulier autour de la musique classique en Forêt de Compiègne et en Forêt de Laigue dans l’Oise. C’est au beau Château d’Aramont à Verberie que se produit ce 11 juillet 2018 l’Ensemble Contraste pour un concert grandiose. Nous nous y rendons avec entrain. A l’entrée, deux tilleuls majestueux séculaires nous accueillent avec noblesse pour un concert placé sous des cieux illuminés au clair de lune.

 

L’Ensemble Contraste est composé de trois musiciens de haut vol, Arnaud Thorette alto et directeur artistique, Johan Farjot clavier-synthétiseur et directeur musical ainsi que Vincent Le Quang saxophone et clarinette. Cette formation classique française attachante était accompagnée du brillant Karol Beffa, compositeur et pianiste franco-suisse renommé. Ils nous charment ce soir là des sonorités inédites de leur œuvre commune Miroirs. 

 

Cet ensemble fonctionne comme un groupe de jazz ou de blues, rompu à la communication libre entre musiciens et à l’improvisation instrumentale. Ils offrent une découverte inédite de la Musique avec un grand M. Pas seulement dans le registre classique, même si elle en est la base incontestable, mais ils font usage de contrastes, de mélanges de bossa-Nova et d’ambiance à la Ennio Morricone comme dans leur interprétation de Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ de Johann Sebastian Bach agrémentée de langueurs émotives de jazz-folk.

Que ce soit pour Lacrymosa de Wolfgang Amadeus Mozart où le synthétiseur ouvre nos sens pour que s’allient la clarinette et les pizzicati de l’alto coloré de bossa-jazz ou la Paraphrase Gnossienne d’Erik Satie orientalisée où l’on croit entendre pleurer la clarinette dans les faubourgs d’un Tanger du 19ème, leurs interprétations sont un bouquet visionnaire d’éclectisme et d’intelligence musicale. Chaque œuvre est toujours revisitée par la joie, la richesse culturelle et les belles émotions vraies.

Avant l’entracte et que la nuit ne vienne sur cette scène remarquable, cinq pièces modernes composées par Johan Farjot, Karol Beffa ou Raphaël Imbert offrent une harmonie heureuse aux soli de chaque instrument dans une virtuosité délicieuse et toujours surprenante grâce à leur capacité à s’affranchir des normes et des contingences des répertoires. Des lignes de piano mélodiques répétitives supportant des slaps de saxophone sur des percussions à la caisse du violon ou sur une Chaconne à la basse itérative, ces jeux sont tout simplement jouissifs. Il ne s’agit pas là de musique moderne ou concrète, mais bien de musique classique exécutés avec une joie débordante et une virtuosité sans faille.

 

D’après l’auteur de certaines de ces œuvres, Johan Farjot, les différentes pièces offertes ont été combinées dans un esprit incantatoire d’improvisation. C’est une réussite totale ! Entre révérence et irrévérence, orientalisme et free-Jazz, mais toujours dans le répertoire classique, ce qui semble écrit est improvisé, ce qui semble improvisé est écrit.

 

Avant que la nuit ne nous enveloppe et que l’entracte n’arrive, un flirt avec George Gershwin sur une œuvre de Raphaël Imbert nous offre un piano seul aux répétitions tendues et inquiétantes comme un ciel qui se déchire jusqu’à ce qu’apparaisse le soleil dans une mélodie romantique qui enfle et se déploie sous l’improvisation puissante d’une clarinette virtuose.

La seconde partie est une poésie musicale, visuelle et technologique. Par la puissance de leurs projecteurs, les créateurs de mapping lumineux de Loom Production habillent de lumières et d’images la magnifique façade du Château d’Aramont qui servait alors de fond de scène. Tous à leurs improvisations, la lumière influence nos musiciens autant que la musique transforme la lumière, nous sommes ravis d’un tel spectacle réussi de sons et lumières. Le jeu des lumières est des plus réussis, il détonne de tout ce que nous avons pu voir jusqu’à ce jour dans un concert classique. Un effet stylistique différencié, léger et onirique. L’expression des arts français et des performances scéniques les plus adroites et virtuoses, un vrai succès. 


Pour cette découverte musicale inédite hors de l’espace et du temps, nous remercions chaleureusement l’excellente conseil en communication Florence Petros www.florencepetros.com et Emilie Le Bouffo directrice de production pour leurs très aimables invitations, ainsi que le Festival des Forêts pour ses initiatives et son organisation. - www.ensemblecontraste.com et www.festivaldesforets.frJuillet 2018

Yarol Poupaud au George V
par Suite N7

Un concert rock énergique et atypique - Pour notre seconde participation à un concert exclusif de Suite N7, nous nous rendons ce soir là sur la célèbre avenue George V dans le 8ème arrondissement de Paris. A l'occasion du concert privé donné par une figure emblématique du rock'n roll, la douce organisation de la Suite N°7 nous a fait vibrer sur les notes rock du français Yarol Poupaud (ex FFF) et de son nouveau groupe Black Minou. C’est dans le plus grand secret, dans les salons mythiques de l’Hotel George V que les heureux invités ont découvert le nouvel album de ce groupe qui rassemble les frères Poupaud dont l'acteur, Melvil, à la basse​ et ​le prof de maths, César, à la guitare, pour une aventure rock-funk 70s revival à l'ancienne.  L'ambiance était au rendez-vous, particulièrement survoltée en ce début juillet. Yarol, au look des années 70, avec son air de Rolling Stones à la chevelure folle, nous a fait danser toute la nuit aux rythmes de sa guitare énergique. Elle s’appelle Martine, on rentre dans le cercle des intimes, un mystère nous est dévoilé. Son côté hautain qui de prime abord peut se faire sentir s’estompe et une alchimie s’installe entre lui et son public. Les gens dansent fort, rock, twist and shout. 


Et quand Yarol invita l’artiste Marco Paulo à monter sur scène, la funk s’est mélangée avec la musique du monde. Qui ne s’amusait pas? L’heure du boogie sonna, il a enflammé la scène avec ce titre phare: “Boogie with you! “Wanna boogie with you  Lorsque ses yeux se déposa sur Caroline de Maigret, sa compagne, ancienne égérie Chanel, au style chic, rock et libéré, il dévoila une sensualité qui imprégna les murs de cet hôtel mythique. A la Keith Richard, il descend se mélanger au public pour finir en apothéose par un baisé volé à sa douce. Cliché mais c’était beau, so French. On a ressenti combien elle le captive, le trouble et le magnétise. 

Après avoir rendu tout feu tout flamme le grand salon, nous assisterons dans un salon intimiste au concert de Steve Wellington et Iva Ikon, à l'atmosphère électro-intimiste réussie. En prélude, nous sommes allés voir dans le Salon Auteuil à une belle prestation acoustique, celle de Norma, une jeune interprète toulousaine au look bercé d'accents sixties chantat dans une pièce retirée, plus cosy Valery d’Amy Winehouse, l'icône de plusieurs générations. Ses chansons réussies aux influences jazzy sont une ode à la douce mélancolie. Ce fût si bon de s’y complaire après cette agitation animale. Une soirée inoubliable, 100% feel good qui laissera à coup sur les happy few dans une envie d'aller découvrir son album en janvier 2019. Nous remerciements s’adressent à Eugénie Faure de l’Agence Moderne et à l’équipe de Suite N7. - www.suiten7.com Juillet 2018

Dixit Dominus
Notre-Dame de Paris

De l’appréciation du sacré – La saison des concerts s’achève, pour quelques mois, laissant la place à la saison estivale, avec ses touristes et ses promenades sur les Quais de Seine, le Paris-Plage et les après-midis au Jardin des Tuileries. C’est ainsi qu’afin de clore cette saison 2017-2018, l’Orchestre de Chambre de Paris s’est rendu dans l’un des joyaux de la capitale afin d’y donner, en compagnie de la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, leurs derniers concerts, à savoir la cathédrale Notre-Dame de Paris.

 

Ce monument, petit bijou de l’art gothique, est un écrin parfait pour y donner des concerts de musique classique, et le programme choisi par le chef d’orchestre et violoniste Fabio Bondi ne peut que magnifier ces lieux majestueux. En effet, les concertos qui sont joués appartiennent à la catégorie des « pièces sacrées », à savoir des œuvres d’art (musicales, sculptures, littératures ou peintures) glorifiant la religion chrétienne, en opposition aux œuvres d’art dites « profanes » qui prennent leurs inspirations dans le reste.

 

Le concert est composé de plusieurs concertos du « prêtre roux », Antonio Vivaldi, entrecoupés par son Dixit Dominus, l’adaptation du Psaume 110. Sous la direction de Fabio Bondi, nous sommes ainsi plongés au cœur d’une soirée telle que pouvait en proposer le Pio Ospedale della Pieta, un orphelinat n’accueillant que des filles et au sein duquel Vivaldi était professeur de violon. Il composa par ailleurs pas loin de 75 concertos à destination de ses élèves et se targuait de pouvoir en créer un plus vite qu’un copiste effectuant sa tâche.

 

C’est ainsi qu’environ une heure durant, nous avons apprécié cet instant où le sacré, magnifié par son écrin tout en le magnifiant, nous a transportés. Nous avons pu ainsi pleinement savourer l’interprétation proposée par Fabio Bondi, le chef d’orchestre mais aussi violoniste. Sa méthode, appelée le « joué-dirigé » est devenue en quelque sorte sa « marque de fabrique ». Selon lui, il s’agit « pour la musique, d’un gage d’authenticité », ce que nous approuvons pleinement, puisque cela permet, selon nous, une véritable implication du chef d’orchestre au sein de la formation.


Sans aucune interruption, les ensembles orchestraux et choraux ont interprété cinq concertos et une sinfonia, scindés par les strophes du Psaume 110 pour s’achever sur un glorieux Amen. Le Psaume 110 est l’un des plus populaires de la liturgie chrétienne et nombre d’autres compositeurs l’ont mis en musique, tels que Haendel, Haydn ou Monteverdi.

 

Nous retenons tout particulièrement les performances vocales d’Anouk Defontenay (alto), Jesùs Rodil Rodriguez (ténor) et Maria Lueiro Garcia (soprano), dont les voix nous firent vibrer durant leurs interprétations. Tous trois sont membres de la Maîtrise de Notre-Dame de Paris et mettent particulièrement en avant la qualité requise pour entrer au sein de cet ensemble : une maîtrise certaine de sa voix afin de magnifier les chants sacrés, pour mieux glorifier le Seigneur.

 

Nous tenons à remercier la Maîtrise de Notre-Dame de Paris pour leur aimable invitation ainsi qu'Emmanuelle Gonet, relation presse pour l'Orchestre de chambre de Paris, pour son aimable collaboration, ainsi qu’Antoine Barré, notre rédacteur. 
www.orchestredechambredeparis.comwww.musique-sacree-notredamedeparis.fr 

 

Juin 2018

Joie Baroque, par Le Palais Royal
La Seine Musicale

L’hymne à la joie (baroque) – Si l’architecture extérieure de la Seine Musicale n’est guère engageante, l’auditorium, dans lequel nous suivons le concert donné par l’orchestre Le Palais Royal, est un petit bijou en matière de salle de concert. La configuration de la salle, où la scène prend la place centrale, met l’orchestre dans une position plus intime vis-à-vis du public, et offre une acoustique parfaite, permettant aux spectateurs d’entendre sans gêne aucune, quel que soit leur placement dans la salle.

 

Avant le concert proprement dit, Jean-Philippe Sarcos, le chef d’orchestre, rend hommage à Jean-Claude Malgoire, père de Florence Malgoire, violoniste solo au sein de l’orchestre. Jean-Claude Malgoire s’était attaché à l’interprétation d’œuvres romantiques et modernes en usant d’instruments anciens, une philosophie reprise par la formation du Palais Royal, comme nous l’avons découvert lors de ce concert, placé sous les auspices de l'ode à la joie.

 

Cantate Der herr ist mit mir, par Dietrich Buxtehude – Les premières notes de cette cantate nous plonge dans les fastes des messes de palais. En effet, elle est composée sur les sixième et septième versets du Psaume 118 mieux connu comme le Psaume Pascal, en référence à la période du temps liturgique durant lequel il est employé. La cantate débute par une sinfonia, c’est-à-dire une introduction à la musique vocale par 5 ou 6 voix, interprété par le chœur. Trois mouvement se succèdent ainsi, la sinfonia, l’allegro qui sert de « corps » à la pièce et enfin un alleluia des plus triomphant… Qui s’arrête brutalement, laissant les dernières notes s’éteindre doucement sur le poing levé de Jean-Philippe Sarcos.

 

Cantate Wachet auf, ruft uns die Stimme, par Jean-Sébastien Bach – Cette cantate est inspirée par l’une des paraboles du Christ, concernant dix fiancées : cinq sages et prévoyantes et cinq folles et inconséquentes, attendant leurs prétendants en retard. Le principal duo, composé de la soprano Jodie Devos et de la basse Lisandro Abadie, nous fit vibrer tandis qu’ils interprétaient respectivement l’Âme et l’Epouse d’une part, le Sauveur et l’Epoux de l’autre.

Le Choral du Veilleur, pièce centrale de la cantate annonce au public la transition des rôles du duo lors de leur prochaine reprise, tout en symbolisant la joie que seuls deux êtres s’aimant de tous leurs cœurs peuvent ressentir en se retrouvant après une longue séparation.

 

Jauchze, jubiler und singe, par Georg Philipp Telemann – Cet oratorio, composé à l’occasion de deux anniversaires, à la fois le centenaire du Banquet des Capitaines des Gardes de la Ville d'Hambourg et le bicentenaire de la Confession d’Augsbourg (à la foi protestante), cherche à faire naître une réflexion au sein de son auditoire : est-ce meilleur de ressentir de la Tristesse, ou de la Joie ? Nous répondrions logiquement que la joie est le choix le plus évident, toutefois, un fait s’impose : comment ressentirions-nous la joie, si nous n’éprouvions de tristesse ? Ainsi les deux émotions philosophent sur la préséance de l’une sur l’autre, pour finalement être départagées par la Vérité :

 

Chaque chose en son temps.

Que l’on se réjouisse les jours de joie,

Que l’on pleure devant les plaintes attristées,

Mais que ce soit toujours avec mesure.

 

Dell’aura al sussurrar, par Antonio Vivaldi – Il s’agit d’un extrait de Dorilla in Tempe, que Jean-Philippe Sarcos a décidé de diriger lors de leur première représentation à la Seine Musicale car, selon ses propres mots soulignés par un chaleureux sourire, « pour attirer du monde, il faut jouer du Vivaldi ». Cet extrait termine en beauté ce concert, sur une note d'humour et de gaieté entremêlés.

 

Nous retenons tout particulièrement Jean-Philippe Sarcos, chef d’orchestre vivant par et pour la musique. En magicien de la musique, il transmet sa passion en introduisant chacun des cantates et oratorio avec humour et légèreté, ainsi que par le truchement des mouvements de sa baguette, élevant les âmes au gré des notes.

Notons aussi Jodie Devos, soprano, dont la voix nous fit littéralement vibrer à de nombreuses reprises. Sa performance pour Wachet auf, ruft uns die Stimme fut à couper le souffle, qu’elle incarne l’Âme ou l’Epouse, et son duo avec Lisandro Abadie, était alchimiquement parfait.

 

Durant ce concert, nous avons été transportés par le biais d’une joie mélodique catalysée par le chef d’orchestre et partagée par les musiciens et membres du chœur. On ressent la passion de la formation Le Palais Royal pour la musique baroque, sublimé par leur attachement à user des instruments d’époques afin de retranscrire l’émotion qu’ont pu ressentir les auditeurs originels. 

 

Nous tenons à remercier l’équipe du Palais Royal et plus particulièrement Margaux Heuacker, chargée de développement, pour leur invitation, ainsi qu’Adèle Mondine et Antoine Barré, nos rédacteurs. Crédits photos : Youri GBwww.le-palaisroyal.com

 

Avril 2018

Notre sélection de disques du printemps

Trio Les esprits — Brahms et Dvořák
Brahms et Dvořák : voici deux musiciens clés du XIXème siècle qui se connaissent bien. Tous deux admiratifs du parcours musical de l’autre, ce CD nous propose l’interprétation par le Trio Les Esprits de deux œuvres pour trois composées pour piano et cordes. Adam Laloum au piano, Mi-sa Yang au violon et Victor Julien-Laferrière au violoncelle apportent un souffle nouveau à ces œuvres qui reflètent d’une part la jeunesse de Brahms et de l’autre la maturité de Dvořák. Par une harmonie légère et mélodieuse, ce jeune trio apporte une nouvelle jeunesse à la musique de chambre, insufflant une énergie nouvelle à ces deux monuments de la musique classique.
Trio Les Esprits - Brahms Dvořák, chez Mirarewww.mirare.fr

Berenice, che fai?
Dans ce nouvel opus, l’Opéra Fuoco, dirigé par David Stern, nous fait revivre par l’association des musiciens et des voix de Lea Desandre, Natalie Pérez et Chantal Santon-Jeffrey le désespoir de cette célèbre scène où Bérénice est confrontée à la mort de son amant Démétrio. Par le prisme des mélodies de six compositeurs dont la version la plus connue est celle de Haydn, nous sommes plongés dans les méandres des pensées et sentiments de cette reine orientale, immergés au cœur de la tension dramatique. Les voix puissantes et profondes des trois artistes féminines dialoguent avec les instruments en transmettant tout l’impact de cette scène retranscrite à son auditoire.
Berenice, che fai?, chez Apartéwww.apartemusic.com

 

Beethoven - Complete Works for cello and piano
Beethoven est un incontournable de la musique classique. Nombreux sont les musiciens qui furent inspirés, et même transcendés par son empreinte musicale. Son oeuvre n’est pas des moindres, mais traverser « l’immensité beethovenienne », selon les mots de Shani Diluka, semble être un voyage philosophique des plus enrichissants. C’est ainsi que cette dernière, pianiste, et Valentin Erben, violoncelliste, ont entrepris de s’immerger dans le cheminement musical de Beethoven. Le CD Beethoven - Complete Works for cello and piano résulte de leur recherche, et témoigne leur admiration pour ce grand compositeur. Chaque morceau révèle une essence toute particulière et un univers musical exploré par le musicien, que les deux musiciens se sont voués à transmettre de nouveau. Cette interprétation actualise et diffuse à son public un duo piano/violoncelle qui ne laisse pas de marbre, et fait découvrir ou redécouvrir le monument qu’est Beethoven dans le panorama musical classique.
Beethoven - Complete Works for cello and piano, chez Mirarewww.mirare.fr

 

Chopin Valses - Emmanuelle Swiercz-Lamoure, piano
Ce qui a séduit la pianiste Emmanuelle Swiercz-Lamoure dans les célèbres valses de Chopin, ce sont notamment tous les contrastes qu’ils renferment : de l’adolescence à l’aune de la mort, les valses ont constitué une création inhérente au compositeur que fut Chopin. Témoignant des sentiments d’allégresse comme de nostalgie, les valses constituent une incursion dans le monde de Chopin. Emmanuelle Swiercz-Lamoure se fait l’interprète délicate et passionnée de cette foule de sentiments que concentrent les œuvres du compositeur.
Chopin Valses - Emmanuelle Swiercz-Lamoure, piano, chez La Musicawww.lamusica.fr 

Athanor - Béatrice Berrut, piano

La jeune musicienne suisse revient dans les bacs avec son nouvel album Athanor. Pianiste depuis ses huit ans, elle a fréquenté les plus grands établissements de formation musicale européens, de Lausanne à Dublin, de Zurich à Berlin. Elle s’est produite dans de nombreuses salles internationales, et c’est notamment son intégrale des sonates de Schumann qui lui a valu les critiques particulièrement louables de journaux des quatre coins du globe, dont la Suisse, l’Argentine et l’Amérique, et également son album Liszt sorti en 2017, qui remporta trois prix. Installée aux touches de son Bösendorfer, elle nous livre ici une nouvelle démonstration de son talent, accompagnée du violoncelliste Bruno Philippe et de la violoniste Anna Göckel. Une nouvelle fois, Liszt est à l’honneur, dans une perspective de recherche d’un absolu esthétique et moral.

 

Quelle jolie surprise que ce tout nouveau disque de la talentueuse pianiste française Béatrice Berrut ! Rempli d’énergie vive, c’est avec maestria qu’elle nous livre son interprétation personnelle et remarquée des œuvres de Liszt. Elle signe ici l’un des meilleurs disques de l’année, quel travail remarquable et quelle audace au clavier. On y sent le fantastique, le dramatique mais aussi la douceur que l’interprète féminine sait si bien transmettre. L’œuvre est claire, limpide et l’accompagnement de l’Orchestre Symphonique de République Tchèque sous la direction de

Julien Masmondet donne une dimension majestueuse à l’écoute. Nos sens sont enchantés d’autant de créativité musicale condensée dans une seule œuvre. Le disque constitue un ensemble harmonieux qui tourna en boucle dans notre rédaction pour cette écoute de haute qualité. Un disque qui fera référence. Saluons les choix avisés du dynamique label Aparté qui produit des disques français remarquables chaque saison.

 

Nous remercions vivement l’attachée de presse Emmanuelle Gonet, ainsi qu'Adèle Mondine et les autres membres de la rédaction ayant participé à l'écriture de cet article. Listz - Athanor, chez Aparté — www.apartemusic.com

Avril 2018

Concert Hélios,
à l'Eglise de la Madeleine 

Une jeunesse de talent - Répondant aux très aimables invitations de la formation classique Hélios, nous nous rendîmes ce vendredi 23 février dans la majestueuse Eglise de la Madeleine, l’un des lieux de prédilection des représentations de cette jeune formation classique française.

 

L’orchestre Hélios s’est formé en 2014 en Normandie. Ce récent « ensemble à géométrie variable », comme ils le soulignent dans leur présentation, ne porte pas son nom sans raison : il est composé de nombreux musiciens et chefs d’orchestre s’associant à différents choeurs qui en font un orchestre riche en diversité, aussi bien par sa composition que par son répertoire, qui va de la musique baroque à la musique contemporaine. Orchestre oui, mais associatif : Hélios, sous l’impulsion de son directeur artistique Paul Savalle, a la particularité de favoriser l’immersion des jeunes musiciens dans le milieu orchestral. Ainsi, les jeunes musiciens côtoient des musiciens plus expérimentés. Cette ouverture n’est, de plus, pas que générationnelle : l’orchestre se produit dans les milieux scolaire, universitaire, hospitalier,  carcéral, sans se limiter aux salles de concert et dans l’idée de partager la musique au plus grand nombre. La Normandie n’est pas non plus leur seul lieu de représentation, et c’est dans le cadre de leur saison parisienne à la Madeleine que nous avons eu la chance de les rencontrer.

 

Au programme, les Quatre Saisons de Vivaldi, dans tous ses mouvements. Sous les ors des coupoles de ce temple républicain devenu église, nous découvrons ces jeunes têtes, les futurs talents de demain du classique français. L’orchestre est au complet, avec cuivres, cordes et autres instruments, une formation qui sied bien à la musique de chambre.

 

L’ensemble est appliqué et vif et entame la célébrissime ouverture des Quatre Saisons et nous voilà transportés dans de doux souvenirs d’enfance. Qui n’a pas déjà entendu cet air fin et distingué, si typique de la musique classique? L’ensemble Hélios exécute à la perfection, nous sommes subjugués par le talent de cette jeunesse qui d’une seule énergie se regroupe dans cette brillante formation Hélios. Ils sont au firmament de leur art et s’engagent avec ferveur dans l’exécution de cette belle symphonie. L’exercice n’est pas simple, mais ils le font avec brio.

 

Ce qui nous charme avant tout, c’est l’enthousiasme communicatif de cette joyeuse bande d’amis qui ont plaisir à faire de la musique ensemble. Et cela se voit, ils ont le sourire aux lèvres et sont plein de chaleur vigoureuse à jouer. On a plaisir à les voir avoir plaisir à jouer avec autant d’entrain.

 

L’exécution est belle, tout est harmonie dans ce groupe. On distinguera en particulier le premier violon soliste qui fait preuve d’une adresse sans pareille. L’assistance venue nombreuse applaudit à chaque titre. Elle est conquise devant autant d’audace de style et de panache musical.

 

Les voûtes grandioses de La Madeleine sont l’écrin symphonique idéal pour une telle contemplation, la qualité acoustique est exceptionnelle. Nous nous réjouîmes ce soir-là d’un beau concert donné avec franchise, simplicité et bonne humeur, ce fût un régal pour tous nos sens. Nous reviendrons très volontiers assister à l’un des concerts de cette dynamique formation.

 

Nous remercions vivement le directeur artistique de l’orchestre Hélios Paul Savalle pour ses invitations, ainsi que nos rédacteurs, dont Adèle Mondine, qui ont eu le plaisir d'assister à ce concert. Toutes les dates des prochains concerts sont disponibles sur leur site : www.orchestrehelios.com — Eglise de la MadeleinePlace de la Madeleine 75008 Pariswww.eglise-lamadeleine.com.

Mars 2018

Dr Dory,
au Théâtre de Nesle 

Quand la musique questionne les moeurs- Nous voici rendus pour notre première visite dans le Théâtre de Nesle, où nous sommes accueillis chaudement dans un intérieur aux airs de maison familiale. Des affiches, tableaux et photographies de toutes sortes ornent les murs de pierre et ce bouillonnement de couleurs nous plonge dans une ambiance d’autant plus conviviale.

 

Rendez-vous deux étages en dessous pour le début de la pièce. Nous prenons place dans une très jolie petite salle où trône un piano, au coeur d’un environnement feutré. Fins prêts pour la thérapie chantée du jour du Dr Dory.

Le concept est simple, mais pourtant novateur: Cyril Dory, alias Dr Dory, nous reçoit tous les troisièmes lundis du mois pour une thérapie en musique. Il s’agit de réfléchir sur des thèmes du quotidien, différents à chaque séance, et de se questionner par le biais des paroles de chansons célèbres de toutes époques.

 

Réfléchir, oui, mais pas de manière hermétique ! Vêtu de sa robe de chambre rouge, le docteur a décidé de méditer en s’appuyant sur des chansons de répertoires variés, du français à l'anglais, en étudiant paroles et mélodies.

Cyril Dory, diplômé du conservatoire national de Lyon, est un passionné de musique et plusparticulièrement de chanson; un goût prononcé qu’il garde dans un coin de sa tête en parallèle de son parcours dans la publicité et dans la télévision. Lors de son temps libre, ildécouvre la philosophie par le biais de France Culture.

 

C’est en 2015 qu’il saute le pas et se lance dans une carrière solo. Son premier one man show musical date de 2017: il s’agit de «Minuit moins trois», la version initiale de ces concerts philosophiques qu’il nous propose actuellement.

Ce soir, c'est la question du bonheur qui est abordée, William Sheller et son morceau le plus connu ouvrant la danse. Je veux être un homme heureux. Mais peut-on être heureux quand on veut quelque chose? D'une chanson à l'autre, d'une mélodie à une autre et toujours guidés par le docteur, nous cheminons à travers les mots des compositeurs et découvrons que la réponse est dans une toute autre attitude: l'acceptation.

 

Ouvert et bienveillant face à son public (ou plutôt devrait-on dire, ses clients), Cyril est plein de bonnes intentions et avide de partager sa vision des choses. C’est un interprète remarquable, au piano comme au chant, habité par un véritable engouement pour la musique.

Ouvrir l'esprit de son public tout en chansons par une philosophie ludique,c'est l'objectif principal de ce docteur pas comme les autres. Une idée tout à fait originale, qui nous a particulièrement marquée car elle nous fait redécouvrir des chansons cultes tout en les interprétant ou les mettant en contexte. En plus d’être diverti par cette douce thérapie, l’onen ressort culturellement et musicalement plus instruit. 

Nous remercions chaleureusement la chargée de communication Aurélie Brunet pour son invitation, ainsi que notre rédactrice Adèle Mondine. Le Dr Dory vous présente six concerts thérapeutiques, depuis le 20 décembre 2017 et à venir découvrir jusqu’au 21 mai 2018 sur la scène du Théâtre de Nesle au 8, rue de Nesle 75006 Paris — www.theatredenesle.com.

Mars 2018

Denis Grotsky et Quatuor à Cordes Sofia,
à la Cathédrale Orthodoxe de la Sainte-Trinité

De la Russie à la France, du piano au violon – Au bord de la Seine, non loin de la Tour Eiffel, s’élèvent les bulbes de la Cathédrale Orthodoxe de la Sainte-Trinité qui rappellent sans équivoque ce style tout particulier de l’architecture russe. Autour de celle-ci, le centre spirituel et culturel orthodoxe russe apparaît comme un lieu de célébration et de transmission de la culture russe en France.

 

A l’entrée, nous sommes immergés dans un lieu aux allures de musée, où l’on peut se promener dans un petit bout de la Russie malgré les kilomètres qui nous séparent du pays: la cathédrale est ouverte aux visiteurs, ainsi que deux salles d’exposition. Avant le spectacle, nous déambulons au cœur du bâtiment et sommes impressionnés par ce lieu si singulier que nous avons la chance de découvrir aujourd’hui.

 

Entendre parler russe nous renforce ce sentiment de voyager vers l’Est, déjà activé par l’architecture du bâtiment. Le concert nous promet un beau voyage de la Russie jusqu’à la France, en se promenant par les différents pays européens sur le chemin à travers les morceaux des différent compositeurs qui seront interprétés tout le long du concert.

Denis Grotsky a été diplômé de l’Académie Gnessine de Moscou. En plus de son temps dévoué aux représentations et à la composition, il fait partie du jury de prestigieux concours. Ses œuvres sont au programme de spectacles d’envergure internationale.

 

Les membres du Quatuor à cordes « Sofia » disposent d’un répertoire varié, interprétant des morceaux d’artistes du XVIIème et XVIIIème siècles comme des compositions bien plus contemporaines de notre siècle actuel. Ils n’hésitent pas à intégrer à leurs morceaux d’autres instruments. Denis Grotsky comme le quatuor ont gagné de nombreux prix en Russie et dans le monde entier.  

C’est le pianiste et compositeur Denis Grotsky qui lance le bal au piano, avec des interprétations de compositeurs russe (Rachmaninov), allemand (Bach) comme franco-polonais (Chopin). Mais ses talents de compositeur se révèlent également avec brio dans ses sept pièces pour piano intitulées « Tableaux d’en France », qui célèbrent l’hexagone par les retranscriptions en musique de sept lieux visités par Denis Grotsky lors de son séjour dans le pays. Paris, le Finistère ou encore le Mont Saint-Michel; le compositeur s’est imprégné des ambiances de chaque environnement et a transposé ses impressions en partitions.

 

Chaque pièce raconte ainsi sa propre histoire et met en relief les contrastes entre les lieux et leur touche personnelle. Entre la capitale où tout afflue selon les dires de Jean-Jacques Rousseau, les fiers sommets paisibles du Mont-Blanc et les villages au bord de la mer, la France a mille visages que l’œil de Denis Grotsky a entrepris de musicaliser avec adresse.

La deuxième partie laisse place au Quatuor à cordes « Sofia » moscovite, qui, tout comme Denis Grotsky, sont des musiciens très actifs de la Russie jusqu’à la France. Nous sommes de nouveaux transportés dans divers univers musicaux avec des quatuors de Beethoven, de Tchaïkovski, et il nous est révélé un autre talent de Denis Grotsky; celui de composer également pour les cordes.

 

Dans ces morceaux, l’élégance de l’archer valsant sur la corde laisse aussi place à d’autres façons de manier l’instrument, les musiciens grattant également les cordes de leurs doigts, ce qui a pour effet d’instaurer un rythme tout à fait remarquable à la mélodie.

Sous de nombreux applaudissements, les cinq musiciens retournent à leurs instruments pour nous offrir un dernier cadeau mêlant les notes de Denis Grotsky au piano à celles du Quatuor à cordes «Sofia». C’est une particulièrement belle rencontre, et en fait un final des plus admirables.

 

 Cette expérience a été une très belle découverte: ce fut un concert de grande qualité au sein d’un superbe lieu parisien que nous découvrions ce jour. Nous avons beaucoup apprécié la délicatesse des musiciens, qui ont su nous transporter au fil des notes. De plus, nous avons trouvé le travail de composition de Denis Grotsky remarquable.

Nous tenons à remercier chaudement la directrice artistique Valeriya Vasilenko pour son invitation, ainsi que notre rédactrice Adèle Mondine. Le centre spirituel et culturel orthodoxe russe se situe au 1, Quai Branly 75007 Paris – www.cathedrale-sainte-trinite.fr www.denisgrotsky.com

 

Février 2018

L'Orchestre Lamoureux, 
à la Salle Gaveau 

Un concert magistral et brillant – Pour notre première collaboration avec l’Orchestre Lamoureux, nous sommes invités avec grands égards dans la magnifique Salle Gaveau pour assister à leur concert très attendu, intitulé Classique Néoclassique. Nous sommes placés au premier rang, ce qui nous laisse vivre pleinement ce fabuleux concert. L’Orchestre Lamoureux est présent au grand complet. Nous sommes marqués par sa jeunesse et surtout par son enthousiasme, tout le monde est tout sourire, prêt à donner le meilleur de lui-même sous l’habile direction du chef français Dylan Corlay.

L’Orchestre Lamoureux, fondé par Charles Lamoureux, est un orchestre symphonique qui compte 85 musiciens: violons, contrebasses, hautbois, clarinettes ou encore harpe pour n’en citer que quelques-uns ravissent les oreilles de leurs spectateurs depuis 1881. De Richard Wagner à des compositeurs plus contemporains comm William Sheller, cet orchestre parisien prend la modernité très à cœur. De plus, il a la particularité d’être ouvert à des spectateurs de tout âge avec les Bébé concerts ou encore la Garderie musicale, ce qui permet aux enfants de découvrir la musique dès le plus jeune âge.

Assis au premier rang de la magistrale Salle Gaveau, nous vivons intensément cette exécution admirable des œuvres proposées, lesquelles forment une unité de symbiose vive et joyeuse, qui ravit tous les amateurs de musique de chambre de haut niveau. Les réjouissances s’engagent et c’est Prokoviev et sa Symphonie N°1 en ré majeur op 25 qui fait l’ouverture du bal. 

Le concert commence dans une grande vivacité. La rapidité d’exécution est impressionnante. S’enchaînent moments d’accalmie aux allures de promenades, et nouveaux emportements où l’orchestre nous entraîne une nouvelle fois dans d’intenses élans. Nous sommes dès les premiers accords touchés par la sensibilité et la délicatesse que dégage l’orchestre.

S’en suit le Concerto en ut majeur Hob Vlbl 1 de Joseph Haydn. Le solo du violoncelliste émérite Xavier Phillips est profond et nous enchante. On aime à se laisser bercer dans la plénitude des allegros et des brillantes notes étincelantes de l’Orchestre Lamoureux, perpétuant ainsi sa haute lignée d’excellence mélomane française.

 Xavier Phillips est un artiste accompli qui s’escrime sur son violoncelle tel un astre propulsé par l’énergie absolue et pure de la musique. Inspiré et inspirant, toute la salle fait silence, l’orchestre compris, pour laisser place à l’entrain brillantissime de son jeu. Les mélodies lentes et douces de Haydn nous bercent de tendres espoirs et d’heureuses émotions de doux mouvements du coeur. C’est fin et virtuose, le temps suspend sa course. L’exploration intérieure commence.

L’acoustique fine de la Salle Gaveau nous renvoie l’émotion magnifiée de cette performance remarquable de l’Orchestre Lamoureux qui fait preuve de joyeuse excellence dans ces répertoires choisis. Tel un pinocchio boosté,  Xavier Phillips joue comme en accéléré, impressionnant, stupéfiant. Il donne la cadance effrénée qu’a souhaité Haydn. Une exécution difficile digne des plus grands qu’il nous livre avec maestria. Le premier violon de l’Orchestre Hugues Borsarello donne également toute son énergie à cette œuvre, c’est remarquable.

S’en suit un impromptu de Bach, la Sarabande en mi-bémol. Un solo romantique et poétique nous est proposé par le maître  Xavier Phillips. Une complainte mélancolique et belle qui nous plonge dans l’évocation de doux souvenirs. L’assemblée prise d’aimable stupeur se fige, le silence est absolu. Nous restons bouche bée devant tant de talent.

Par suite, est donné le rare ballet Jeu de Cartes de Stravinsky (1936/1937). Emotif et sincère, franc et puissant, ce joli ballet nous transporte en seconde partie vers le génie musical russe. Légèreté et vivacité consacrent le talent créatif de Stravinsky. Espiègle et joyeux, nous voilà dans l’imaginaire des jeux du destin et du hasard, dans l’accomplissement des vifs chemins du tragique et du magique. L’oeuvre est brillante et limpide, l’Orchestre Lamoureux se donne à coeur joie pour une œuvre qui leur sied tout particulièrement.

C’est charmant et frais, enchanteur, grandiose. Une œuvre peu donnée et pourtant si exceptionnelle. C’est fin, enjoué, plaisant. On imagine de jolies ballerines rythmant de telles humanités musicales. La créativité humaine s’exprime dans une telle œuvre rayonnante. Félicitations à la direction musicale pour un tel choix peu commun. Détonnante et rythmée, l’oeuvre illumine l’assemblée d’espliègeries et de joies. On admire l’exécution parfaite de l’Orchestre Lamoureux, digne des plus grands orchestres nationaux. C’est onirique, magistral, riche d’allégresses, l’exemple-même de concerts que nous aimons. Fort et puissant, il se finit en apothéose de vigueur et d’audace.

Après un court intermède, vient la célébrissime Symphonie N° 40 K150 de Mozart, elle réveille instantanément nos souvenirs d’enfance, la vigueur et la vitalité d’une telle œuvre magistrale et unique. La référence du répertoire mozartien. L’oeuvre que tout le monde connaît. L’Orchestre Lamoureux nous en livre une splendide interprétation, qui tiendra tête aux grandes interprétations internationales. On aime revivre un tel moment de grâce et d’enthousiasme communicatif. Les solistes sont tout sourire, on sent leur plaisir à se produire sur un tel répertoire si distinctif.

On ferme les yeux et on s’abandonne à nos plaisantes émotions internes. C’est beau et magique, du grand art. Ce qu’on aime dans l’Orchestre Lamoureux, c’est justement cela: produire de l’émotion en toute simplicité et spontanéité, avec une aisance innée. Ce sont des mois de travail collectif et les voir jouer de près donne toute la mesure d’un tel plaisir partagé. Le chef d’orchestre est admirable, il vit ces moments avec l’intensité de sa jeunesse émérite. Il dirige avec ferveur et douceur cet ensemble remarquable de brillants musiciens français.

Le deuxième mouvement est une agréable mélodie si typique des mouvements mozartiens, enchanteresse et lyrique. Le troisième mouvement, plus rapide, sied bien au cadre solennel de la Salle Gaveau. Nous admirons l’immense orgue qui trône sur scène. Nous voilà projetés par l’imagination dans un grand bal de Vienne, tout comme le quatrième mouvement, expression vive de l’art de Mozart.

On aime les concerts de l’Orchestre Lamoureux pour leur chaleur unique, leur proximité et leur enthousiasme. La spontanéité du coeur avant tout. Ils donnent toute leur énergie et cela se voit. Quel plaisir ce fût! Pour ce formidable concert et cet excellent placement, nos remerciements s’adressent à l’Orchestre Lamoureux ainsi qu’à nos rédacteurs, parmi lesquels Adèle Mondine -  www.orchestrelamoureux.com  

Février 2018

Muances
au Théâtre Dunois 

Agir dans un XXIème siècle faits de défis et d’espoirs – Nous sommes mardi, en début d’après-midi, à l’heure où certains scolaires ont la chance de se préparer à quitter les bancs de l’école pour assister à un événement culturel. C’est au Théâtre Dunois, Théâtre à Paris pour l’Enfance et la Jeunesse, que certains d’entre eux ont eux aussi rendez-vous pour une création du percussionniste, pianiste, compositeur et metteur en scène Camille Rocailleux, qui célèbre sa première représentation sur cette scène. La tonalité du spectacle répond tout à fait à la ligne théâtrale de l’établissement, que proclame Nelly Le Grévellec, la directrice et programmatrice du théâtre:« Notre vieux monde craque de partout, plus que jamais il nous semble essentiel que les artistes prennent leur part dans l’avènement d’un monde neuf que nos enfants devront imaginer. »

 

Ainsi, il s’agit de donner aux yeux d’un jeune public à réfléchir sur l’état actuel de notre monde. C’est également ce que Camille Rocailleux s’efforce de mettre en scène dans sa création Muances, coproduit par la compagnie E.V.E.R. (Eyes. Voices. Ears. Rhythm.) qu’il a créée en 2011 et qui lui permet d’exprimer au mieux une position engagée et évocatrice tout en restant imaginatif et sensible.

Dès les premiers mots énoncés par une voix-off, le thème de la représentation on ne peut plus actuelle nous est dévoilé: les maux du XXIème siècle sont au cœur du projet artistique. Le spectateur est plongé dans un univers mouvant où se rejoignent instruments, cinéma et chant pour questionner des réalités actuelles qu’une majorité se refuse encore à admettre.Le spectateur capte cette multitude de messages à la fois visuels et auditifs: les artistes sur scène, les scénarios filmiques qui nous apparaissent sur les différents écrans; et la musique jouée par les artistes maniant de multiples instruments, la voix de ceux-ci et la bande-son des images projetées.

 

Ces sources variées permettent une représentation à plusieurs facettes, et ces différentes formes artistiques se complètent entre elles. Les images suscitent un fort impact émotionnel: la représentation de la mondialisation et cette course effrénée du monde actuel est représentée par des images d’usines où les « produits » (qui prennent également une forme animale) défilent sans discontinuer ou encore par des time lapse du trafic routier dans les grandes villes mondiales.

 

Le spectateur se retrouve face à des réalités qu’il connaît sans y être confronté au quotidien. La musique, interprétée par Camille Rocailleux et les musiciens Mathieu Ben Hassen et Bertrand Blessing qui accompagnent le metteur en scène dans son aventure, est très rythmée, saccadée, et s’accorde de fait à merveille avec cette course endiablée; puis s’apaise pour laisser place à un chant aérien mais tout aussi empli de profonds questionnements sur le passage à l’action. Le spectateur est constamment contrebalancé entre des moments d’énergie intense et des passages plus apaisés où le silence est pourtant très parlant.

La mise en scène se fonde sur un double jeu de duplication: plusieurs écrans, dont un entre les spectateurs et les artistes, nous projettent des images cinématographiques qui démultiplient le message à transmettre au spectateur. De même, si les artistes nous exposent un message par le biais de la représentation, ils ne sont pas véritablement seuls: sociologues, philosophes, et nombreux autres individus s’étant fait connaître par leurs actions pour rendre le monde meilleur nous font face, témoignant ou réfléchissant sur les questions brûlantes de notre siècle comme celle de l’impact de la mondialisation sur l’environnement.

 

Les visages et les actions décrites nous poussent à sortir de notre zone de confort et à se poser ces questions qui nous concernent tous. L’action se dessine comme possible, et surtout nécessaire: de l’individualité au collectif, l’action est fédératrice et prometteuse de changements. Et pour cela, les réseaux sociaux que la révolution technologique a porté à ses sommets apparaissent comme un moyen d’impacter la société, et pourquoi pas comme un moyen d’agir à notre tour. Encapuchonnés dans leurs vêtements noirs durant toute la première partie du spectacle, les artistes dévoilent petit à petit leur visage à mesure que le spectacle libère toute son amplitude.  

Muances est une création particulièrement touchante parce qu’elle délivre de puissants signaux aux différents sens de la perception, et surprend le spectateur en lui mettant sous les yeux des jeux d’ombres, de reflets, de multiplication très fins tout comme des messages qui appellent à l’action beaucoup plus ouvertement. Nous applaudissons une fois encore les artistes et leur prestance remarquable.

Nous remercions beaucoup Hélène Sitbon de l’agence Ysée pour son invitation à la représentation, ainsi que notre rédactrice Adèle Mondine. Muances se joue sur la scène du Théâtre Dunois au 7 rue Louise Weiss 75013 Paris jusqu’au 4 février 2018 – www.theatredunois.org.

Février 2018

Osez gagner votre vie sans la perdre
au Théatre de la Contrescarpe 

Laissez-vous gagner par le rêve – Le titre du spectacle parle de lui-même: Osez gagnez votre vie sans la perdre. Dans la petite et chaleureuse salle du Théâtre de la Contrescarpe, Odile Crouïgneau a un objectif: refaire du rêve un idéal de vie en s’éloignant des conventions qui nous sont imposées. 

Rayonnante, pleine de vitalité et de bonne volonté, elle a fait de l’optimisme son credo et apparaît comme un modèle de vie. Animée d’une énergie des plus positives, elle insuffle à ses spectateurs un désir de se questionner sur leurs vies, leurs désirs et leurs aspirations tout en nous faisant prendre conscience que l’on est capable de faire des choix de vie qui nous ressemblent en laissant parler nos rêves. Tout en musique, Odile nous transmet ses trois secrets du cerveau pour vivre pleinement et en accord avec nous-même une vie qui nous appartienne véritablement.

 

Avec une touche d’humour, elle se présente comme une personne au parcours « atypique », comme disent ceux qui ont une vie bien tracée: après une formation en lettres classiques, elle a travaillé dans la publicité avant de reprendre des études de psychologie. Elle s’est finalement retrouvée dans ce choix de devenir « artiste-coach-entrepreneure », et illustrant cette nouvelle profession, elle nous livre des conseils fondés sur sa propre expérience, accompagnée de sa guitare pour chanter des mélodies de son invention. 

Pas question pour elle de délivrer une leçon comme un cours de mathématiques formel: elle invite le spectateur à se questionner en temps réel en instaurant des moments de réflexion avec les autres spectateurs. On s’écoute, on s’applaudit: c’est là un véritable moment de partage. La salle se prête sans équivoque au jeu: les spectacles participatifs ne sont pas les plus courants sur nos scènes de Théâtre françaises. Odile arrive à créer un espace agréable où chacun se sent à l’aise, en confiance. Ici, on ne se juge pas: l’idée est de ressortir de la salle avec des idées neuves et positives. Pari réussi pour Odile, qui a aisément conquis la salle par sa présence mobilisatrice et son sourire à toute épreuve.

 

Nous avons été touchés par sa manière très simple et naturelle d’aborder les choses: elle n’aura laissé aucun spectateur indifférent. Notre voisine de siège nous glissera lors d’un échange programmé dans le spectacle que ce que fait Odile est formidable. Sentiment partagé: à tout âge, il est bon de se poser les questions de ce que l’on aime face à ce que la société valorise, de ce que l’on souhaiterait intimement faire de nos vies face aux modèles que l’on peut nous imposer. Nous en ressortons dès lors conscients d’une chose: la vie professionnelle vaut d’être vécue avec la même passion que la vie personnelle.

S’appuyant sur des citations de grands esprits célèbres, elle a érigé un système de pensée et une véritable méthode « pour concrétiser [ses] rêves, pas à pas, sans révolution mais de manière redoutablement efficace et ludique »; de quoi séduire quiconque ne se reconnaît plus dans son quotidien professionnel. Odile a lancé son propre site web où elle présente son univers, sa méthode, et propose coaching individuel et stage collectif. Elle expose également ses chansons, complétant un profil déjà bien garni. Les valeurs qu’elle revendique sont à son image: créativité et joie de vivre sont des vertus actées chez elle, et elle invite chacun à rentrer dans la danse. Et cela n’est pas bien compliqué: son optimisme est communicatif, et l’on se laisse facilement tenter par la perspective de retrouver des rêves cachés, enfouis au fond de nous. 

Nous remercions Odile Crouïgneau pour son aimable invitation, ainsi que notre rédactrice Adèle Mondine. Odile sera sur la scène du Théâtre de la Contrescarpe le vendredi 30 mars et le vendredi 8 juin au 5, rue Blainville 75005 Paris – www.theatredelacontrescarpe.fr Pour découvrir son univers: www.hellebore-conseil.comJanvier 2018

Choeur et Orchestre Paul Kuentz  
à l'Eglise de la Madeleine

Il pleut des cordes dans l’église de la Madeleine – L’occasion était à ne pas manquer: assister à un concert de musique classique dans un lieu aussi grandiose est une chance fantastique. L’église de la Madeleine, située en plein cœur du Paris haussmannien, a des allures de Panthéon, et l’on est tout de suite frappé par l’immensité de l’édifice. Un peu d’histoire: sa construction ne s’est achevée qu’en 1842 bien que la construction ait commencé au milieu du XVIIIème siècle. A cause de bouleversements politiques importants au sein du pays, son avenir a été incertain; mais si elle a failli devenir une gare ferroviaire, elle est finalement devenue cette majestueuse église de style néoclassique. La beauté du lieu est frappante : avant le concert, nous nous promenons dans ce monumental bâtiment orné de sculptures et de peintures imposantes. De plus, les installations lumineuses rendent cette église accueillante et chaleureuse, créant un climat détendu propice à l’écoute. 

L’orchestre Paul Kuentz fait son entrée: accompagnés d’un clavier puis de cuivres, les instruments à cordes sont à l’honneur ce soir dans ce « Prestige du Violon ». C’est au tour d’Eléonore Darmon, violoniste soliste ce soir, d’apparaître face à nous. La concentration des musiciens est à son comble, et les premiers accords résonnent dans l’église, avec une acoustique remarquable. Les quatre concertos joués ce soir célèbrent Bach, Mozart et Schubert avec finesse. Les archers n’en finissent pas de glisser sur les cordes des instruments des musiciens qui les maîtrisent avec une grande dextérité, et c’est une musique de qualité remarquable qui nous parvient aux oreilles tout au long de la soirée. Et pour cause: la rencontre entre Eléonore Darmon et l’orchestre Paul Kuentz ne date pas d’hier. La carrière de concertiste d’Eléonore Darmon commence à ses seize ans.

 

Après le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse à Paris, elle part pour Florence, puis Vienne; l’apprentissage du violon l’aura faite voyager et aujourd’hui encore, elle traverse le monde entier dans le cadre de festivals où elle donne des représentations avec les plus grands noms de la musique classique tels que Mischa Maïsky ou Frans Helmerson. Malgré sa carrière de soliste, elle vit la musique comme un moment d’harmonie avec ceux qui ont le plaisir de jouer avec elle. Eléonore Darmon a rencontré l’Orchestre de chambre Paul Kuentz à ses quatorze ans et a réalisé de très nombreux concerts en leur compagnie en tant que soliste.

 

Paul Kuentz, le chef d’orchestre, a lui aussi baigné dans la musique depuis son plus jeune âge. Depuis ses vingt ans, il dirige des orchestres dans le monde entier avec son orchestre de chambre. Sa carrière est remarquable: il a reçu de nombreux prix et sa renommée n’est plus à faire dans le monde de la musique. Il a également fondé sa chorale en 1972. Cette association entre Eléonore Darmon et l’orchestre Paul Kuentz fonctionne à merveille: on ressent une proximité entre les différents musiciens, et même tout simplement le plaisir de se retrouver ensemble pour partager leur passion commune pour la musique. 

Nous remercions chaleureusement Isabelle Gillouard de l’agence Ysée pour son invitation à cette représentation singulière, ainsi que notre rédactrice Adèle Mondine. Retrouvez toutes les informations sur Eléonore Darmon sur son site web ainsi que celles de l’orchestre Paul Kuentz. L’église de la Madeleine accueille de nombreux concerts de musique classique tout au long de l’année, Place de la Madeleine 75008 Paris – www.paul.kuentz.free.fr - www.eleonoredarmon.com

Janvier 2018

Beaux livres parus
Notre sélection

Le Jardin Secret de Jean-Pierre Coffe, à la découverte d’un jardin original et passionné – Nous sommes invités dans le Jardin secret de l’illustre Jean-Pierre Coffe pour ces fêtes de fin d’année. Aux Editions Larousse, cet ouvrage recèle d’histoires délicieuses à raconter. Jean-Pierre Coffe est connu de tous les français: sur scène, en cuisine ou à l’écran, il nous a fait partager son expérience et sa passion de son plus jeune âge jusqu’en 2016, date à laquelle il nous a quitté. Homme de passion, son sourire et son caractère sont légendaires, tout comme ses qualités de chef et d’animateur.

 

Ouvrons à présent ce beau livre dont la préface est écrite par Alain Baraton, il nous donne déjà l’eau à la bouche quand aux découvertes que nous allons faire. Ce superbe jardin était la passion secrète de Jean-Pierre Coffe. Chaque ami et convive avait la chance de le visiter et d’admirer cette magnifique végétation et les nouveaux venus que l’hôte présentait avec tendresse: arbres aux écorces sensuelles, malus à la floraison généreuse ou camélias, il y en a pour tous les goûts.

 

Illustré d’images sublimes, l’ouvrage nous présente les plantes et la manière de les entretenir. Les amis du célèbre chef tels Julie Andrieu, Laurent Ruquier ou Georges Lévêque témoignent, et des recettes toutes plus alléchantes les unes que les autres nous incitent à nous mettre aux fourneaux. C’est ainsi que nous trouvons l’inspiration pour nos repas de fête grâce aux instructions données pour de délicieuses figues marinées au vin rouge. Là encore, une anecdote sur la vie de Jean-Pierre Coffe est révélée: celui-ci aimait tellement les figues qu’il a installé un figuier près d’un mur dans son jardin pour le protéger du froid. A la dernière page, une description des différentes écorces nous est donnée. De belles et vives couleurs, pleines de chaleur, nous en redemandons!

 

Le Jardin Secret de Jean-Pierre Coffe, un éloge à ce cuisinier complet, proche des Hommes et de la terre, mais aussi une ode à la nature plus belle que jamais. Nous remercions notre rédactrice Bénédicte Alessi pour cet article, et Maryline Crocq, attachée de presse aux Editions Larousse pour son travail de qualité - www.editions-larousse.fr 

Le Guide des Oiseaux de France, envolons-nous vers d’autres sphères avec ce superbe guide, à la découverte de centaines d’oiseaux différents. Aux Editions Belin, les auteurs Jérôme Morin, Gérard Guillot et Julien Norwood nous invitent dans l’univers rare des ornithologues. Plus de 500 espèces d’oiseaux sont décrites à travers des explications simples et précises. Un ouvrage parfaitement organisé pour les débutants comme pour les avertis. Nous sommes tout d’abord initiés au mode de fonctionnement des oiseaux: leurs lieux de vie, leurs plumes, les différentes classifications possibles. Leur anatomie est même décrite avec précision afin que nous soyons parés à sillonner les forêts à la recherche de ces animaux si attirants.

Une page lue nous incite à lire la suivante, tellement les informations données sont utiles et intéressantes. Nous pouvons apprendre les petites différences qui nous permettent de distinguer les espèces qui se ressemblent. Une nouveauté dans le monde des guides d’oiseaux de France! Les illustrations sont belles, colorées et attrayantes, tout comme les photos présentées. Certaines espèces sont aussi décrites à travers leur habitat et habitudes, nous avons même accès aux chants et cris de près de 400 d’entre elles grâce à des Q-R codes!

Jérôme Morin, ornithologue de métier, mais aussi photographe animalier est l’auteur de plusieurs guides sur les oiseaux aux Editions Belin. De même, Gérard Guillot est à l’origine de guide naturalistes. Etant passionné d’ornithologie et agrégé de biologie, il apporte un plus à ce beau recueil. Julien Norwood est quand-à-lui un illustrateur de talent ayant travaillé à la conception de nombreux ouvrages naturalistes et scientifiques. 

Un guide de qualité, parfait pour l’observation de terrain grâce à sa couverture plastifiée. Pour cette belle découverte, nous remercions Elodie Royez, émérite attachée de presse des Editions Belin, ainsi que notre rédactrice Bénédicte Alessi pour la rédaction de cet article – www.belin-editeur.com

Un ouvrage de référence qualitatif - Je ne veux pour le témoigner que celui dont la Poule, à ce que dit la fable, pondait tous les jours un œuf d’or. Il crut que dans son corps elle avait un trésor (De La Fontaine, la Poule aux Œufs d’Or). Le beau livre Les Poules et autres animaux de la basse-cour des Editions De Borée sont au centre de notre attention en cette fin d’année. A l’époque où les néo-ruraux aiment à savoir d’où proviennent leurs aliments, il est bon d’en apprendre plus sur ces gallinacés. Albert Labalétier, aux Editions De Borée, nous présente la basse-cour dans tous ses états.

Un ouvrage qui a retenu notre attention par ses images d’une qualité remarquable et ses textes qui nous apportent tant. Ce monde, peu connu du grand public, est pourtant indispensable à notre écosystème. Composé de poules, dindons, pigeons, paons ou lapins, il est plein de vie et de belles histoires. Qui ne rêve pas d’aller chercher ses œufs frais le matin dans son jardin? Organisé de façon thématique, nous voyageons de races en races et lisons les bons conseils de notre auteur. Nous avons l’opportunité d’apprendre les différentes sortes d’élevage, les caractéristiques de chaque espèce et la façon de s’en occuper. Passionné ou non, nous restons sur ce livre rempli d’informations précises.


C’est à la fin du XIXème siècle qu’Albert Labalétier nous offre ce bel ouvrage nommé Le Grand Livre de la basse-cour. Ingénieur-agronome et professeur à l’école d’agriculture du Pas-de-Calais, il partage sa passion avec le grand public grâce à de nombreux écrits. Adapté aux lecteurs du XXIème siècle par Frédérique Monnier, Les poules et autres animaux de la basse-cour est un bel ouvrage destiné à chaque personne voulant se ressourcer. Une belle initiative, les gallinacés suscitant un intérêt croissant chez nos concitoyens, heureux d’orner leurs jardins de coqs aux plumes somptueuses. Un beau livre remarquable. Nous remercions Virginie Bourgeon du service de presse des Editions De Borée pour son travail de qualité et notre rédactrice Bénédicte Alessi – www.deboree.com 

Le XXème siècle de clichés en clichés – Les photographes du siècle dernier ont sublimé la vie des Hommes en les immortalisant de façon émouvante, artistique ou surprenante. Luce Lebart nous propose un voyage qui met en valeur leurs créations dans son dernier opus Les grands photographes du XXème siècle.

 

Les Editions Larousse nous invitent ici à découvrir les artistes photographes de la fin du XIXème et du XXème siècle par leurs clichés les plus marquants. Des Etats-Unis à la France en passant par le Japon, les messages changent, l’art et l’émotion restent présents. Les premières pages nous font voyager dans un monde merveilleux tout en nous y immisçant de manière ludique grâce aux nombreuses anecdotes qui les agrémentent. Des photographes tels Dorothea Lange, de Bérénice Abbott et de Man Ray sont mis à l’honneur.

 

Les artistes nous sont présentés originalement, par le récit de leurs vies, leurs caractères et leurs œuvres. Nous lisons ce qu’ils pensaient à travers de magnifiques citations. Ansel Adams disait d’ailleurs que «Rien n’est pire que la reproduction exacte d’un concept flou» tandis que Robert Capa affirmait: «Les photos sont là, et il ne reste plus qu’à les prendre». Nous pouvons admirer portraits comme paysages, la majorité des photographies sont en noir et blanc laissant transparaître une grande émotion.

 

Luce Lebart est historienne de la photographie et commissaire d’exposition. Elle nous transmet sa passion pour la photographie par l’écriture de nombreux ouvrages tels Les Silences d’Atget et Lady Liberty. Elle est directrice de l’Institut Canadien de la photographie du musée des Beaux-Arts du Canada depuis 2016.

 

Les différents points de vue des photographes du XXème sont un témoignage poignant de l’Histoire. Un très bel ouvrage que les éditions Larousse nous proposent en ces fêtes de fin d’année, de quoi passionner petits et grands. Nous remercions Maryline Crocq, attachée de presse émérite, ainsi que notre rédactrice Bénédicte Alessi  – www.editions-larousse.fr

 

L’Histoire des rois de France à tire d’ailes – Combien d’histoires sont encore à découvrir dans les magnifiques châteaux de la Loire? Les familles royales y ont grandi, vécu et régné. Nous avons ici la chance de revisiter les institutions ligériennes d’un tout autre angle de vue: celui du ciel à travers un voyage en montgolfière, dans ce magnifique ouvrage Les Châteaux de la Loire en Mongolfière.

C’est aux Editions Victor Le Brun que nous avons le privilège d’admirer les photographies de ces lieux d’exception. Avec des images d’une grande qualité, notre lecture ne peut qu’être des plus plaisantes. Un ouvrage franco-anglais qui nous offre l’opportunité de partager notre bel héritage au-delà des frontières françaises. Après une brève introduction au monde de la montgolfière, nous voyageons de château en château, réapprenant notre histoire grâce à de nouvelles anecdotes. Chaumont-Sur-Loire a donc appartenu à l’incontournable Catherine de Médicis au XVIème siècle avant de passer aux mains de Diane de Poitiers. C’est alors l’ancienne favorite du roi Henri II qui sera à l’origine de la physionomie moderne du château. Les jardins sont aussi à l’honneur tout comme les auteurs qui ont mis en valeur les édifices par leurs écrits. Honoré de Balzac nommera le château d’Azay-le-Rideau le «diamant taillé facettes serti par l’Indre». Nous prenons également connaissance des différentes familles ayant habité la forteresse de Montsoreau initialement dédié à la défense du comté d’Anjou, et l’influence architecturale et historique qu’elles ont pu avoir sur ce lieu. C’est entre-autre à Jean II de Chambre, conseiller de Charles VII, que nous en devons l’aspect actuel

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Gérard Fayet est le talentueux photographe français qui nous présente les belles images de ce recueil, accompagnées des textes sublimes de Christel Durantin, passionnée d’histoire, éditeure et auteure. Nous ne saurons tout vous conter, tant l’Histoire est belle et grande. Un magnifique ouvrage nous offrant une nouvelle vue sur cette belle région des Châteaux de la Loire. Nous remercions notre rédactrice Bénédicte Alessi ainsi que Rania Mansour, émérite chargée de communication – www.soddil.com

Le temps passé avec un chat n'est jamais perdu (Sidonie-Gabrielle Colette) – Animal de compagnie très apprécié par les français, le chat est à l’honneur dans une belle encyclopédie intitulée La Grande Enclyclopédie des Chats parue aux Editions De Borée.

Si vous cherchez à adopter un petit félin, ou si vous voulez en savoir plus sur votre animal, La Grande Encyclopédie des Chats est faite pour vous. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires à son développement, les différents comportements des chats et les races existantes. Sous forme de petits paragraphes par thèmes illustrés de splendides images et schémas explicatifs, la lecture est rapide et enrichissante. Il saura intéresser petits et grands qui se rapprocheront autour de ce beau livre afin d’offrir une superbe vie à leur compagnon.

Nous apprenons à distinguer les nombreuses races de chats, toutes si attrayantes et originales, ainsi que leurs caractéristiques comportementales. Les rubriques Le Saviez-vous nous apportent beaucoup quant aux questions sur la vie de tous les jours: sur leur souplesse, leur dentition, leur reproduction ou leur toilette. La dernière partie de cet ouvrage présente une quantité impressionnante de races avec leurs cartes d’identités: des outils indispensables pour faire son choix au moment de l’adoption.

La Grande Encyclopédie des Chats est un magnifique recueil d’informations: de l’adoption avec la préparation de la maison à la vie de tous les jours, il est très utile aux personnes voulant offrir le meilleur à leur félin. Nous remercions notre rédactrice Bénédicte Alessi ainsi que Virginie Bourgeon, émérite attachée de presse - www.deboree.com - Décembre 2017

Kid Francescoli
par Suite N°7

Un grand concert surprise et festif - Pour sa dernière date de l’année 2017, la dynamique organisation de Suite N.7 a fait très fort en déployant les grands moyens pour cet évènement: alors que nous nous attendions à un concert donné dans une suite de l’Intercontinental Paris Le Grand (c’est le concept d’origine), c’est dans la très belle salle de bal de ce grand hôtel parisien que les réjouissances ont été données. L’immense salle d’apparat est transformée, illuminée de rose et de bleu, toute scintillante, c’est un tableau splendide qui nous est donné. Suite N° 7 a sorti le grand jeu, avec sono et lumières dignes du Stade de France. Ce sont pas moins de 400 convives et happy few qui seront présents ce soir là pour ce concert privé très attendu du duo électrochic marseillais Kid Francescoli.

 

À 20h, à la charmante invitation de SUITE N°7, nous entrons dans la très cossue salle de gala de l’InterContinental Le Grand Hôtel. Ce somptueux espace à l’architecture baroque, orné d’une multitude de sculptures, moulures, lustres de cristal démesurés et autres attributs, nous offre un faste unique. L’organisation absolument parfaite de SUITE N°7, permet à l’artiste phocéen, Mathieu Hocine et à son public, l’immense privilège d’une rencontre intime dans l’ambiance extravagante et feutrée de ce palace mythique du coeur de Paris.

 

Le concept SUITE N°7 créé il y a quatre ans, donne l'opportunité aux artistes de produire au sein de lieux insolites, tout particulièrement dans l’intimité du luxe à la française de nos palaces. Hommage à notre patrimoine ainsi qu’au Rock’n’Roll, qui selon SUITE N°7 sont étroitement liés. Effectivement, depuis les années 50, toutes les chambres ou suites ayant accueilli durant les première tournées internationales la plupart des Rockstars, à commencer par Elvis, les Beatles, Hendrix, les Stones et tant d’autres, ont connues l’effervescence et la folie créative de ces génies. De ceux qui transforment ces bruits distendus et trafiqués en un symbole de liberté mais aussi de glamour. Vous l’aurez compris, ces chambres et espaces intimistes occupent alors une place majeure dans leurs processus de création.

 

À l’occasion, le lieu est aménagé d’une multitude de jeux de lumières tamisées aux teintes mauves et rouges. Un peu d’éclectisme donc, afin d’accorder brillamment ces deux atmosphères bien distinctes, celui de l’hôtellerie de luxe et de la musique électronique. Les deux artistes formant actuellement Kid Francescoli (Mathieu Hocine, chant et synthétiseur. Julia Minkin, paroles et chant) arrivent sur scène, le Kid en méditerranéen chic et nonchalant et Julia dans une robe de sequins vert diffusant ses reflets sur chaque mur de la salle avec une exquise sensualité. Ils entament leur prestation avec leur dernier EP “Play me again”. Un public au départ bien sage, nous permet d’apprécier pleinement cette représentation d’un monde romantique électronique à la façon du groupe “Air” dans les 90’s ou du plus actuel “French 79”. Ils s’inspirent de la French-Touch et de la House des années 90 avec cette identité sonore qui demeure l’une des plus reconnaissables du paysage pop français.

 

Sur scène Julia et Mathieu forment un duo complice absolument séduisant. Bien qu’ils ne soient plus en couple, leur passion pour la musique les a aujourd’hui rendus inséparables pour notre plus grand plaisir. C’est donc en temps qu’amis dans la vie et en duo atypique sur scène qu’ils poursuivent leur aventure empreinte de mélodies pop teintées de spleen, de folktronicas voluptueuses et d’orchestrations synthétiques.

 

Leur prestation se termine sur “Moon” titre phare de ce dernier EP, la foule du début un peu timide s’est rapidement lâchée emportée par le son enivrant du Kid et de Julia. Nuée d’applaudissements d’un public séduit. Le duo Kid Franscecoli et Julia se sont donnés à fond pour le plus grand bonheur de tous les fans venus les applaudir avec ferveur. La presse et les influenceurs étaient également conviés en force ce soir là.

 

Notre seul regret concerne la durée de cette belle performance, on en reprendrait bien davantage ! Mais la soirée continue. La main passe à un DJ anonyme avec une setlist electro-pop et rock’n’roll. Les festivités prennent fin sur les coups de minuit, nous laissons ce palace encore un peu plus hanté de grandes scènes d’Opéra, de Rock’n’Roll et d’Electro. La salle fût agrémentée de bars de dégustation et de démonstrations, de happenings et d’autres petites animations de divertissement. Le tout dans une ambiance bon enfant et dans une bonne humeur générale.

 

Mathieu se montre très accessible, la marque des ’’grands’’, sans doute. Il nous confiera même l’origine de son pseudonyme: sa passion pour la culture footballistique et Enzo Francescoli, footballeur Uruguayen, son idole. Précédé de “Kid” car ce projet est comme son bébé, son fils, qu’il voit chaque jour grandir et s’épanouir. Avant de nous quitter, il nous dévoile une prochaine date, le 30 mars prochain au 100 Club (100 Oxford Street, Londres. NLDR). Grande première pour cet artiste de la côte d’Azur qui se trouvera bien loin de sa Méditerranée natale. Nous ne saurons que trop vous conseiller d’y assister ! Nous laissons le Kid et Julia à leurs occupations. Attendant avec hâte le prochain EP et à revoir sur scène avec grand plaisir, car Kid Francescoli nous apporte tant de fraîcheur et de good-vibes, consommables sans modération ! Un immense merci à SUITE N°7 pour son organisation sans faille et son accueil si parfait ainsi qu'à notre rédacteur Nathan Zimmermann. Un évènement festif réussi qui augure de nouvelles dates tout aussi exceptionnelles pour 2018, à Paris et dans le reste de la France, un concept à suivre assurément. - www.suiten7.comDécembre 2017

Exit
à la Maison des Métallos

Une performance hip hop hors du commun – C’est à la Maison des Métallos, ancienne manufacture d’instruments de musique en cuivre, que nous avons eu la chance d’assister à EXIT – dépasser les codes et les frontières du hip hop. Un spectacle autant intéressant que surprenant. La Maison des Métallos, lieu d’éclectisme artistique, est à découvrir. Sa programmation, axée sur les réalités sociétales représentées à travers tous les types d’art, en fait une institution dans laquelle chacun se retrouve.

 

Toutes les générations se mélangent pour un spectacle très attendu. Dans la salle, un papa lit l’explication à sa fille de quatre ans, impatiente de voir la performance. Les lumières s’éteignent, nous sommes installés dans nos confortables sièges, et la musique s’amorce. Un homme esquisse quelques pas de danse, il incarne une personne mal à l’aise. Ses deux amis arrivent, ceux-ci représentent la force, ils en imposent.

 

Le spectacle se présente ainsi: chaque personnage a des défauts, la danse leur permet de s’en libérer. Leurs envies et folies intérieures sont interprétées à travers un savant mélange de danse, de cirque et de mime. Sur un thème jazzy, deux des danseurs improvisent un tango hip hop, avec l’arrêt de la cigarette en trame de fond. Les jeux de lumières nous transmettent les sensations ressenties et vécues par les acteurs: tantôt noire, ou illuminée d’un faisceau lumineux, la scène est le miroir de leurs émotions. Les hommes jouent, dansent, et défient les lois de la gravité. Délicats et dynamiques, ils se servent d’un banc pour traduire l’idée de dépassement de soi, ils semblent en apesanteur et leur facilité déconcertante à faire d’incroyables acrobaties nous impressionne. Peu à peu les personnages se libèrent et l’homme à l’apparence chétive prend de l’assurance. Nous aimons à voir leur évolution faites de pas de danse toujours plus innovants.

Pour sa cinquième édition, la Maison des Métallos accueille le Festival Kalypso, en association avec le Centre Chorégraphique National de Créteil. L’événement nomade ouvre des perspectives sur l’univers de la danse hip hop et réunit les générations dans la bonne humeur. Artem Orlov, Mehdi Ouachek et Jackson Ntcham, de la compagnie Art Move Concept, n’utilisent que leurs corps pour partager leurs émotions. C’est à la fin de la performance qu’ils parlent. Leurs mots ne sont pas audibles car moins forts que la musique, mais les intonations nous intriguent et nous attirent. La compagnie sera à l’Espace Prévert de Savigny-le-Temple le 17 Mars prochain. 

Le hip hop, mouvement culturel et artistique, est apparu dans les années 1950 aux Etats Unis. C’est à cette période que la population noire-américaine, mise à l’écart, invente la soul et le funk. A cette époque, nous avons la chance de découvrir des artistes tels Stevie Wonder ou James Brown. La danse accompagne les musiques, et l’improvisation est mise en avant. Son succès est immense, le hip hop s’exporte et attire toutes les populations. Aujourd’hui démocratisée, cette danse est pratiquée dans les quatre coins du monde.

Pour leur travail émérite, nous remercions Isabelle Muraour et Emily Jokiel de ZEF Bureau et à notre rédactrice Bénédicte Alessi. EXIT, un superbe spectacle plein de belles surprises à la Maison des Métallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris – www.maisondesmetallos.org – Décembre 2017

  Nouveaux disques d'intérêt

Notre sélection des meilleures sorties – Chez GoûtsetPassions, nous recevons habituellement une sélection variée de disques français et européens à leur sortie et nous aimons présenter régulièrement nos découvertes préférées dans cette rubrique, voici donc notre sélection choisie des disques d’intérêt.

 

Georges Chelon – En plein été, nous rencontrons à Paris notre ami Jean Veidly, émérite agent de presse qui nous présente le dernier album de l’artiste français Georges Chelon, l’un des derniers grands chanteurs et auteurs à texte en France, apparu dans le paysage français au cours de la vague yéyé. Le titre de son dernier opus, On n’est pas tout seul, campe son propos : des chansons engagées, renversantes de réalisme mais aussi de la tendresse, de l’amour dans des mélodies sonores harmonieuses. Que ce soit seul à la guitare ou accompagné de ses fidèles acolytes, ses textes et ses chansons font mouche, sondant le coeur des français sur leur corde sensible. Georges Chelon, fin funambule marseillais et chantre de la vie, questionne l’air du temps et prend parti, avec gentillesse et humanisme. A l’écoute de titres tels Toujours en colère, Avec ou sans amour, Oh mon coeur, on sent la passion ou le courage nous gagner. Ses chansons sont vibrantes d’intensité. C’est beau à voir autant d’énergie ! Un monument vivant de la chanson française avec plus de 400 chansons à son actif, à (re)découvrir. Un disque enrichissant produit en France par le label français EPM de Châteauroux. - www.epmmusique.fr

 

Pierre Hantaï – L’agent de presse spécialisée Aline Poté a eu la gentillesse de nous faire parvenir le dernier disque du célébrissime Pierre Hantaï, le grand spécialiste français du clavecin, l’un des maestros français de la musique baroque, un artiste talentueux demandé sur toutes les scènes de France et d’Europe. Son dernier disque est consacré aux Sonates de Domenico Scarlatti, dans son Volume 5. Une œuvre magistrale d’anthologie consacrée avec la collaboration du label spécialiste du classique Mirare. Nous voilà partis pour 78 minutes et seize titres d’un voyage à travers les arts et les temps, prenant plaisir à redécouvrir la musique de chambre. Ce grand expert de la musique de Bach exécute à la perfection ces sonorités si distinctives de cette musique riche et virtuose. On s’imagine volontiers assistant à l’un des nombreux concerts donnés par le soliste français dans de magnifiques lieux à travers la France cet été. Une musique qui entre en harmonie très volontiers avec autant de lieux majestueux. Un disque exceptionnel tout simplement. A découvrir au grand répertoire du label français dynamique Mirare. - www.mirare.fr

 

Patrick Messina – Nous recevons avec plaisir de l’agent de presse spécialisée Emmanuelle Gonet le beau disque consacré aux Schumann, Music for Clarinet, la dernière œuvre discographique du renommé clarinetiste français Patrick Messina. Seize titres qui nous berceront d’allégresses oniriques et fantastiques, avec douceur et passion. Pour cette nouvelle aventure musicale, le soliste international acclamé s’est entouré de talents proches avec qui il aime partager et accomplir de belles œuvres, à l’instar du suisse Fabrizio Chiovetta, pianiste talentueux qui joue avec fougue et brio. L’altiste Pierre Lenert rejoint le duo pour notre plus grand plaisir auditif. Le disque nous guide à travers la créativité dynamique et lyrique du couple virtuose de Robert et de Clara Schumann. On y remarquera Fantasie Stucke op. 73, le Trauer op. 85 Nr. 6 ou encore le In der Nacht op.74 N°4 – autant de compositions symboliques et de références connues du riche répertoire des époux Schumann. Ce disque est distinctif, il marque un travail accompli effectué en équipe car Messina et Chiovetta forment un tandem qui réussit. On sent le plaisir de ces deux complices à jouer ensemble, donnant libre court à une certaine dose de spontanéité conjointe. Un bel enregistrement réalisé en Allemagne et produit par le dynamique label français Aparté Music. - www.apartemusic.com et  www.littletribeca.com

 

Fanny Azzuro – L’agent de presse spécialisée Aline Poté nous a fait le plaisir de nous adresser 1905 Impressions, le dernier opus de la talentueuse pianiste française Fanny Azzuro, laquelle consacre son dernier disque au foisonnement intellectuel et artistique qui s’est produit à l’année charnière 1905, année de révélations et de découvertes artistiques renouvelées en Europe. Elle croise dans ce disque les auteurs et les écoles pour mettre en résonance des compositeurs contemporains des uns des autres. Ainsi Maurice Ravel, Claude Debussy y côtoient l’espagnol Isaac Albéniz. Au cours de ces 71 minutes d’enregistrement réalisé à la Salle Colonne en décembre 2016, nous sommes transportés par la fulgurance et la fugacité joyeuse du jeu de la dynamique soliste française. Une éxécution de haute qualité, fidèle à ce désir d’excellence qui transparaît dans son œuvre et son parcours de haut vol. Un beau disque à écouter en ces soirs d’été, profitant des sonorités ravissantes de compositions telles Une barque sur l’océan de Ravel, Reflets dans l’eau de Debussy ou El Polo d’Albéniz. Un disque harmonieux qui fait plaisir à entendre. On sent la passion transmise dans cette belle interprétation de la pianiste française surdouée. Un disque distinctif paru au Label Paraty. - www.paraty.fr

 

Interarium Ad Partes Orientales - Le dynamique directeur musical de La Camera delle Lacrime, le ténor français Bruno Bonhoure, nous adresse par service de presse le cinquième et dernier opus de ce label spécialisé en musiques médiévales revisitées à l’aune de l’ère moderne. Un travail d’orfèvre et de mémoire hors pair que livre cette talentueuse et jeune maison d’édition musicale française. Nous découvrons avec plaisir ce beau disque qui rassemble des airs et des sons venus d’ailleurs, mélant chants antiques du XIIIème siècle, chants mongols, soufis ou boudhiques. Un florilège de propositions initiatiques et oniriques qui nous conte le parcours d’un moine qui fût envoyé par Saint-Louis à Karakorum la capitale de l’Empire Mongol, pour chercher l’accord militaire du Grand Khan. Une épopée polyphonique de haut vol, qui nous berce de 69 minutes de balades à travers les grandes steppes d’Asie Centrale ou des monastères du XIIIème siècle. Nous suivons le parcours épique du moine Guillaume de Rubrouk au gré de ses pérégrinations pan-continentales. Nous avons été émus par la Chanson à boire (air de Mongolie), Hauts les coeurs (Air du Kirghizstan), la mer de Pont (Air du Caucase) ou le Salve Regina. Une fable poétique chantée sur des instruments authentiques, une magnifique création originale du duo passionné Bruno Bonhoure – Khai Dong Luong, enregistrée dans les cadre du fameux Festival de la Fondation Royaumont. Une jolie formation d’artistes passionnés qui se produira pendant l’été 2018 en Australie. - www.lacameradellelacrime.com – Octobre 2017

Beaux livres remarqués

Des livres qui nous ont touchés – Chez GoutsetPassions, on aime parler de créativité, de travail passionné d’édition, on se réjouit de recevoir de beaux livres de qualité, qui célèbrent la richesse de la foisonnance intellectuelle et artistique en France. Aussi, nous nous sommes attelés à vous présenter une sélection de livres choisis, confidentiels ou éclectiques, en somme, nos meilleurs coups de coeur de la saison.

 

Les Editions Atlantica – L’une des rares maisons d’édition du Sud-Ouest de la France, Atlantica, connaît une nouvelle jeunesse sous la gouverne dynamique et chaleureuse de son nouveau propriétaire depuis 2012, le talentueux écrivain Jean LeGall, accessoirement ancien avocat d’affaires. Depuis la vigoureuse reprise de cette noble institution du Pays Basque, on sent dans cette maison un regain d’énergie et des orientations renouvellées. De l’esprit, du goût et du talent, tel pourrait être le credo éthique et sincère d’Atlantica nouvelle version. A l’occasion des beaux jours de l’été, nous nous sommes feints d’une demande à son service de presse afin de recevoir l’un de leurs plus beaux livres: Le Beau Livre de l’Eté.

 

Un ouvrage de photographies rares et poétiques qui évoquent ou suggèrent le doux temps de l’été, comme posé sous un parasol d’une plage de Biarritz. Un ouvrage que l’on a eu plaisir à découvrir, avec une qualité d’impression remarquable, qui nous donne les sensations douces des couleurs du soleil, de son lever à son coucher. Une agréable promenade à travers l’oeuvre originale et vibrante d’un photographe du pays, l’artiste photographe français César Ancelle-Hansen.

 

On aime parcourir cet ouvrage composé de photographies solaires, illuminées du soleil de Biarritz, les images sur papier glacé nous révèlent un Pays Basque resplendissant, coloré et vivant. Le photographe a su capter l’esprit de Biarritz et de sa côte, de ses habitants, ses plagistes estivants et de ces corps soumis à la farniente de l’été. Un beau livre lumineux qui égaiera nos intérieurs, fécilitations appuyées à sa magnifique couverture, l’une des plus belles que nous ayons vue à ce jour.

 

Un livre que l’on mettra en valeur sur la table de salon de sa maison d’été qui ravira tout amateur de photographies fraiches et positives. Un ouvrage d’art disponible aux Editions Atlantica (Atlantica-Séguier), une maison basque d’éditions choisies établie depuis 1984 à Biarritz. - www.atlantica.fr

 

Editions Belin Jeunesse – L’été est le moment convivial où l’on prend le temps d’être en harmonie avec la nature, où l’on a plaisir à observer les nombreux êtres qui peuplent nos vertes contrées, où l’on se sent bien dehors. C’est le moment propice à rencontrer ces petits êtres volubiles que sont les oiseaux. On aime les regarder, les écouter, on imagine leur vie, on rêverait qu’il y en ait plus. Pourtant, on les connaît peu, on ne pourrait les citer tous par leur nom. Pour pallier à cette lacune, les Editions Belin Nature & Animaux ont pensé à nos enfants en confectionnant un livre-guide fort pratique, que nous avons le plaisir à découvrir par service de presse, un livre remarqué intitulé Le Livre Aux Oiseaux.

 

Toute la vie des oiseaux nous y est contée, expliquée, avec force de schémas, dessins et même des chants d’oiseaux que l’on peut télécharger. Toutes les espèces d’oiseaux européens y sont décrites avec pédagogie et sens de l’observation pratique. On aime parcourir ces feuillets colorés qui invitent à des balades champêtres.

 

L’ouvrage est ludique, on s’émerveille devant ces illustrations vives et véritables. Le texte se lit facilement et on ne cesse d’apprendre sur le monde des oiseaux. On aime parcourir ces 150 espèces d’oiseaux décrites, ces sept grandes planches à observer, ces douze zooms explicatifs. Nathalie Tordjman, journaliste spécialiste de la nature et auteur nous livre ici un travail remarquable, elle est assistée de Judith Gueyfier pour ses compositions brillantes et par Julien Norwood, illustrateur et ornithologue pour ses dessins enthousiasmants. Une œuvre vivante qui est une référence sure et éducative sur le monde riche des oiseaux en Europe. De quoi réjouir les tous petits mais aussi les plus grands. Un beau livre didactique, à partir de 7 ans, un bel ouvrage à consulter en toute saison, paru aux Editions Belin. - www.editions-belin.fr

Editions Eyrolles – L’été est souvent propice à vivre un mariage dans notre famille et on apprécie ces joyeux moments de convivialité retrouvée. Assister à un mariage, c’est l’occasion de revivre son mariage ou d’imaginer le sien. Nous recevons en service de presse avec plaisir un ouvrage fort utile dans ce dernier cas, qui vient de paraître ce 17 août aux Editions Eyrolles, une maison d’édition française que l’on apprécie pour ses guides pratiques.

Deux femmes spécialistes des mariages, rédactrices dans des magasines spécialisés dans ce domaine nous délivrent une œuvre particulièrement riche de 377 pages de bons conseils et d’adresses choisies. Marina Marcout et Inès Matsika nous ravissent de bonnes pioches, d’expériences vécues et de témoignages vivants sur les bons choix, les attentes utiles et les erreurs à ne pas commettre pour organiser un mariage et surtout, ce qu’il faut faire en pratique pour réussir le sien avec fluidité et harmonie.

Cette bible simple et efficace fourmille de bonnes adresses, d’astuces et nous prévient des faux pas à éviter. Tout y est abordé: les plannings, les budgets, les us et coutumes, on sent un sens de l’organisation pointu et l’expérience de ces deux organisatrices-rédactrices chevronnées en organisation de mariages. Cette seconde édition s’enrichit d’interviews de bloggeuses spécialisées, de vidéos à télécharger et même d’une version numérique offerte. Autant de ressources utiles qui vous décomplexerons avec l’organisation d’un tel évènement d’importance.

Absolument tous les sujets d’inquiétude y sont traités: bonnes adresses de lieux choisis, de restaurateurs, le choix des bagues, des robes, tout l’évènement et sa préparation y est décortiqué et expliqué, un vrai régal de simplicité pour une préparation parfaite. Des témoignages viennent au soutien des explications données. 

Ce grand livre du mariage porte bien son nom: on y trouve vraiment toutes les réponses à toutes les questions que peuvent se poser les futurs mariés, c’est un livre qui rassure son lecteur. Un livre référence qui s’enrichit aussi d’une application permettant d’organiser son mariage depuis son smartphone. Un livre qui deviendra le livre de chevet pratique de tout futur marié. Une idée de cadeau toute à fait originale, l’atout indéniable pour devenir son propre wedding planer ou pour trouver le bon. - www.eyrolles.fr 

Editions Ulmer – Les éditions Ulmer sont des éditions allemandes de qualité qui depuis 1868 nous réjouissent d’oeuvres magistrales, de recueils et d’ouvrages qui célèbrent les beautés de la nature et du monde. Ulmer, qui connaît un bureau parisien depuis 1993 est en effet une maison spécialisée dans les ouvrages d’horticulture, de jardins et de paysages. Ulmer se devait de rendre hommage à l’excellence et à la diversité des jardins français qui contribuent au rayonnement international de la France.

 

Les éditions Ulmer se sont donc tournées vers l’un des plus célébrés de France, le Jardin Plume, un jardin unique en son genre créé il y a 20 ans par un couple amoureux de la campagne des environs de Rouen, le duo de passionnés Sylvie et Patrick Quibel. Le fruit de leur amour pour la terre et la flore a engendré un magnifique jardin «flou» et paysager, l’un des plus agréables de France. Etabli depuis 1996 à Auzouvile-sur-Ry, ce jardin-pépinière d’exception est le fruit de l’imagination créative et faisante de cette équipe dynamique et courageuse qui a créé une pièce d’art vivante à part entière. Sa conception unique y abrite une multitude de variétés, grandissantes en harmonie les unes avec les autres.

 

Pour rendre nos sens émerveillés, il fallait donc faire appel à de patients et prodigieux photographes, un autre couple français et talentueux, celui de Joëlle et Gilles Le Scanff-Mayer qui ont suivi toutes les saisons de ce beau jardin pendant un an. Le résultat obtenu est spectaculaire, certainement parmi les plus belles photographies de nature française que nous ayons vu. On a plaisir à consulter ce livre, à rêver d’un réveil à l’aube sous la brume, à contempler ce plan d’eau naturel se reflétant dans la verdure, tout est invitation à prendre la pause dans cet ouvrage à la qualité d’impression irréprochable, qui ravira tous les amateurs de beauté et de nature.

 

On parcourt ce livre rafraichissant et nous voilà emportés dans un voyage initiatique, à la découverte de toutes ces variétés de plantes, qu’elles soient vivaces ou graminées, au regard de chaque photo, on trouvera une utile légende désignant l’espèce. Un doux moment de quiétude et d’apprentissage de la nature. Le Jardin Plume, un beau livre que nous avons eu grand plaisir à découvrir par service de presse, paru aux Editions Ulmer – www.editions-ulmer.fr - Août-Septembre 2017

  Notre sélection de disques distinctifs

Une édition musicale diversifiée - 2017 est une année riche en nouveautés d’édition musicale française et européenne, nous avons ainsi choisi de vous présenter notre sélection de créations originales remarquées.

 

Musique baroque - Le dynamique label français K617, célèbre pour son impressionnant répertoire de musiques baroques, réjouit la presse française chaque année d’une manifestation hors du commun pour présenter ses nouveautés. Ainsi, nous sommes reçus à l’Ambassade de Pologne à Paris à l’occasion de la sortie d’un beau coffret de quatre disques CD Salve Festa Dies dédié à la musique baroque polonaise, regroupant les œuvres de Marcin Mielczewki, Mikolaj Zielenski et de Kaspar Forster. C’est sous la houlette du dynamique Alain Pacquier que cette œuvre historiographique magistrale se met en marche, associant de multiples talents et compétences, sous le parrainage de Culture.pl de l’institut culturel polonais Adam Mickiewicz. L’exécution remarquable de ces belles musiques, qui ne sont pas sans rappeler les œuvres de Monterverdi est assurée par Les Traversées Baroques sous la joyeuse direction d’Etienne Meyer et de Judith Pacquier, un duo français foisonnant de créativité musicale qui nous livre au même éditeur un disque remarqué intitulé La Cathédrale Enchantée, rendant hommage à la remarquable Maîtrise de la Cathédrale de Dijon (l’une des plus anciennes de France) et sa figure de proue historique Joseph Samson. Un second disque brillant, tout en allégresses qui ravira tous les mélomanes avertis.

 

Coté jazz français, nous nous rendrons volontiers au Café de la Danse pour un concert de lancement de ce qui est certainement l’un des plus beaux disques de jazz de l’année, le Rebirth du brillant Samy Thiébault et son heureux quartet. On aime ses airs, ses rythmes envoûtants, ses berceuses mais aussi sa douce énergie. C’est harmonieux, dansé et poétique à la fois. Un disque remarquable, à l’exécution parfaite, servi par l’un des plus talentueux saxophonistes de sa génération. Tout y est fluide, on s’imagine volontiers un soir d’hiver admirait les toits de Paris écoutant cette musique qui nous ravi de sonorités splendides et joyeuses. Une belle réussite artistique à redécouvrir en concert et sur disque.

 

Musiques du Monde – David Grimal est un violoniste français d’exception qui aime prendre les chemins de traverse et explorer de multiples répertoires. C’est ainsi qu’au détour de son concert à l’Église Saint-Lu prévu le 24 février nous découvrons un prodigieux artiste franco-albanais, le chanteur et instrumentiste Vlashent Sata lequel nous réjouit de ses traditions musicales authentiques, revisitées à son goût, avec ce brin de modernité qui en fait des titres vibrants et vivants dont son tube remarqué Hana. On aime à se plonger dans son univers qui nous fait voyager. L’artiste virtuose nous parle de sentiments, d’amour, de la vie en somme. On retrouvera ses belles créations dans son premier disque intitulé Hana.

 

Musique classique – La talentueuse violoncelliste française d’envergure internationale Ophélie Gaillard fait preuve d’une créativité éditoriale prolixe au sein du dynamique label spécialisé Aparté Music . Ainsi, nous recevons de son label associé Little Tribeca son dernier opus Exiles, un beau disque symphonique conçu avec l’association d’autres talents du classique, tel l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo dirigé par James Judd. La brillante violoncelliste y célèbre tous ces compositeurs qui ont écrit pendant des périodes d’exil, en particulier ceux qui ont émigré aux Etats-Unis. On y retrouve ceux qui ont inspiré l’âge d’or du cinéma américain, de grands airs célèbres au gré des compositions de Bloch, Korngold, Prokofiev ou encore d’Alberstein. Medleys et berceuses s’y rejoignent pour former un tout harmonieux et somptueux. Un disque réussi et original dont la sortie est annoncée pour le 31 mars 2017.

 

Une production qualitative franco-allemande - En recevant cet album blanc immaculé de la part de l’agent de presse Florence Petros, intitulé No piano No problem, nous ne savions pas dans quel sens il fallait prendre ce clin d’oeil humoristique. C’est en découvrant les artistes et les œuvres enregistrées que nous comprenons qu’il s’agit là des riches harmonies de harpe et de violon. Les deux talents brillants et complices Philippe Villafranca au violon (de l’Orchestre de Chambre de Luxembourg) et Manon Louis à la harpe (soliste de l’Orchestre National de Lorraine) nous livrent un joli premier disque conçu en équipe, sorti ce mois de janvier 2017, fort de 19 titres éclectiques, dont notamment: Florentine Muisant (Trois Fantaisies, 2013), la Suite Populaire Espagnole de Manuel de Falla, une jolie balade de l’américain Sebastian Currier: Night Time for Violin and Harp (1998), on y trouve aussi l’Histoire du Tango d’Astor Piazzolla ou enfin les Méditations de Thais de Massenet. Nous découvrons un bel enregistrement, des sonorités inédites particulièrement propres aux rêveries et à l’évocation de douces soirées d’hiver. Un disque agréable et divertissant, ouvrant notre oreille à des sons nouveaux et sublimés. Une exécution remarquable conforte cette atmosphère apaisante et envoûtante. Un disque qui illuminera notre hiver. Un disque poétique et évocateur à découvrir, produit par les labels allemands Animato Records et Bauer Studios  - www.bauerstudios.d

Merveilles russo-finlandaises - L’Orchestre d’Auvergne est un talentueux orchestre symphonique régional au rayonnement international faisant preuve de brio et d’initiatives heureuses depuis sa création en 1981. Pour preuve, il est dirigé depuis 2012 par l’émérite chef d’orchestre espagnol Roberto Forés Verses, lequel a tiré parti de ses années passées en Finlande pour découvrir le répertoire du compositeur national Jean Sibelius (Quatuor à cordes en ré mineur Voces Intimae, op.56). C’est ainsi que cet auteur prolifique se retrouve dans ce nouveau disque de l’ensemble classique, aux côtés de Pyotr Tchaikovsky (Sérénade pour cordes en ut majeur, op 48), donnant ainsi voix aux influences russes et finlandaises dans la musique populaire et profane. Nous nous réjouissons d’une exécution parfaite, d’un enregistrement de qualité remarquable, voici un beau disque produit par le label français dynamique Aparté Music. Un charmant disque qui ravira tous les sens, soixante minutes de musique d’une grande beauté, à découvrir. - www.apartemusic.com

Disque Chamuyo chez Aparté – L’arrivée du printemps est propice à de nouvelles explorations musicales, où l’audace tutoie le talent. C’est ainsi que nous répondons volontiers à l’invitation du dynamique label musical français Aparté pour venir assister au concert privé de présentation du disque du quartet Mosalinit Teruggi Cuarteto, un ensemble doué regroupant quatre talents confirmés: Juanjo Mosalini au bandoneon, Leonardo Teruggi à la double basse Sébastien Surel au violon et Romain Descharmes au piano. Leur disque Chamuyo fraîchement paru est un bel opus à la croisée du tango argentin et de la musique classique européenne. L’Ambassade d’Argentine à Paris reçoit à cette occasion la presse française spécialisée pour présenter les grands titres de cet album riche de sonorités inédites. Un album élégant et résolument inspiré des harmonies du tango, où l’instrument typique de cette musique, le bandoneon joue un rôle significatif. On aime l’enthousiasme de ce quartet franco-argentin à tisser des ponts solides entre deux continents, deux univers musicaux distincts mis en douce harmonie dans cet enregistrement d’une heure. Un disque qui annonce le soleil chantant du printemps. - www.appartemusic.com

 

Mozart par Jean-Claude Pennetier – L’émérite pianiste international Jean-Claude Pennetier salue publiquement sa passion pour Mozart par la sortie d’un bel enregistrement au grand label français de classique Mirare. Sous la direction de Christoph Popen, l’Orchestre Philharmonique de Radio-France accompagne le maestro français dans une interprétation d’excellence des Concertos pour Piano N°21 et N°24 de Mozart, le premier si tendre, le second si saisissant. On sent chez ce pianiste d’envergure internationale la maturité du geste, l’expérience mature livrant une interprétation charismatique de la musique de Mozart. On apprécie un enregistrement de haute qualité, livrant toutes les riches sonorités de l’oeuvre symphonique. L’Orchestre de Radio-France donne toute la profondeur complexe et subtile de ces magnifiques concertos, du grand art! L’un des disques les plus réussis sur Mozart. Nous aurons plaisir à retrouver le pianiste d’exception Jean-Claude Pennetier au cours de sa riche programmation d’évènements de sa saison, en particulier le 27 mai à l’Orangerie du Parc de Bagatelle pour un concert dédié à son autre compositeur de prédilection, Schubert (disque disponible au même label). - www.mirare.fr - Mars 2017

 Concert de la Maîtrise de Notre-Dame de Paris

Un concert brillant et émouvant – Nous avons écrit sur toutes formes de musique classique en ces lignes mais nous n’avions pas encore abordé la thématique qui nous fût livrée avec brio par la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, dans le cadre de son cycle annuel particulièrement riche de musique sacrée. Répondant à notre sollicitation, la Maîtrise a la grande amabilité de nous convier à leur récital donné dans la magistrale Cathédrale Notre-Dame de Paris. Une première pour nous, qui nous réjouit à l’avance tant cette architecture et ce cadre musical sont majestueux.

 

Nous découvrons la Maîtrise des adultes, ainsi que les instrumentistes, lesquels sont issus des rangs du Conservatoire de Paris, une institution musicale française reconnue mondialement et qui a formé des musiciens français distinctifs tels Berlioz, Bizet, Fauré, Debussy ou encore Jean-François Zygel. La Maîtrise, composée de jeunes talents internationaux est dirigée d’une main experte par son dynamique directeur Henri Chalet. Assis aux premiers rangs, nous remarquons la présence d’instruments de musique ancienne: violon, viole de gambe, violine, dulciane et clavecin.

 

Nous nous apprêtons en effet à entendre une composition datant de 1680, écrite par l’organiste allemand Dietrich Buxtehude, l’une des seules partitions manuscrites qui nous soit parvenue à ce jour. Le silence se fait dans l’assistance, la solennité de la Cathédrale incite à l’intimité artistique. Les choeurs et les musiciens se mettent en mouvement et en jaillit des sonorités inédites, uniques et charmantes. Nous nous sentons portés par cette belle harmonie symphonique, au point de pouvoir même l’apprécier en fermant les yeux. Les sept cantates luthériennes vont former une unité symphonique des plus plaisantes, portant volontiers à la célébration de voix magnifiques qui composent le choeur tout en harmonies.

 

Les variations d’arias alternent ainsi les prestations de jeunes solistes qui nous bouleversent tous par leurs voix si différenciées. Les concertos introductifs s’alternent suivant des textes construits également à partir de poèmes de Bernard de Clairvaux et de Joseph von Steinfeld. Une partition dédicacée à sa création au directeur musical du Roi de Suède. L’ensemble est harmonieux, somptueux, on est émerveillés par la sensibilité des artistes musiciens et chanteurs qui manifestent une habilité et une justesse hors pair.

 

Ce concert nous fait vivre la musique comme nul autre, ceci est augmenté par la proximité visuelle et sonore avec l’ensemble musical, qui renforce la belle sensorialité de celui-ci. Ce concert fût une agréable surprise, une belle découverte artistique. Les concerts de la Maîtrise à Notre-Dame de Paris sont assurément des concerts à suivre en cette saison 2017, tant par le choix des œuvres que par la dextérité experte des musiciens et des membres de la Maîtrise. Un beau moment musical de partage et de communion avec le public. - www.musique-sacree-notredamedeparis.fr - Mars 2017

  Les évènements classiques de début 2017

Un foisonnement de créativité renouvelée – Ce début d’année 2017 est riche d’événements classiques aussi diversifiés que distinctifs. La joyeuse troupe du Salon Idéal, ce regroupement innovateur de musiciens d’excellence de tous horizons créé il y a tout juste un an ouvrira le bal le 7 janvier par un concert à la salle Colonne à Paris où s’invitera Fauté pour célébrer la sortie du disque de deux de leurs membres, Louis Rodde et de Gwendal Giguelay. Ces réjouissances seront suivies le 11 janvier à la Philharmonie 2 d’un formidable récital consacré à Brahms donné par le jeune pianiste prodige coréen Sunwook Kim, l’un des pianistes les plus étonnants de cette jeune génération, un évènement rare placé sous l’égide de Piano4Etoiles. A l’occasion de la sortie de son disque remarqué Métanoia consacré aux œuvres de Franz Liszt, la pianiste française de talent Béatrice Berrut donnera un concert privé le 16 janvier à Paris 8ème. Un évènement intimiste dont on se réjouit d’avance, organisé par le dynamique label français Aparté Music. Le 24 janvier, le vibrant label K617 animé par son charmant fondateur Alain Pacquier réjouira la presse française d’une présentation exceptionnelle dans les salons de l’Ambassade de Pologne à Paris, à l’occasion de la sortie d’un coffret remarquable sur la musique baroque polonaise et d’un second sur Monteverdi. En fin du mois de janvier, la majestueuse Salle Gaveau sera émerveillée des sonorités du pianiste français émérite Denis Pascal lequel donnera le 25 janvier un concert dédié à Schubert et Mozart, il s’agit là de l’un des grands concerts classiques de cette nouvelle année. A partir du 11 février et jusqu’à fin avril, la scène du Théâtre des Bouffes Parisiens sera le lieu de prédilection d’un spectacle remarquable, le Concert sans Retour, mêlant classicisme et modernité, le tout servi par une exécution vocale irréprochable du joyeux groupe Cinq de Coeur. Cinq virtuoses de la voix y mêlent Brahms, Bach ou Queen et Nina Simone, de quoi réjouir un public large et conquis d’avance par un tel niveau déjà remarqué (Molières 2015, off d’Avignon 2015). Vous retrouverez nos articles développés dans nos rubriques dédiées aux concerts et au classique. – Décembre 2016

  Notre sélection de disques classiques
Aparté Music et Evidence Classics

Deux beaux disques distinctifs – L’attachée de presse émérite Emmanuelle Gonet a eu la gentillesse de répondre à notre sollicitation à recevoir deux disques classiques qui ont marqué notre intérêt, parmi le grand choix de disques sortis cet été: Inspirations du génial trompettiste français Romain Leleu chez Aparté Music et l’opus Chostakovitch du renommé Quator Debussy chez Evidence Classics. Après le remarqué Sur la Route, Romain Leleu et son quintette talentueux Ensemble Convergences renouvelle le genre d’explorations personnelles et nous livre le disque Inspiration qui est riche de propositions personnelles réussies. Le prodige Romain Leleu nous émerveille de sonorités inédites, de choix créatifs audacieux. Les 68 minutes de ce disque brillant renouvellent le genre de la trompette française, passant du répertoire classique à des musiques de film ou des airs d’opéras connus. C’est très réussi, agréable à nos oreilles novices et l’écoute communique la belle énergie de ce groupe de jeunes talents ambitieux et doués. On y a remarqué l’Aria de Bach, une fantaisie sur Carmen de Bizet ou encore le merveilleux Après un rêve de Fauré. Romain Leleu confirme ici sa qualité unique: le plus grand trompettiste français en plein exercice de son art. Une créativité indéniable, une exécution parfaite, un enregistrement de très grande qualité laissent augurer un plaisir d’écoute renouvelé. Nous aurons le plaisir de le voir jouer le 4 novembre à l’Auditorium de Radio-France pour les vingt ans des révélations de l’Adami. Un soliste français d’exception à suivre. Le Quator Debussy nous réjouit d’un nouveau disque, entièrement consacré à l’oeuvre de Chostakovitch. Le grand spécialiste français de l’interprétation du répertoire du compositeur russe nous fait le plaisir de poursuivre son exploration artistique en proposant quatre morceaux choisis du créateur russe: Elégie, Quator N°11, Quator N°8 et Quator N°5. 70 minutes de pur bonheur musical, un voyage sensoriel à travers toutes les périodes du compositeur. Nous découvrons un répertoire riche en subtilités et allégresses, le tout interprété magistralement par le Quatuor Debussy, lequel a acquis une réputation internationale depuis ses vingt années d’existence. L’écoute est subtile et l’enregistrement d’excellente facture. Un vrai plaisir d’audition, on sent presque leur présence physique, un exploit sensoriel réussi. Saluons la diversité et la créativité de ce quatuor français d’exception qui a su marier la musique classique à d’autres arts, tels le théâtre, le cirque, la danse ou la musique moderne. Nous aurons plaisir à assister à leur concert du 3 novembre à l’Equinoxe de Châteauroux pour une manifestation de qualité de leur talentueux répertoire. Ce nouvel opus paru nous apparaît comme l’un des meilleurs disques classiques de cette rentrée 2016, félicitations! www.apartemusic.com et www.evidenceclassics.com - Octobre 2016

  Disque et concert Patchworks
par Evidence Classics

Somptueuses allégresses – L’éditeur français Evidence Classics nous fait la surprise d’une belle production classique pour l’été, agrémentée d’une série de concerts de lancement de ce disque réussi. La flûtiste internationale d’origine brésilienne Raquele Magalhaes s’y produit avec la jeune virtuose du piano, Sanja Bizjak, qui a récemment sorti un disque tout aussi remarqué avec sa sœur Lidija. Le duo féminin de talent reprend ici les compositions de quatre grands répertoires qui illustrent la musique et l’âme slave: le roumain Enescu, le tchèque Schulhoff, le russe Prokofiev et l’américain Muczynski. La performance est séduisante, l’enregistrement de haute qualité. La prestation est à la fois mélodique, enjouée, tout à tour romantique ou joyeuse. Le choix des titres est opportun et nous nous laissons bercer dans un doux rêve mélodieux tout au long de cette écoute. Le disque Patchwork est l’association de deux grands talents musicaux, l’accord flûte-piano est, il est vrai, l’un des plus harmonieux qu’il soit. Le tout est raffiné et virtuose, l’écoute est simple et entraînante, c’est une œuvre qui ravira tout public. Saluons l’engagement de Raquele dans des œuvres caritatives pour l’enfance auquel ce disque participe. Raquele se produit en ouverture et en clôture du festival d’été du Château de la Petite Malmaison ces dimanches 17 juillet et 28 aout. Un disque distinctif, un duo musical qui nous enthousiasme, sorti en juin 2016. www.evidenceclassics.com - Juillet 2016

  Thomas Enhco et Vassilena Serafimova
Au Théâtre des Bouffes du Nord

Exceptionnel et vivant  - Le plus enthousiasmant des concerts de cette année ! Il n’y a guère de mots ou de superlatifs pouvant qualifier ce que nous avons vécu au Théâtre des Bouffes du Nord  ce soir de présentation de leur premier album en duo, Funambules. Energique, léger et aérien, plaisant et même humoristique, ce fût un concert d’exception, un moment rare. Très attendue, cette représentation unique fût magistrale. Le jeune prodige Thomas Enhco nous a servi une interprétation digne des plus grands solistes internationaux, le jeune français est selon nous, le plus doué des pianistes de sa génération. Il sert sa musique en toute simplicité et humilité, c’est brillant et même du jamais vu (on aime sa manipulation de ses cordes pour moderniser les sonorités de son piano). Il revêt ce soir-là pour la première fois un costume en concert public, lui que l’on voit jouer habituellement en t-shirts et en jeans, Thomas est un rebelle, brillant et flamboyant, tout en étant sage. De son coté, Vassilena est touchante de douceur et enjolive la scène des belles notes cristallines de son puissant marimba, accompagné d’un généreux sourire étincelant. Le duo est harmonieux et fonctionne à merveille. Le concert fait la part belle aux titres de leur premier disque sorti ce mois d’avril chez Deutsche Grammophon, reprenant des compositions classiques mais aussi des créations personnelles de Thomas, en particulier le magnifique titre Eclipse. Vassilena nous enchante avec des variations libres sur le chant traditionnel bulgare Dilmano, Dilbero. Le tout est poétique, vif, moderne mais aussi empreint de bases classiques. L’auditoire a apprécié la lumineuse Sonate pour deux pianos en Ré Majeur, K.448 de Mozart et surtout l’improvisation sur Camille de Saint-Saens, Le Carnaval des Animaux, Aquarium où il fût stupéfait par l’usage gentiment provocateur d’accessoires détournant la sonorité des instruments. La reprise de Bitter Sweet Symphony de Mick Jagger, plus connue de nos générations par la reprise faite par The Verve, en clôture de concert a ajouté une touche rock supplémentaire très à propos, on adore ! C’est un concert classique comme on en rêve: de la modernité, de l’audace, une énergie nouvelle. Thomas et Vassilena réussissent ce pari haut la main, bravo ! Un duo atypique et chaleureux à suivre en tournée française suivant les dates annoncées sur leurs sites. www.thomasenhco.com et www.vassilenaserafimova.com Mai 2016

  MOZART GROUP
Au Théâtre Antoine

Un quatuor énergique – Nous nous sommes réjouis de la performance du spectaculaire quatuor polonais le Mozart Group, un ensemble dynamique de musiciens émérites qui depuis vingt ans nous livrent un spectacle décomplexant la musique classique sous toute ses formes et lui donnent une émotion humoristique unique. Usant de leurs seuls instruments, ils réussissent à nous étonner, ils ont le don de se servir de contrepétries originales si propres à la culture des musiciens de l’Europe de l’Est. Nous nous attendons à rire à foison. Jeux de scène, improvisations musicales et liberté revendiquée sont les maître-mots de ces brillants artistes formés par les plus grandes académies musicales. Les quatre talentueux compères donneront le meilleur de leurs énergiques compositions iconoclastes dans vingt représentations exceptionnelles au Théâtre Antoine. Nous avons eu plaisir à assister au concert réussi du Mozart Group, un quatuor talentueux de quatre musiciens aux chorégraphies prodigieuses. Ils aiment la musique classique et ont le don inégalé de transmettre leur joie dans un spectacle énergique sans temps morts. Ils ont la cocasserie de faire monter sur scène le public à certains moment du jeu et toute la salle en fût conquise. Le répertoire est large, les Beatles s’entrechoquant avec Beethoven. Un show classique très original, à recommander à ceux que le sérieux du classique rebute, particulièrement adapté au jeune public en découverte de ces sonorités. Un spectacle didactique transmettant de belles émotions enjouées, en tournée internationale et présenté au Théâtre Antoine à Paris.Nous aimons ce type de performances qui rend accessible et ludique les musiques classiques. Un cabaret musical réussi salué par de nombreuses récompenses internationales, un immanquable de ces mois de mars et d'avril. www.mozartgroup.net Avril 2016

  LE POTAGER DE MON GRAND-PERE
Un film documentaire rafraichissant

Une histoire naturelle – Martin Esposito, champion de surf français, connu dans le monde cinématographique français pour son film documentaire-choc Super Trash, se distingue à nouveau par un film documentaire personnel, vivant et poignant, intitulé Le Potager de Mon Grand-Père. Un retour aux sources comme on aime, un foisonnement d’amour et d’attentions sensibles à notre nature, une célébration de la France, de ses hommes et de ses richesses de la terre aussi. Nous aimons l’œil cinématographique de Marc, à la fois rieur et provocateur. Un vrai témoignage d’humanité, bravo ! Nous sommes allés le découvrir en avant-première dans la salle de cinéma d'auteur parisienne L'Entrepôt. Le film de Martin nous procure une douce émotion d’amour, de paix et d’harmonie avec la nature. Martin a suivi pendant un an son grand-père qui lui a ouvert avec tendresse son jardin et a partagé sa philosophie de cultiver la terre avec douceur. C’est une belle ode à la vie, à la transmission du savoir, filmée en toute simplicité, faisant foison d’émotions franches. Le film nous emporte gaiement telle une balade verte dans la relation entre un grand-père et son petit-fils qui a soif d’apprendre. Martin est un jeune homme touchant, qui donne de sa personne dans tous ses films et qui à la sortie de l’avant-première parisienne, a distribué des graines bio de son potager à son public, Martin vit sa passion dans l’action créative, il faut encourager de tels talents militants en France. Un film émouvant en sortie nationale ce mois d’avril 2016. www.facebook.com/lepotagerdemongrandperelefilm

 GIEDRé
en tournée française

Des concerts pleins d'émotions - Dans le cadre du festival musical et circassien Sans Elastique VIP donné au Théâtre du Rond-Point des Champs-Elysées, un happening artistique et comique déjanté, nous avons eu plaisir à retrouver GiedRé, la jeune et jolie chanteuse à l’humour fracasseur. Un beau moment d’émotion et de rire, GiedRé y a repris ses morceaux choisis les plus en vue. Le passage le plus fort de ce mini-concert fût lorsqu’elle posa son emblématique guitare noire pour chanter son titre Salut, moi c'est Michel, nous avons eu le sentiment de revivre Brel au féminin, félicitations ! GiedRé Barauskaité est une artiste talentueuse, auteur et interprète de langue française d’origine lituanienne qui ne laisse pas indifférent dans le paysage musical français. Des textes provocateurs dignes d’un George Brassens, la rébellion énergique d’un Jacques Dutronc, la gouaille franche d’une Edit Piaf, GiedRé habite pleinement son personnage féminin enfantin, cocasse et revêche. Elle emplit la scène toute entière, elle est captivante, joviale, presque hypnotisante, sûrement l’effet combiné de sa douce voix qui sonne comme du pain d’épice d’écolière ingénue, de ses jolies robes à fleurs colorées et de son sourire blanc éclatant enchanteur. Le petit ange blond nous charme et ses chansons commencent avec douceur telle une comptine innocente puis soudain choquent, provoquent. Ca passe ou ça casse certes, mais au final on aime cette chanteuse effrontée qui nous livre gaiement, cruement et sans retenue ses textes écrits par elle-même et tout son univers acidulé et rocambolesque si particulier. Au croisement d’un Renaud provocateur qui chanterait sur des arrangements folks d’un Lou Reed, GiedRé étonne et détonne, mais au-delà de son caractère ravageur de prime abord, nous apparaît son fond sincèrement gentil, une chic fille qui aime de tout son cœur. Ce qui est surprenant chez GiedRé, c'est qu'elle a su reprendre la quintessence de la culture chantée populaire française, tels les Boby Lapointe ou Bourvil, pour lui donner un goût féminisé et moderne, sucré et légèrement anarchique ce qui en fait un cocktail inédit et frais totalement à part dans le champ musical français. GiedRé, sous ses airs de gentille fille, dénonce nos racismes ordinaires, la misogynie tranquille, l’idiocratie acceptée ou résignée. Des textes forts par une voix douce et touchante. Sur scène, GiedRé est une jolie et douce furie, une énergie pure rarement vue (une sorte d'Iggy Pop assagi au féminin) et elle a un chic inégalé pour chambrer son public comme personne ne sait le faire. C'est subtil et fin même si cela n'en as pas l'air, et toujours en mode auto-dérision. GiedRé, c'est aussi cette fille simple qui ira se balader dans son public entre deux titres pour lui offrir du fromage ou celle qui aura toute la gentillesse du coeur pour rencontrer son public à l'issue de ses concerts. Une artiste multiforme à part entière qui a un fond sincère, tendre et généreux, derrière un mur de rébellion affichée et revendiquée. Nous l’avons vu se produire à La Nouvelle Seine puis au Café de la Danse (deux scènes conviviales à Paris) où elle a présenté ses titres les plus connus mais aussi certains de son nouvel album auto-produit sorti en février, intitulé LaLaLa. Encourageons ces jeunes talents de la chanson à texte française, GiedRé tient haut la main cette énergie vitale, l’engagement en chanson avec cette dose d’humour tapageur toujours à propos. Une artiste vraie et attachante à suivre en tournée française suivant les dates annoncées sur son site, rendez-vous est pris à Paris pour son concert au Printemps de Bourges le 14 avril et surtout pour son grand concert parisien programmé au Trianon le 18 octobre 2016. Nos remerciements à Nicolas Pons de la production musicale Le Rat des Villes. www.giedre.fr Photo: Raymond LeMenn, Didier Fraisse et Solenn Bos - Avril 2016

 The ARTIST
à la PhilHarmonie de Paris

Ciné-Concert – Nous aimons les ciné-concerts en ce qu’ils sont l’expression vivante et  simultanée de deux arts majeurs: le cinéma et la musique. Quel film le plus approprié que The Artist, film français muet en noir et blanc oscarisé de 2011, pour être l’écrin d’expression d’un orchestre philharmonique de niveau international, le Brussels Philharmonic sous la dynamique direction d'Ernst Van Tiel. C’est dans la belle salle de la Philharmonie II que nous découvrons ce ciné-concert annoncé comme exceptionnel, sur trois représentations. Saluons l’initiative de la PhilHarmonie de Paris à présenter de tels évènements symphoniques. The Artist est l’expression de l’audace créatrice française, ce film est un symbole à lui tout seul, nous fûrent ravis de pouvoir assister à ce spectacle de haute qualité. Le Brussels Philharmonic nous a réjouis d'un concert présenté avec excellence. Interprètes de la musique originale de ce beau film muet, ils fûrent les accompagnateurs idéaux de notre découverte de ce film oscarisé émouvant, tendre et à rebondissements. Le compositeur français de talent Ludovic Bource a introduit le film puis fût de la partie au piano.  Jean Dujardin signe ici l'un de ses plus grands rôles, magistral, flamboyant et humain. Un succès ovationné dans une salle comble, la Philhamonie de Paris fait assurément de bons choix de programmation, le public parisien en fait le salut avec enthousiame. www.philharmoniedeparis.fr Mars 2016

 CHAPLIN et DUVIVIER
Fondation et Cinémas Pathé

Ciné-Concerts – Nous apprécions fortement les ciné-concerts et cela à juste titre car ils sont l’alliance harmonique de deux arts majeurs. L’émotion produite par un ciné-concert est doublement satisfaisante pour nos sens. Saluons l’initiative de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé qui nous reçoit dans la belle salle de cinéma Charles Pathé, une salle privative confortable de 68 places pour assister à la série de ciné-concerts projetant les premiers films de Charles Chaplin (1914 et 1915) restaurés récemment par une fondation italienne. Nous sommes témoins de la dextérité des élèves pianistes de la classe d’improvisation du musicien émérite Jean-François Zygel, nous y avons vu jouer brillemment Thomas Lavoine et Adelon Nisi. Les petits films projetés de Charlot nous montrent les tous débuts de son personnage complexe et touchant. Les rires fusent. Nos films préférés sont Charlot à la Banque et Charlot au Music-Hall. Nous avons pris plaisir à visiter après la projection le dernier étage de la fondation qui présente cette magnifique verrière conçue par l’architecte international Renzo Piano. L’autre initiative remarquable des Cinémas Pathé est la présentation à la presse des films restaurés du cinéaste français Julien Duvivier, en particulier le film monument La Belle Equipe, en version inédite augmentée. Le cinéma est un médium de communication appréciable en ce qu’il construit des narrations qui nous emplissent d’émotions vives. Il est une découverte des autres, du monde et de soi. Il faut encourager l’industrie cinématographique française à poursuivre son excellence créative et à livrer au public des films qui permettent de partager des émotions vraies. www.pathe.fr Mars 2016

Un long métrage docu-familial réussi – Nous aimons beaucoup le dernier film d’auteur et documentaire familial du réalisateur belge Frédéric Sojcher intitulé Je veux être une actrice et présenté en avant-première à la presse à Paris. Le film de Frédéric est frais, il est emplit d’émotions, de sensibilité, de candeur. Cet opus social, dont on souhaite vivement une suite, nous livre des scènes de vie (volées), des interviews qui n’en sont pas, des conversations prises sur le vif. Frédéric confronte le regard émerveillé mais tout aussi critique de sa fille de dix ans Nastasjia rencontrant des grands hommes et femmes du théâtre et du cinéma français que nous découvrons sous un nouveau jour de façon intimiste. Nous aimons son style filmé « Nouvelle Vague » aux airs d’un reportage-témoin de Raymond Depardon. Un beau documentaire-film de découverte et d’ouverture sur l’aventure de devenir artiste de scène en France. Une image grandiose, un son impeccable, sur une belle musique du compositeur renommé Vladimir Cosma. Un agréable moment de découverte d’un Paris illuminé par le regard d’une petite fille. Notre passage préféré est celui de l’entretien entre Nastasjia et Michael Lonsdale. Nous avons aimé cette projection de presse faite de ce long métrage documentaire dans la grande salle Etienne-Jules Marey du Cinéma des Cinéastes, un lieu parisien agréable, confortable et à taille humaine pour visionner les avant-premières et les meilleurs films d’auteur d’une programmation choisie ou même assister à des ciné-concerts de choix. Nos remerciements à Gilles Lyon-Caen, attaché de presse de cinéma. Février 2016

JE VEUX ETRE UNE ACTRICE 
Au Cinéma Des Cinéastes
 
 L'HOMME QUI REPARE LES FEMMES
Au Centre Wallonie-Bruxelles

Un documentaire poignant – Nous nous sommes rendus au Centre Wallonie-Bruxelles afin d’assister à la projection de presse du dernier documentaire du réalisateur belge de talent Thierry Michel. Un témoignage choc, parfois violent, mais toujours vrai et plein d’humanité sensible sur l’Afrique d’aujourd’hui. Nous suivons les pas du médecin congolais Denis Muwege, devenu célèbre dans le monde entier et qui se bat chaque jour pour sauver les vies et « réparer » tant bien que mal les traumatismes de femmes du Sud Kivu agressées voire mutilées et au-delà, panser les plaies encore ouvertes de son pays natal, le beau et riche Congo. Nous sommes projetés dans l’Afrique moderne, avec sa complexité et ses réussites à tâtons, c’est un voyage émotionnel initiatique et de découverte, une prise de conscience radicale des maux qui enchaîne l’Afrique à ses échecs. Denis est tel un Hercule de temps modernes qui se lève seul contre la fatalité, le désespoir et affronte à mains nues les dangers et les renoncements pour que l’Humanité, la bienveillance et l’amour de son peuple puissent triompher des tyrannies de guerre, des ignorances ethniques et des intérêts économiques destructeurs. Un beau documentaire au format de long métrage qui traite le sujet avec justesse, nous sommes marqués par ces beaux paysages du Congo et par la volonté de ce médecin hors du commun qui porte sur ses épaules de surhomme tout ce que le terme droits de l’homme peut symboliser à la face du monde entier. Nous le voyons aider les plus démunis au quotidien mais aussi interpeler les dirigeants de ce monde lors de conférences ou cérémonies de distinctions internationales sur la situation au Sud Kivu. Ce documentaire bien réalisé et didactique poursuit cette entreprise avec réussite. Un incontournable pour qui veut comprendre l’Afrique moderne et sa farouche singularité. Février 2016

  PIRATES DES CARAIBES
Au Grand Rex

Ciné-concert - Cette représentation originale, produit dans le lieu emblématique du Grand Rex, la plus grande salle de cinéma d’Europe, nous a offert un moment de détente nous capturant dans l'ambiance animée et fantastique du premier volet du film à grand succès Pirates des Caraïbes. Le chef d’orchestre Nicolas Simon dirigeait le talentueux Orchestre des concertistes du Coge,  il a su parfaitement synchroniser tous les musiciens et les choristes de l'orchestre pour nous donner une amplitude et une profondeur sonore durant tout le déroulement du film. Malgré le fait que la presse n’ait pas été correctement placée ce soir-là, ce fût très intéressant de voir toute cette virtuosité appliquée dans la passion à jouer de la musique sans aucune fausse note. Une soirée très plaisante qui s'est conclue par une ovation debout méritée. Un ciné-concert réussi produit par WildFearyFévrier 2016

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