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Spectacles, événements et divertissements
Paris et France
Notre sélection choisie de spectacles - Dans GoûtsetPassions, nous aimons présenter des spectacles et des événements qui nous ont transporté dans de belles émotions, qui ont su donner vie à nos passions, à nos rêves artistiques ou scéniques, qui nous ont surpris aussi. Ce ne sont pas tous de grands spectacles car la beauté n’est pas toujours là où on peut l’attendre. L’émotion vraie, la conviction scénique, la force énergique des artistes, autant de qualités qui guident nos choix du coeur. Retrouvez notre sélection choisie des spectacles qui nous ont le plus marqués.
Le Longines Paris Eiffel Jumping 2024
Des sportifs et chevaux remarquables – La météo parisienne fût finalement au rendez-vous pour nous donner àadmirer ces 21, 22 et 23 juin les meilleur(e)s cavalier(e)s du monde et leurs prestigieuses montures équines pour nous charmer d’un spectacle alliant précision, courage et mérite.
Que d’abnégation, d’efforts et d’amour chez tous ces passionnés et sportifs d’équitation pour se retrouver au plus haut niveau international, réunis à Paris pour la 10ème édition du fameux Longines Paris Eiffel Jumping, l’une des étapes importantes du fameux Longines Global Champion Tour.
Sa présidente et fondatrice, Virginie Coupérie-Eiffel accueillera avec humanité et style près de 20.000 visiteurs et 250 chevaux. Elle est elle-même une grande éleveuse et championne de France de saut d’obstacles 2005. Son père Emeric Coupérie a fondé le Jumping de Bordeaux et a introduit la Coupe du Monde d’équitation en France. Présent depuis 2014 sur le Champs de Mars, cette année l’évènement aura lieu au Bois de Boulogne, à la Plaine de Jeux de Bagatelle.
Jumping, danses et spectacles seront au rendez-vous, pour satisfaire tous les âges. Sans omettre une restauration française d’excellence, les plus chanceux auront l’occasion de goûter à la fine cuisine de la chef étoilée 6 fois, Hélène Darroze dans le restaurant éphémère du Pavillon Eiffel. Lancée en 2016, la Global Champions League rassemble des équipes dont l’un des membres doit avoir moins de 25 ans, favorisant ainsi les talents de demain. 22 nationalités sont représentées, 250 chevaux et grooms, sont présents sur 50 hectares, l’évènement rassemble une grande press room et 4,500 journalistes sont touchés.
Nous avons accès dès le 21 juin à toute cette féérie des beaux chevaux et de cavaliers qualifiés et émérites, qui sont d’excellents sportifs. Les épreuves CSI1* (amateurs) et CSI 5* (l’élite internationale) seront au rendez-vous pour nous épater. Sans compter les deux shows en soirées du français Lorenzo, le Flying Frenchman, un spectacle de voltige équestre où il performe son célèbre High Jump, une foison de prouesses et de style évoquant les belles terres de Camargue.
L’évènement festif et sportif est aussi signe d’élégance et sera l’occasion de la présentation d’une création unique, la rose LPEJ, dans le cadre du concours de roses de la Roseraie de Bagatelle. Nous avons eu plaisir à voir autant d’efforts consacrés en un poétique spectacle de sauts, une ambitieuse compétition internationale qui fait de Paris, assurément en 2024, le centre reconnu du sport mondial.
La première journée de ce parcours international est marquée par de la pluie, vite rattrapée par un beau soleil, le premier de cet été parisien. Nous admirons les belles montures d’exception tel que Comic Star, grand cheval blanc suivi de Vendôme d’Ick et sa ravissante robe baie. La palme de l’élégance du jour reviendra à Sophie Hinners sur Special Life, toute de blanc et noir vêtue, de l’équipe 100% féminine Cannes Star sponsorisé par la marque Iron Dames. HHS Calais nous impressionnera par son adresse, c’est l’un des fleurons de l’équipe des Doha Falcons, laquelle sera la grande vainqueuse de cette journée intense, sous l’égide ducavalier français Julien Anquetin, du belge Jérôme Guéry etde l’irlandais Michael Pender, suivi de près par les Stockholms Hearts de la fratrie Philippaerts, les Cannes Stars fermant la marche du podium. En individuel CSI 5*, le mexicain Fernando Marinez Sommer remporte l’épreuve avec un sans faute sur Lady Van de Haartenhoeve. La France se distingue à nouveau en CSI 1* avec Héléna Bukwald au 1.15m sur Maybe Brimbelles Z alors que l’Italie est fièrement représentée par Eleonora Sanna sur Amaretto Daisy au 1.25m, nous aurons la chance de couvrir le Longines de Rome fin août.
La seconde journée resplendit d’un soleil magnifique, elle saluera les couleurs de la France, comme un bon augure pour ces Jeux Olympiques de 2024, dont elle officie la dernière étape de qualifications en ces lieux. La jeune et brillante Jeanne Sadran devient la reine de Paris sur Dexter de Kerglenn, elle remporte sous les ovations debout du public le Longines Global Champions Tour Grand Prix de la Ville de Parisparmi 35 cavaliers internationaux. Cette représentante remarquable des Shanghai Swanns passe les 13 obstacles sans faute, avec grâce et élégance, sans tomber dans le piège d’un avant-dernier obstacle difficile. C’est sa première victoire en grand prix CSI 5*, suivie par l’américain Kent Farrington.
L’autre prix CSI 5* de la journée sera remporté par Eduardo Peirera de Menezes sur Calypso des Matis. En CSI 1*, la française Noémie Aubay sur Dynamite des Forêts, Laura Rayjasse sur Hop et Hop du Moulin ainsi que l’émirati Humaid AbdullahKhalifa al Muhairicomplètent le palmarès. Une journée pleine d’émotions fortes, achevée par le clou du spectacle, un show riche d’action de l’artiste équestre français Lorenzo qui nous laisse bouche-bée, il livre de la poésie et de l’exploit, laissant libre cours à ses chevaux sauvages de Camargue, un moment incroyable.
On remarquera la participation du chinois Qunyu Pang des Scandinavian Vikings, ainsi que le très beau cheval gris irisé Hello Valentino de Scott Brash, pénalisé pour 1 seconde de trop, tout comme le français Olivier Robert qui réalise pourtant un sans-faute aux obstacles. La remise des prix fait écho à l’olympisme français, avec la présence de Pierre Durand (JO de Séoul 1988) et de Marcel Rozier (Montréal 76).
Nous déambulons autour du paddock d’échauffement où les fiers cavaliers préparent leurs montures magnifiques, nous y voyons des animations pour enfants, des stands d’équipement d’équitation, des chorégraphies de Jodie Peyrusse, des rencontres avec cavaliers et artistes ou des dégustations gastronomiques. Une ambiance calme et bon enfant qui fait de cet évènement un lieu de rencontres et familial avant tout. Sans omettre le caritatif avec la présence d’Hope et Envol ou une randonnée équestre de 18km proposée aux plus courageux. Longines y présente la nouvelle montre féminine Mini Dolce Vita inspirée de l’un de leurs modèles de 1927, une réussite. Les arts sont au rendez-vous avec des sculptures équestres, sans omettre l’affiche de l’artiste suisse Urs Fischer, remarqué à l’ouverture de la Fondation Pinault.
La troisième et dernière journée rassemble à nouveau la crème de la crème des cavaliers internationaux. On remarque sur le tracé de Grégory Bodo des clins d’œil à Paris, tels des obstacles en forme de gille Haussmann, de Tour Eiffel ou d’Arc de Triomphe. Jeanne Sadran sur Kosmo Van van Hof ter Boone refait un sans-faute au premier tour de l’UAE President Cup à 1.55m mais laissera place au normand Marc Dilasser, seul double sans faute et vainqueur en 1,55m sur Make My Day Z du Gevres, 1er grand prix en 5* pour cette belle jument. Sur 36 couples au départ, seuls 5 passeront un score vierge.
Les français sont à nouveau présents au palmarès avec Helena Bukwald au 1.15m, Dorothée Amar au Prix Geberit et le prix Eiffel en 1.40m sera remporté par Humaid Abdullah Khalifa Al Muhairi sur Coenig.
Un grand show équestre rempli d’espoir olympique pour la France s’achève ainsi, il a rassemblé plus de 20.000 spectateurs. Nous avons hâte d’être à Rome pour revivre une telle émotion d’amour, de sport et de partage. Nos remerciements à Juliette de l’Agence15Love. Le LGCT - Longines Paris Eiffel Jumping, une manifestation sportive de haut vol établie avec passion en 2024 à la Plaine de Bagatelle, Bois de Boulogne, 75 016 Paris - www.pariseiffeljumping.com– Juin 2024
Larsène Magicien
au Théâtre de la Gaîté Montparnasse
Un spectacle fort et haut en couleurs - En ces premiers jours d’été à Paris, qu’il est frais de voir de la nouveauté et de se faire surprendre. Notre curiosité nous pousse à venir voir cet artiste tant acclamé, le fringuant Larsène, magicien des stars, qui depuis 30 ans, nous éblouit de tours tous aussi renversants les uns les autres.
C’est ainsi que nous prenons la direction de la célèbre rue de la Gaîté, haut lieu des arts et des spectacles depuis plus de 200 ans, pour venir acclamer cet artiste reconnu et salué comme l’un des meilleurs magiciens français.
C’est dans cette grande salle historique toute de rouge vêtue que le show va battre son plein, la foule est venue nombreuse en ce soir de mai. Nul doute que toutes les stars du cinéma français qui le recommandent ne manquent pas de saluer sa dextérité et sa générosité.
Le spectacle commence, la public est tenu en haleine par un jeu adroit d’interactions vidéos et de présences scéniques. On découvre le bel homme vêtu d’un costume et de baskets, il est vrai qu’on parle d’un gentleman-magicien. Le spectacle va prendre peu à peu un rythme soutenu, enchaînant des numéros de prestidigitation, magie ou de close-up à tour de bras. On apprécie sa libre interaction avec son public, il n’hésitera pas à faire monter une dizaine de personnes sur scène tour à tour, passant maître dans l’improvisation et le rire.
Les tours se succédant sont bluffants. Nul ne peut expliquer ceux-ci vraiment, sauf à faire appel à des raisons supra-naturelles ! Pendant 1h15, nous sommes bluffés, émerveillés parfois, Larsène arrivant à deviner le jour anniversaire d’un spectateur lambda, à révéler une plaque d’immatriculation inscrite sur une vidéo prise des mois auparavant ou encore à retracer un parcours du Tour de France au kilomètre près.
L’univers de Larsène tournera autour du sport, tel ce graph improvisé par une spectatrice sur un t-shirt Lacoste, qui se révèle parfaitement exact. Le fin du fin sera le tour du journal qu’il déchire devant nous en mille morceaux, et qu’il reconstitue intact devant nos yeux. Incroyable et énervant à la fois, on en redemande et notre logique bugge à toute demande d’explications.
C’est à l’âge de 16 ans qu’il fait ses premiers pas et il faut l’avouer : il est désormais devenu un grand maître en la matière. Un spectacle qui va à 100 à l’heure, riche de fous rires et d’étonnements, on suivra avec plaisir une nouvelle tournée de ce fier artiste d’exception !
Nos remerciements à Xavier Chezleprêtre, agent de presse et à Patricia Herlander. Photos Yannick Perrin et Philippe Frétault. Le Théâtre de la Gaîté Montparnasse, un haut lieu des arts et spectacles établi depuis 1868 au 26 Rue de la Gaité, 75014 Paris - www.magicien-larsene.fr - Juin 2023
Pasion du Buena Vista Band
au Casino de Paris
Un show haut en couleurs - Après cette coupure imposée du Covid, nous revoilà ravis à nouveau par cette salle historique du Casino de Paris, éblouis par les dorures étincelantes et les tapisseries rouges pimpantes qui sied si bien à cette grande scène parisienne émérite. Sous l’invitation des productions Gérard Drouot, nous venons découvrir un spectacle en grande première française, le Pasion du Buena Vista Band, une éclectique troupe de danseurs, musiciens et chanteurs talentueux, tous issus de Cuba bien sûr.
Les passionnés parisiens des danses latines sont venus en nombre ce soir là pour cette toute première date en France de ce band de joyeux travelers musiciens, des troubadours modernes qui répandent la bonne humeur à coup de trompettes, percussions et déhanchés suaves.
On s’amuse et s’extasie devant autant d’énergie déployée sur scène, les artistes arrivent à faire monter la chaleur de la salle rapidement. Si la scénographie et les décors restent simples, à l’effigie de Cuba, c’est efficace, cela contraste avec la richesse des costumes des danseurs, les larges sourires de chanteurs qui font leur shows solos avec succès, donnant vie à ce public parisien bien sage aux premières lueurs de la représentation.
De nombreux tubes sont joués et nous nous apercevons que la plupart des musiques latines que nous connaissons sont d’origine cubaine. Les afficionados sont bien présents et reprennent en coeur les refrains mondialement connus. La salle finir même debout devant tant d’audace artistique et de passion communicative.
Les danseurs monopolisent volontiers notre attention, avec des changements de ces costumes arc-en-ciel à chaque passage. Le change leur est donné par des chanteurs confirmés et aguichants, ils ont une présence imposante sur scène, ils arrivent à réveiller la salle pour un plaisir partagé et enfantin, les sourires sont là.
L’énergie de la salle s’élève après l’entracte pour entonner des tubes bien établis. L’orchestre fait usage de ces instruments si caractéristiques de cette île enchanteresse. Nous voici transportés comme par magie dans cet univers tropical. Le cha cha, le mambo, la salsa, la rumba n’ont désormais plus de secrets pour vous.
Ce spectacle est une belle bouffée de bonne humeur communicante et on en demanderait encore comme une plaisante prescription pour les parisiens. Il est fort à parier qu’ils seront de retour en France car ce fût un spectacle plaisant et réussi. 800 000 spectateurs de 35 pays ne s’y sont pas trompés, lors de 800 représentations données de par le monde. Le Buena Vista Band et son partenaire El Grupo de Bailar forment une équipe impressionnante de talents fantastiques. Tambours, timbales, congos, basse, piano et guitare ont donné le ton festif de cette soirée. Notre immersion dans le Son cubain né dans les années 1920 à Santiago de Cuba et le Danzon nous ont charmé pendant ces 2 heures de réjouissances collectives énergiques.
Nos remerciements à l’agent de presse Xavier ChezLePrêtre. Le Casino de Paris, une salle pleine d’énergies positives depuis 1880, établie avec passion au 16 Rue de Clichy, 75009 Paris – www.casinodeparis.fr - Mars 2023
How to be a Parisian in 1 hour ?
Un spectacle haut en couleurs - En cette Saint-Valentin, nous avons hâte de retrouver le vibrant Olivier Giraud pour un spectacle humoristique qui fera rire jaune les parisiens venus en nombre ce soir. Le désormais célèbre How to become a Parisian in 1 hour frise maintenant les 800 000 spectateurs et atteindra certainement en 2023 le million de spectateurs, une pure prouesse qui en fait le spectacle classé N°3 sur un ensemble 256 concerts et spectacles parisiens, autant dire un incontournable de la capitale !
Après ce long intermède de Covid, nous redécouvrons les Grands Boulevards et leur passion commune nocturne pour les arts, spectacles et restaurations chaleureuses. Nous pénétrons le Théâtre des Nouveautés, situé non loin du célèbre Grand Rex. La grande salle est celle d’un théâtre à la française classique, construit par Adolphe Tiers en 1921, le même ayant élaboré le Moulin Rouge. Le ton est donné pour une soirée bien animée. Les 600 places rénovées en 2016 de ce théâtre placé sous la direction de Pascal Legros sont déjà presque toutes pleines en ce 14 février 2023. Nous nous réjouissons de retrouver l’énergie débridée d’Olivier Giraud qui va nous faire plier de rire pendant 1h10. Nous retrouvons cette salle or et rouge, on se sent résolument au théâtre, elle est climatisée l’été de plus, le confort est appréciable.
C’est l’un des rares spectacles 100 % en anglais de la capitale, sinon le seul. Nul doute qu’il attire ainsi plus de 30 nationalités à chaque représentation, il a même été joué à Londres, en Allemagne, en Pologne ou en Espagne. Nous y sommes accompagnés de nos amis étrangers en visite à la capitale. La critique est très favorable, notamment le New-York Times, Time Out ou le Le Figaro en ont parlé en bien, autant dire que la barre de nos attentes est haute ce soir-là. Depuis 2012, c’est l’un des rares spectacles joués à l’année en ce haut lieu des comédies à succès parisiennes, nous avons l’assurance promise de ne pas être déçus !
Crée le 10 mai 2009, ce spectacle atypique poursuit sur sa lancée inexorable pour connaître une grande représentation mémorable de 2000 personnes le 20 mai 2016 à l’Olympia, répondant à la promesse faite à l’âge de 8 ans du petit Olivier, un beau parcours aux 2000 représentations accomplies avec passion. L’ironie veut que le spectacle ait été rejeté par tous les producteurs approchés à ses débuts et c’est la conviction d’Olivier qui l’emportera, une démonstration de sa force positive d’artiste. Olivier est un passionné de cuisine et se formera à l’école Ferrandi à Paris avant de s’envoler pour les Etats-Unis où il restera 6 ans. Il sera maître d’hôtel du The Breakers à Palm Beach en Floride, là où ses clients américains lui demandent sans cesse d’où vient cette arrogance parisienne, de cette grande aventure humaine est tirée l’envie de monter cet étonnant spectacle !
En vrai observateur du comportement parisien, après 2 ans d’écriture, Olivier vise juste et pique là où cela fait mal. On en rit, c’est caustique à souhait et c’est hilarant de bout en bout. Un show interactif intégral où Olivier se promène allégrement parmi ses spectateurs qu’il va interpeller, blaguer, ou gentiment s’en moquer, ou faire monter sur scène, pour nous plus grand plaisir partagé. Les leçons du professeur Olivier défileront une à une : comment être parisien au restaurant, dans le métro, en taxi, en boite de nuit, comment communiquer ou même la sexualité, tout y passe !
Crac, boum, hue ! Olivier surfe sur tous les stéréotypes et nous fait bien rire, car il dit vrai. On se gausse des autres, mais aussi de nous-mêmes, de nos petits travers de parisiens. Le trait est exagéré mais empli de vérité inavouée. Le spectacle file à vive allure, on sent la passion du jeu de ce comédien passé maître dans les grimaces, les onomatopées et l’exagération franchouillarde. Olivier Giraud devient mémorable dans sa gesticulation imitant un américain sur fond musical de Britney Spears, c’est très réussi. On revoit ce spectacle pour la seconde fois, et celui-ci fonctionne à merveille, c’est une soirée réussie qui donne le pep’s en partant, bravo Olivier !
On apprécie la série de questions/réponses à l’artiste en fin de spectacle, le comédien y répond avec sincérité, toujours avec cet art fin de la répartie improvisée qui fera rire toute la salle, c’est un as dans ce domaine. En fin de spectacle, Olivier distribuera aux courageux montés sur scène son petit livre éponyme au spectacle, publié depuis 2018. Telle une star américaine, Olivier tout sourire se prête au jeu du photo call avec ses spectateurs vite devenus fans qui peuvent se prendre en photo avec lui en sortie de salle.
Un verre au Brebant, jolie brasserie éclectique des Grands Boulevards situé à deux pas permet de se remémorer les scènes de ce spectacle fulgurant. Photos: Julia Griner et Guillaume Saix. Nos vifs remerciements s’adressent à Claudie Pichon de French Arrogance Prod. Un spectacle fort en énergie et en rire libre établi avec brio au Théâtre des Nouveautés, 24 Bd Poissonnière, 75009 Paris - www.oliviergiraud.com - Février 2023
Gradiva, celle qui marche
au Théâtre de Monfort
Un flamenco exalté - Dans « Le théâtre et son double », Artaud regrettait que le théâtre occidental fût exempt de métaphysique et se contentât de reproduire les scènes et problématiques du siècle, à l’inverse par exemple de l’art dramatique extrême-oriental. Il aurait alors sans doute apprécié le spectacle Gradiva de Stéphanie Fuster, mis en scène par Fanny de Chaillé et donné au Théâtre de Monfort.
Créatrice du spectacle, chorégraphe et unique interprète de l’œuvre, Stéphanie Fuster n’est pas qu’une danseuse de flamenco, sans que cette seule étiquette soit en soi péjorative. La documentation relative au spectacle nous apprend certes que d’abord élève d’Isabel Soler à Toulouse, elle s’est ensuite perfectionnée à Séville grâce à une bourse d’étude du ministère de la culture. Elle a en outre fondé en Haute-Garonne La Fabrica flamenca, école dont sont sorties de nombreuses danseuses professionnelles. Mais toujours selon la présentation, Mme Fuster nourrit son art de psychanalyse, de philosophie et de droit.
Et il est vrai que l’œuvre jouée au théâtre Monfort des 4 au 8 octobre n’est pas dépourvue de squelette intellectuel, au contraire … Le sujet, déjà. La figure de Gradiva a été croisée pour la première fois par la créatrice lorsque celle-ci admirait un bas-relief antique représentant une femme en train de marcher. Puis Stéphanie Fuster l’aurait croisée de nouveau dans une nouvelle du début du siècle dernier de Jensen, puis encore dans l’analyse de Freud et enfin chez les Dali. « Je ne savais pas marcher, alors j’ai appris à danser […] Gradiva n’existe pas, elle est le nom d’un fantasme, un espace où je projette à l’infini ma propre histoire. Le lien entre cette quête du féminin et le flamenco, qui a été ma matière et ma manière de rencontrer le geste artistique, est pour moi évident : de l’absolu du flamenco, au désir, il y a un pas, vertigineux : faire tomber les idoles, se libérer des fils … » proclame la chorégraphe.
Le spectacle dure une heure. Il y a du flamenco à proprement parler, bien sûr, et l’exécution de Stéphanie Fuster est alors magistrale, en tout cas pour l’amateur que nous sommes, avec toute l’amphibologie du terme. Mais pas uniquement … Où plus précisément, l’artiste pratique la danse andalouse sur d’autres musiques encore. Car le flamenco ne se résume pas à une musique ni à un genre : il relève de la métaphysique, de la sexualité, du combat, du combat contre soi-même, de l’identité, du génie (le fameux duende)…
Fuster transpose à d’autres univers sonores le principe de la secousse, de la rupture et du contre-temps consubstantiels à cet art gitan. Par un habile effet de sonorisation, tout cela est amplifié et raisonne à l'envi. Nous avons passé un très beau moment, l’incandescence de la danseuse remplissant la scène et la salle immenses du théâtre Monfort, lové, aux confins du 15ème Arrondissement, entre boulevards des maréchaux et Parc Georges Brassens.
Petit bémol : les danses étaient entrecoupées de monologues souvent drôles, parfois incompréhensibles (nous étions face à une performance scénique à proprement parler), où nous avons reconnus les dialogues de « L’homme qui aimait les femmes », mais manqué d’autres … Nous recommandons ce spectacle qui semble de toute façon très bien tourner depuis près d’un an déjà.
Par notre rédacteur émérite Frédéric Casotti. Photographies : Aude Lemarchand. Nos remerciements à Manon Rouquet d’Elektron Libre. - www.lemonfort.fr - Octobre 2022
Florent Peyre, Nature
au Théâtre de Trévise
Un hilarant hymne à la nature - C’est en ce vendredi soir d’automne que nous nous rendons au célèbre théâtre Trévise du 9ème arrondissement, pour découvrir le tout nouveau spectacle de Florent Peyre, Nature. Ce n’est pas encore ce soir que nous verrons les sourires sur les visages, les gestes barrières sont de mises, distanciations et masques sont plus que jamais obligatoires. C’est désormais le prix à payer pour pouvoir se divertir, prendre du plaisir en ces temps difficiles.
Du plaisir, c’est bien ce que nous sommes venus chercher, tant l’affiche est prometteuse, Florent Peyre s’est lancé le défi de faire une comédie musicale au sens propre du terme, qui allie l’humour d’un one-man-show à la chanson. Nous sommes heureux d’être là, nous avions hâte de découvrir celui que l’on croise souvent sur le petit écran, découvert dans On n'demande qu'à en rire, l'émission de Laurent Ruquier avec 75 passages remarqués entre 2010 et 2014 et invité régulièrement dans Vendredi tout est permis d’Arthur, où l’on s’amuse à le voir faire le pitre.
Ce soir, nous sommes venus découvrir ce que Florent a à nous offrir sur les planches et justement on ne demande qu’à en rire. Dans son nouveau spectacle, le comédien enjoué nous raconte l’histoire d’un jeune homme angoissé le jour de la première de sa comédie musicale écrite sur le thème de l’environnement. Florent interprète sans fards et sans artifices tous les membres de la troupe aux personnalités très différentes. C’est extrêmement vivant, entre deux chansons, il nous fait vivre ce qui se passe en coulisses. A mi-chemin entre le one-man-show, le seul en scène, et la comédie musicale, dès le début, le comédien marque le quatrième mur et enchaîne les personnages à un rythme effréné.
Florent interprète lui-même toutes les chansons, il faut dire qu’il a une belle voix puissante, lui qui la prêta à l’un des personnages du dessin animé Cigognes et compagnie (2016) et qui possède aussi des talents confirmés d'imitateur. Son timbre de ténor est sa force, son instrument qui lui permet de faire la différence, il l’a très bien compris en nous présentant ce format de spectacle joué et chanté, sa voix n’en est que sublimée.
Dès le début, nous sommes embarqués dans cette histoire, à l’univers où la caricature des personnages côtoie une folle réalité, celle de l’avenir incertain de notre planète. Ce seul en scène est une mine d’or pour jouer avec notre imaginaire, nous naviguons à la limite entre le réel et l’invention, Florent Peyre incarne ses personnages avec brio, notre esprit virevolte entre cartoon et contes de fées, fiction et caricature, ce qui nous permet de nous échapper des carcans du rationnel, nous sortons littéralement du terre à terre.
Il campe des personnalités très identifiables, sans tomber dans l’excès, passe d’un personnage à un autre, en reprenant à peine son souffle. Nous avons peur qu’il s’emmêle les pinceaux - rappelons qu’il n’en est qu’à sa deuxième représentation parisienne -, mais non, pas un faux pas, les mimiques sont là, la posture est millimétrée, nous en arrivons même à nous demander s’il n’est pas seul dans sa tête, tant son interprétation est talentueuse.
Lorsque la pièce fait place à la musique, nous sommes instantanément plongés dans l’univers de la comédie musicale, Florent a fait appel au talentueux compositeur de comédies musicales, Pascal Obispo, la patte est là, dès les premières notes, nous nous retrouvons un soir de représentation des Dix commandements ou d’Adam et Eve, sauf que cette fois-ci le trait est poussé à l’excès, les personnages partent en vrille, comme nous aurions toujours rêvé que ça arrive dans une vraie comédie musicale. La gestuelle, les paroles, sont poussés au ridicule, tous les clichés de la comédie musicale sont là, c’est à mourir de rire.
Il s’agit là d’une véritable performance, il nous offre ce qu’il sait faire de mieux et la palette est large, mime, chanteur, comédien, acteur, humoriste. Avec ses multiples talents il nous donnerait presque envie de manger du pop-corn, nous sommes au théâtre comme au cinéma, comme avec son personnage d’une grand-mère inuite dont les mimiques nous rappelle Sid le paresseux de L’age de glace, ou encore un certain Belmondo que l’on retrouve dans le personnage qui joue la courgette.
Florent s’est entouré des meilleurs, grâce à la mise en scène d’Eric Metayer, le texte écrit par lui, Philippe CAVERIERE et Matthieu BRUNEL, prend tout son sens, il est sublimé, le rythme auquel Florent enchaîne les personnages est à couper le souffle, le comédien occupe tellement bien l’espace, sa gestuelle est d’une telle justesse, que nous avons l’impression de percevoir un décor, notre imaginaire est en éveil.
Le texte nous permet de nous sensibiliser à l’environnement, lui-même étant convaincu par cette cause, ce n’est pas par hasard qu’il a choisi ce sujet. La relation entre l’auteur de la comédie musicale et son équipe de bras cassés climato-sceptiques que tout oppose, raisonne en nous. Ce scepticisme nous revient en pleine tête, tel le boomerang de nos responsabilités liées à l’avenir de notre mère nature que l’on préfère parfois oublier, des nouvelles habitudes que chacun doit prendre pour essayer de faire changer les choses. Le comédien mettra alors un point d’honneur à faire passer le message plus sérieusement, à travers son personnage atteint de trisomie, qu’il mettra sous le projecteur en lui faisant raconter l’histoire du colibri qui veut éteindre le feu de forêt, le moment est fort, extrêmement touchant les larmes nous montent. Nos larmes auront deux saveurs ce soir-là, celles des fous rires et de la tristesse que cette musicale comédie s’achève, une heure et demi de spectacle se sont écoulées sans un faux pas, le public se lève, la standing ovation était de mise, preuve que ce spectacle que nous ne sommes pas prêts d’oublier, a un bel avenir, nous souhaitons qu’il en soit de même pour notre planète. Nous ressortons avec la banane, qui, promis, a bien été cultivée à moins de 50km du théâtre Trévise.
Pour cette magnifique découverte, nos remerciements vont à Anne-So Aparis attachée de presse, Agathe Valentin, Angélique Lili, Pascal Obispo, Eric Metayer, Philippe CAVERIERE, Matthieu BRUNEL. Photos : Pascal Ito. Victimes de leurs succès, beaucoup de dates sont déjà complètes, vous pouvez vérifier sans plus tarder les disponibilités sur le site www.florentpeyre.com - Octobre 2020
La Nuit Aux Invalides
Une plongée historique enchanteresse au cœur de Paris - Qui n’a jamais rêvé de pouvoir sauter dans une machine à remonter le temps pour admirer les aventures du passé ? C’est le défi relevé par cette 8ème édition de la Nuit aux Invalides qui nous fait voyager entre épopée historique et récit de la construction de l’un des plus célèbres monuments parisiens. 350 ans d’histoire sous le feu des projecteurs au cœur de Paris nous éblouissent grâce au talent de la fable comme de la production des lumières.
C’est avec impatience que nous nous dirigeons à pieds vers les Invalides, pour assister au spectacle lumineux créé par Bruno Sellier. Nous sommes déjà subjugués par la beauté du lieu, qui ce soir fera parler et danser ses murs de pierre. Au programme ? Pas moins de 3000 ans d’histoire racontées en 1h pleine de rebondissements. Les spectateurs subjugués sont entourés par les projections hautes en couleurs qui nous replongent dans des univers surprenants. De Lutèce à la Seconde Guerre Mondiale, en passant par Clovis et Louis XIV Bruno Sellier se lance un pari autant artistique qu’historique.
Depuis 2012, la Nuit aux Invalides conquis un public toujours plus nombreux et charmé par la rencontre entre beauté et culture. Amateurs d’histoire comme amoureux des arts et des expériences spectaculaires se donnent rendez-vous au cœur de la capitale pour admirer une œuvre d’art mouvante et inspirante. L’immersion est complète et réalisée avec brio par toute l’équipe technique qui réussit à transformer les Invalides en une machine à remonter le temps. Nous sommes entourés par les lumières et projections qui retracent l’histoire de France, nous offrant ainsi une perspective innovante. C’est un voyage magique et enchanteur qui nous transporte visuellement. Entourés par ces murs qui prennent alors vie, nous revivons ensemble l’histoire commune qui nous réunit tous en ce lieu fantastique. Combats, victoires et instants poignants sont tantôt représentés par des photos et films d'époques, tantôt représentés par des animations et dessins tous mieux réussis les uns que les autres. Les couleurs se mélangent entre archives et création authentiques grâces à la mise en scène et aux lumières.
L’évènement a succès nous réjouit et nous impressionne. Coronavirus oblige, les conditions changent. Pourtant, rien ne nous enlève le plaisir de ce show immersif parisien. Histoire, Art, lumières et étonnement sont au rendez-vous et nous ont totalement ravis. A l’issue du spectacle, la nuit se continue par une promenade nocturne, scénographiée par Bruno Seillier dans l’église du Dôme. Parcours poétique et féerique qui clôture cette soirée en beauté. Pour assister à cette nuit lyrique en 2021, rendez-vous sur le site internet www.lanuitauxinvalides.fr - Octobre 2020
Kheiron
à l'Européen
Une reprise coup de coeur - Ce soir restera historique, nous pénétrons enfin dans une salle de spectacle après cette période difficile, nous avons clairement vécu ce confinement comme un sevrage, une privation de vivre ces émotions, de voir les comédiens, en direct, dans la salle, sentir les vibrations, voir les sourires sur les visages, c’est unique. Comme un besoin, une nécessité après cette épreuve, nous sommes heureux de nous rassembler à nouveau pour la même cause, rire. Pour rendre ce moment encore plus fort, comme une évidence, nous avons décidé de passer cette soirée de reprise avec le roi de l’improvisation, Kheiron.
Les gestes barrières sont de mises, distribution de gel hydroalcoolique à l'entrée, masque obligatoire et larges espaces entre les sièges, nous avons même la chance de pouvoir assister au spectacle sans masque, la salle s’étant dotée d’un système de désinfection, habituellement utilisé dans les hôpitaux, basé sur l'émission de lumière germicide. Une quarantaine de néons qui permettent de nettoyer la salle en une petite demi-heure . L’excitation est au rendez-vous, nous pénétrons masqués dans la belle salle de l’Européen, située près de la place de Clichy à Paris (XVIIe).
L’Européen inauguré en 1972 sous le nom de Concert Européen en raison de sa proximité avec le quartier de l’Europe, était à l’origine un music-hall populaire de 600 places. Les plus grands y font leurs débuts, comme Tino Rossi et Edith Piaf qui s’y produisent régulièrement. Dans les années 1960, la salle est entièrement reconstruite et prend le nom de Théâtre en Rond en raison de sa nouvelle forme circulaire, et se tourne vers le théâtre.
En 1987, la salle doit être démolie pour y construire un parking, mais sera sauvée par Philippe Hourdé, directeur des ateliers Hourdé (année préparatoire aux écoles d’art) et de l’école supérieure des arts et techniques (ESAT), qui décide d’y implanter son activité. La salle retrouve son nom d’origine et renoue avec la musique en programmant de nombreux concerts, tous genres confondus.
Nous entendons la voix de l’artiste retentir dans le micro pour chauffer la salle, le public répond par des applaudissements et des cris, nous nous croyons au concert d’une rock star, l’excitation est à son comble quand Kheiron arrive à l’arrière de la salle dans le public. Les spectateurs semblent déjà conquis, il faut dire que l’artiste a déjà une belle notoriété qu’il entretient grâce aux réseaux sociaux, notamment avec sa chaîne Youtube qui ne compte pas moins de 326 000 abonnés.
Kheiron est un touche à tout, acteur scénariste, réalisateur, (Bref, Les gamins, Nous trois ou rien, Mauvaises herbes) mais c’est sur scène que l’humoriste excelle. C’est tout naturellement qu’après avoir pulvérisé les records d’affluence et de longévité à l’Européen que l’artiste revient jusqu’au 31 décembre 2020 avec son nouveau spectacle « On éteindra pas la lumière... », dans lequel il promet de passer « 60 minutes avec Kheiron » .
Se rendre à un spectacle de Kheiron, c’est l’inattendu, l’artiste ne sait pas ce qu’il va nous raconter, principe propre à l’improvisation, mais il a tout de même une technique bien ficelée pour amener le public à l’aider à construire son spectacle. Cet artiste pratique la psychologie de l’humour, tel un psy, il va interroger son public sur des questions simples, mais qui font mouches, qui est célibataire ? Au chômage ? Chrétien ? Musulman , Qui fait le métier de ses rêves… ? Le public réagit systématiquement et va même parfois jusqu’à se confier, pain béni pour cet acrobate de la vanne, qui sait appuyer là où ça fait mal, en y greffant une anecdote ou une imitation qu’il interprète à souhait, nous plongeant dans un fou-rire immédiat.
Kheiron se moque de son public, mais il ne veut surtout pas blesser, preuve de sa bienveillance, il n’hésite pas à demander aux personnes ne souhaitant pas participer de lever la main. Comme il le rappelle, il aime le malaise ambiant, mais pas mettre mal à l’aise.
Si l’humour est un art Kheiron en est le Maurizio Cattelan, l’artiste provocateur et son public façonnent ensemble ce spectacle haut en couleur, formant le duo indissociable de cette œuvre réussie. L’humoriste a compris ce qui est le plus important, dans un stand-up, le public, et il le met au centre de son spectacle, le fait participer du début à la fin, au point d’en être le file conducteur. Nous adorons cette interaction, et voir les autres partager leur histoire, nous en redemandons, faire participer le public est clairement un format gagnant dans le stand-up. Kheiron n'est pas simplement sur scène pour raconter sa vie, mais mettre celle de son public dans la lumière.
L’artiste a des sujets de prédilections, les nazis, les clichés communautaires, la pédophilie, et la présence d’un enfant dans la salle ce soir-là, est une aubaine pour l’artiste, qui n’hésite pas à faire passer le père pour pédophile devant son fils, le public est choqué, les « oh » fusent, nous ne sommes pas juste gênés, bien au contraire, l’intelligence de pousser la vanne à l’extrême et l’assumer tout sourire est parfait, il incarne ses personnages, et c’est très drôle, nous rions sans complexe. Comme nous l’avons souvent précisé dans nos précédents articles, nous pouvons rire de tout, tant que cela est bien fait.
Nous sommes ébahis par sa rapidité de répartie avec aisance, cet artiste à la sympathie débordante respire l’intelligence. Nous en arrivons même à penser que cet humoriste doit avoir un cerveau beaucoup plus développé que la normale, débordant de mots pour avoir autant de mémoire, un véritable génie.
Le format improvisation et interaction permanente avec le public, est la recette parfaite pour séduire le spectateur qui en redemande, il est rare de se dire que l’on peut retourner voir un artiste sans attendre son nouveau spectacle, celui de Kheiron est nouveau à chaque fois, les réactions des spectateurs ne seront jamais les mêmes donc ses improvisations non plus. C’est pour cette raison que nous parlerons à notre entourage de cet artiste, que nous retournerons le voir avec nos proches pour partager cette joie que nous avons vécu ce samedi soir de juillet, merci Kheiron pour ce beau moment de vie que vous nous avez offert.
Si vous aussi vous souhaitez rire pendant 60 minutes non stop, foncez voir ce spectacle à l’intelligence de l’humour remarquable, étudié dans les moindres détails pour vous faire passer un très beau moment de rire. Un spectacle à aller voir avec du second degré, jusqu’au 31 décembre 2020 à l’Européen, au 5, rue Biot 75017 Paris, et en tournée dans toute la France.
Pour ce coup de cœur, nos remerciements vont à l’adorable attachée de presse, Ikram Ayata, Daisy Spinau Directrice Communication, au photographe Audoin Desforges, Angélique Lili notre rédactrice et à toute l’équipe de l’Européen. Suivez toute l’actualité de l’artiste sur sa page www.kheiron.fr, vous pourrez également aller voir le dernier film de Kheiron entant que réalisateur, « Brutus Vs César », qui sortira prochainement – Juillet 2020
Félix Dhjan
au Point Virgule
Le dernier soir avant une longue carrière - Ce vendredi soir s’annonce sous le thème de l’humour, puisque nous nous rendons dans la mythique salle qui y est dédié depuis plus de 40 ans, le Point Virgule, petite salle reconnue du Marais, situé au 7 rue de la Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie dans le 4e arrondissement. C’est en 1975, que cette ancienne menuiserie transformée en salle de spectacle voit le jour sous le nom de la Veuve Pichard, avec de jeunes comédiens prometteurs de l’époque Anémone, Gérard Lanvin et Martin Lamotte à l’origine du projet. Ce n’est qu’en 1978 sous la direction de Christian Varini que son nom actuel lui est donné. Pour Jean-marc Dumontet directeur depuis 2005, cet endroit est la plus petite des grandes salles parisiennes. Véritable tremplin artistique, les plus grands y ont fait leurs débuts, comme entre autre Jean-Marie Bigard, Florence Foresti, ou Fary.
Les jeunes talents du rire, encore inconnus du grand public, y trouvent une place de choix pour lancer leur carrière, le public est au rendez-vous quand plusieurs spectacles s’enchaînent chaque soir de la semaine. Ce soir, nous avons le plaisir de découvrir l’intégralité du spectacle de Félix Dhjan, dont un bel extrait nous avait été présenté au spectacle d’Olivier De Benoist, dont il assurait la première partie, également publié dans nos pages. Après avoir écumé les scènes de Hong-Kong à Londres, en passant par Brive-La-Gaillarde, ce membre du Jamel Comedy Club et de la troupe du Point Virgule nous présente la première de son nouveau spectacle Nuance.
C’est dans une atmosphère particulière que nous pénétrons dans cette salle, nous sommes le vendredi 13 mars 2020, jour historique où le premier ministre Edouard Philippe, annonce la fermeture des salles de spectacle de plus de 100 places, le Point Virgule pouvant accueillir 110 personnes, nous étions dans l’attente d’une éventuelle annulation, mais non il aura bien lieu. Cet évènement historique nous fait prendre conscience de la chance que nous avons de vivre l’une des dernières occasions de nous divertir et de rire tous ensemble, avant un long moment. Nous attendions alors beaucoup de cet artiste, tant l’émotion était grande, comme si Félix était le maître du dernier clap de fin d’une série culte.
Dès son arrivée, nous sommes séduits par sa prestance, ce jeune homme a une aisance de la vanne saisissante, il nous fait rire dès la première phrase. Il est tellement à l’aise qu’il n’hésite pas à toucher physiquement son public, créant un peu une gêne au vu de l’actualité, mais on lui pardonnerait presque tant il est sympathique, il est comme ça Félix, naturel. Ce troubadour de la vanne, comme il aime s’appeler, n’hésite pas à en tester, n’oublions pas qu’il s’agit de sa première, nous prenons un malin plaisir à être ses cobayes, sa nonchalance est à mourir de rire. Ses sorties de route assumées, lui permettent d’être en interaction avec le public, nous sommes stupéfaits de voir avec quelle agilité il s’en sort à chaque fois prouvant ainsi ses grands talents d’improvisation.
Félix n’est pas un simple humoriste, il sait mettre à profit ses talents de comédien, et c’est là toute l’intelligence du spectacle, il incarne ses personnages et leur prête des voix hilarantes, Félix attire ainsi notre attention et c’est très drôle, nous nous souviendrons longtemps de son unijambiste mafieux. Félix est cet ami qu’on aimerait tous avoir, celui qui a toujours la bonne vanne, capable de vous faire pleurer de rire sur n’importe quelle situation. Nous étions à l’aise avec lui, ses interactions avec le public étaient justes et bienveillantes ce qui donnait un réel plaisir. Nous aimons cet artiste qui respire et inspire la sympathie, et dont la générosité n’a d’égale que son talent.
Ses blagues sont simples, mais dans le bon sens, elles sont justes et efficaces, la clef de punchlines réussies et c’est ça qu’il nous fallait ce soir-là, rire sans se prendre la tête, pouvoir rire de tout, la religion, la mort, le féminisme, les pigeons, parce que son spectacle est juste et très bien écrit. Son énergie est digne d’un grand sportif, il passera 1 heure sur la pointe des pieds, nous avons mal aux jambes pour lui, ses vannes sont ciselées, sa prestance sur scène est digne des plus grands, notre étonnement n’en est que plus fort quand il nous salue, tant nous n’étions pas prêt à ce que ça se termine, nous n’avons pas vu le temps passer, nous avons clairement ri toutes les 5 secondes pendant une bonne heure, recette d’un one-man-show réussit. Nous lui souhaitons le succès à la hauteur du bonheur qu’il nous a offert ce vendredi soir, merci Félix Dhjan.
Pour ce moment de plaisir, nos remerciements vont à, Kobayashi photography, Antoinette Colin du Point Virgule, et Angélique Lili notre rédactrice, retrouvez toute l’actualité de la salle sur le site www.pointvirgule.com. Félix, communiquera ses futures dates sur sa page Facebook Félix Dhjan et sur Instagram felix_dhjan - Avril 2020
Les Echos-Liés
Une scène décoiffante – C’est dans le vaste de quartier parisien de Montparnasse que nous nous retrouvons à la salle Bobino, entre bars et hauts buildings. Pour leur grand retour sur scène, nous sommes invitées à assister au pétillant spectacle des Echos-Liés, Unclassified 2.0. La charmante et mythique salle de spectacle nous accueille avec sympathie et nous sommes aussitôt menées dans l’arène rouge, à l’ambiance déjà bouillonnante. Après le succès de leur premier volet Unclassified, la dynamique troupe atypique révélée au grand public en gagnant une célèbre émission télé revient sur scène avec cette version inédite, un spectacle interactif et explosif. Confortablement installées, les lumières s’éteignent peu à peu laissant place à l’humour et l’énergie des membres de cette compagnie déjantée.
Le ton est donné dès le lever de rideau, nous aurons droit pendant 1h20 à un show atypique et vigoureux. C’est sans surprise que le rythme nous emporte entre rap danse et break-dance. Fondée en 1998 par Jérôme Ortega, les Echos-Liés relève aujourd’hui le défi d’écrire un spectacle intergénérationnel et rassembleur qui se révèle être une réelle bouffée d'oxygène ! Avec 14 artistes sur scène, la troupe nous offre un vrai moment de bonheur et nous emporte sur les bancs de l’école pour nous faire imaginer le monde autrement.
“L’école de la vie” c’est ainsi qu’ils sous-titrent leur spectacle, construit au gré des rencontres, mais aussi par le public qui n’a eu de cesse d’encourager la troupe et de les mener sur la scène artistique. Nous sommes tous des échos un peu perdus qui se lient pour devenir une vraie force, selon Jérôme Ortega. Les Echos-Liés sont nés dans la rue et ont évolué au fur et à mesure du temps, des concours et des retrouvailles. Toutes leurs prestations se créent autour du thème de “l’énergie positive”, essentiel et fédérateur. Au départ destinée au rap, la troupe grandit avec les années et devient un mélange des différents arts de rue pour captiver le public et l’inviter à découvrir des talents en tout genre. Artistes autodidactes, les disciplines sont rassemblées pour toucher tout le monde et pour partager leur énergie débordante.
Après des tournées autour du globe et de nombreux concerts et festivals, les Echos-Liés nous dédient aujourd’hui un spectacle explosif que nous avons adoré. Au cœur de Paris, nous avons découvert une audace et des mouvements impressionnants. Nous sommes subjuguées par le prestige de ses artistes, pourtant amateurs, qui nous portent à travers une histoire et qui nous font découvrir leur talent grâce à une représentation qui nous donne le sourire. Chaque danseur trouve sa place et l’on ressent immédiatement la cohésion entre eux, qu’ils nous font partager avec leur zèle et leur bagout. Le public est touché par tant de dynamisme et de bienveillance. Unclassified 2.0, c’est un peu comme une bulle au centre de la capitale, qui nous redonne de la vitalité et qui nous fait oublier, le temps d’un instant, l’effervescence et la vélocité du quotidien.
Le jeu des lumières se fond parfaitement aux mouvements des artistes qui chantent, rient et dansent. Il serait compliqué de ne pas adorer ce spectacle, humble et pourtant saisissant. Nous passons par toutes les émotions : rire, sérieux, tristesse, amusement et étonnement, mais par-dessus tout nous passons un bon moment. Il est rare de sortir d’une salle de spectacle si heureux et contents de la performance que nous venons de voir. C’est une réelle découverte des arts de rue et du talent des jeunes amateurs, capables de nous offrir un spectacle hors-normes et jouissif.
Pour cette explosive trouvaille, nos remerciements s’adressent à l’agente Sylvie Desnouveaux. Troupe singulière dans le monde de la danse et de la performance, il faut courir aller l’admirer au Théâtre Bobino du mercredi au samedi à 19h et le dimanche, du 10 mai au 7 juin, à 16h, 14-20 Rue de la Gaité, 75014 Paris. www.bobino.fr et www.echos-lies.com – Mars 2020
Rock the Ballett
à la Salle Pleyel
Une belle pirouette à la danse classique – Les publics passent mais ne se ressemblent pas, une semaine après la cérémonie des Césars, nous pénétrons enjoués dans l’immense salle Pleyel, située en plein cœur du 8ème arrondissement de Paris, au 252 rue du Faubourg-Saint-Honoré. Cette salle moderne, qui tient son nom de la célèbre manufacture de piano Pleyel, fut inaugurée en 1927, alors unique salle de musique symphonique de la capitale, elle est considérée comme l’une des plus grandes salles française du XXème siècle. Depuis sa rénovation en 2016, elle peut désormais accueillir deux mille personnes assises et cinq cent de plus grâce à sa fosse amovible, avec le souhait de se consacrer aux musiques actuelles.
C’est bien le thème de ce soir : actualiser, rajeunir le ballet et le titre du spectacle auquel nous assistons est prometteur de modernité : Rock the Ballet. Venu de l’envie née en 2007 de Rasta Thomas, danseur médaillé d’or des juniors au très prestigieux Varna et d’Adrienne Canterna, chorégraphe et danseuse dans le spectacle, de réinventer à deux la danse classique en y associant d’autres genres de danses et des musiques contemporaines. Adrienne a été récompensée par de nombreux prix nationaux et internationaux de danse classique et moderne. Elle a eu l'idée de chorégraphier une vingtaine de tableaux, avec comme fil conducteur de faire danser une bande de copains à qui tout réussi. Le succès est au rendez-vous car depuis 10 ans, plus d’un million de spectateurs ont assisté au spectacle dans plus de 20 pays. Cette année, à l’occasion du 10ème anniversaire de ce show magistral, la chorégraphe nous présente une nouvelle version du spectacle mettant en scène trois danseuses et sept danseurs, toujours sur de célèbres titres pop rock et hits du moment.
La musique de Nina Simone Feeling good démarre, les danseurs arrivent les uns derrière les autres jusqu’à former une ligne face au public, nous sommes impressionnés de voir ces dix danseurs occuper toute la scène de cette grande salle. La lumière s’allume, les trois danseuses s’avancent, comme pour donner le top départ de 80 minutes de danse données à un rythme effréné. Notre inconscient s’attend à voir une danse moderne pour aller avec la musique, mais lorsque les pointes ou autres entrechats se forment, nous sommes surpris par tant d’évidence et d’élégance, il fallait y penser ! Les chorégraphies sont justes, le mélange des genres composés de ballet classique est adroit, avec un soupçon d’acrobaties, une pointe de contemporain et de beaucoup de modern jazz, l’harmonie est parfaite, les musiques s’enchaînent, il y en a pour tous les goûts, des plus anciennes comme Queen ou Elton John, aux plus récentes comme Coldplay ou Bruno Mars.
Les musiques choisies sont des tubes planétaires, vous aurez sûrement la chance d’y voir une musique de votre groupe préféré, magnifiquement mise en scène, car les chorégraphies mariées aux chansons racontent une histoire différente, comme sur les Beatles où l’on a l’impression d’être plongé dans les années 60 accoudé à un bar à Liverpool ou encore à un shooting photo sur Vogue de la sulfureuse Madonna. Bien que les danseurs manquaient un peu d’énergie et de sourires au début, dès les premiers applaudissements sur les Rolling Stones, les visages se sont ouverts et la communion avec le public a opéré, nous n’avions qu’une envie, danser avec eux.
Nous percevons ce plaisir qu’ils ont à danser sur ces tubes qu’eux même adorent, comme un certain Michael Jackson qui passera trois fois, nous sommes tous fans d’au moins une ou plusieurs chansons passées dans ce jukebox géant. L’idée est originale, comme ces soirées entre amis où chacun met sa musique préférée, sauf que ce soir nos yeux ont la chance de contempler l’interprétation magistrale que ces corps doués en font.
Nous sommes embarqués crescendo dans cette énergie positive, les danseurs enchaînent les performances sans s’arrêter, de vrais athlètes, nous en avons le souffle coupé tant c’est physique et dynamique. Ce spectacle casse les codes de la danse classique, bien trop souvent élitiste, il démocratise la danse en la rendant accessible à tous, grâce à des tubes reconnus. Si vous êtes réticent à aller voir un ballet ou à l’inverse de la danse moderne, vous serez dans tous les cas conquis par ce spectacle de musiques, de corps, de styles, tous les danseurs sont différents, mais tous on un point commun, l’envie de danser, que ce soit avec une appétence pour la break-danse, le ballet classique, la danse moderne, chacun vous montrera ce qu’il sait faire de mieux dans sa discipline et vous touchera par sa passion et son envie de partager son amour pour la danse, qui que vous soyez.
Ce soir-là nous sommes touchés par la grâce de la jeune danseuse Jadyn Reddy, nos yeux n’ont d’yeux que pour sa magnifique queue de cheval blonde qui prolonge l’effet de ses mouvements, elle rayonne par son sourire et sa capacité d’enchaîner les différents styles de danses avec élégance. Côté garçons, Kyle Lucia est stupéfiant d’énergie, cet américain touche à tout excelle autant dans la pratique du ballet, que de la danse contemporaine, son corps d’athlète illumine la scène par sa technicité et ses acrobaties intrépides.
Que l’on soit danseur averti ou novice, Rock the ballet réussit son pari, celui de nous donner envie de danser, alors si vous avez envie de passer 80 minutes de pur bonheur en famille, seul ou entre amis, rendez-vous sur le site du spectacle www.rock-the-ballet.fr, pour trouver la ville la plus proche de chez vous, la troupe part en tournée dans toute la France jusqu’au mois d’avril. Pour cette pétillante découverte, nos remerciements vont à l’agent de presse Franck Peyrinaud, la chorégraphe Adrienne Canterna, Arthur Dubuc de la production, Tanja Hall la photographe et à notre rédactrice Angélique Lili. Retrouvez toute l’actualité de la salle Pleyel sur le site www.sallepleyel.com - Mars 2020
Tony Saint Laurent
au Grand Point Virgule
Un artiste inclassable, au spectacle hilarant – C’est avec joie que nous nous rendons dans ce théâtre consacré à l’humour, Le Grand Point Virgule, référence incontournable du spectacle parisien installé dans l’effervescent quartier de Montparnasse. Ancien cinéma, repris en 2012 par le producteur Jean-Marc Dumontet, qui souhaitait une salle intermédiaire, s’inscrivant dans la continuité du Point Virgule. De ce lieu atypique et chaleureux naissent deux salles, une de 220 places l’Apostrophe et une plus grande la Majuscule avec ses 430 places assises.
C’est naturellement qu’après avoir joué son spectacle "Inclassable" pendant un an et demi à guichets fermés au Point Virgule soit 284 représentations, que Tony Saint-Laurent alias TSL a déménagé depuis le début de l’année 2020 au Grand Point Virgule.
Après quelques saisons en tant qu’animateur au Club Med, TSL se lance dans le métier d’humoriste et entre au très convoité Jamel Comédie Club. En 2013 et 2015, il participe au Marrakech du rire et se produit en première partie de Gad Elmaleh sur le spectacle Sans tambour. Depuis 2017, il apparaît régulièrement dans l’émission de télévision Vendredi tout est permis animé par Arthur qui n’est autre que son producteur.
C’est un artiste qui vit avec son temps, il a très vite compris l’importance des réseaux sociaux pour se faire connaître. Il aime marcher pour trouver l’inspiration, et il la trouve dans la rue, puisqu’il n’hésite pas à filmer les passants dont il se moque dans ses stories Instagram récoltant pas moins de 170 000 abonnés. Alors gare à celles qui ont le petit doigt de pied qui dépasse de la sandale, ou qui dorment la bouche ouverte dans le métro, vous risqueriez de vous retrouver dans ses stories. Notre morale nous laissant penser qu’il est un peu facile de s’attaquer au physique des gens pour faire rire, nous avons voulu voir par nous même, qui était vraiment TSL sur scène.
La salle plongée dans l’obscurité, nous distinguons les baskets blanches de l’artiste arriver sur scène, la lumière s’allume, TSL annonce qu’il va nous faire passer l’heure la plus courte de notre vie, en nous assurant un rire toutes les dix secondes, nous mettant immédiatement en haleine tant la promesse est grande. L'artiste fait connaissance avec son public et s'arrête rapidement sur un spectateur qu'il soupçonne d'être homosexuel car il porte un pull en cachemire, le ton est donné.
Scarlet Johansson, les gilets jaunes, le RN, Tinder, tous ces sujets s’enchaînent dans son spectacle avec dérision, et autodérision, le style de TSL est inclassable, tantôt vulgaire, tantôt trash, qu'il assume avec un certain je m’en foutisme déconcertant, n’étant pas sans rappeler un certain Jean-Marie Bigard. L'humoriste le dit lui-même, il a hérité de l’humour de son grand-père, toujours entrain de se foutre de la gueule du monde et comme il le répétera souvent il en a strictement rien à foutre. TSL se moque des gens, mais que personne ne se vexe, tout le monde y passe, surtout les sujets les plus sensibles, les obèses, les nains, les chats, allant même jusqu’à les insulter. Il nous parlera surtout de ses conquêtes sexuelles sans complexes, plongeant une bonne partie du spectacle en dessous de la ceinture.
Dans un monde de plus en plus aseptisé par le politiquement correct, TSL prend des risques et va là, où d’autres humoristes n’osent plus aller. En prenant un malin plaisir à être incorrect, il nous fait du bien, nous ne rions pas de gêne, mais bien aux éclats, car nous pouvons rire de tout à condition que ce soit bien fait et c’est là toute l’intelligence de ce spectacle. TSL est l’incarnation du mec sans filtre assumé, dont l’écriture et la mise en scène subliment le trait, nous tenant dans une euphorie de rires permanents. Nous aimons ces artistes qui osent, unique en son genre TSL est bien un artiste inclassable et insatiable de vannes, qu’il offre pour le plus grand plaisir à son public, tel un distributeur d’émotions.
Comme une contrepartie à ses moqueries, Tony tombe le masque et nous surprend, il nous ouvre son cœur sur des sujets qui le touchent, comme le fait de ne jamais avoir dit à ses grands-parents qu’il les aime, nous sommes attendris, derrière le vanneur se cache un homme sensible. En guise de sincérité finale, une projection d’images sympathiques nous prouvera que tout ce qui a été raconté a bien été vécu par l’artiste. Tout au long du spectacle, TSL nous parlera de sa vie, qui est un sujet somme toute ordinaire, mais qui, racontée par cet humoriste peu ordinaire rend son spectacle extraordinaire. Nous ressortons de la salle avec le sourire, d’autant plus que l’artiste prendra le temps de nous attendre à la sortie pour nous saluer.
Pour cette audacieuse découverte, nos remerciements s’adressent à Antoinette Colin du Grand Point Virgule, Balkis Bouhouch de Scopitone Média, Perrine l’attaché de presse de TSL, Thomas Braut photographe et à notre rédactrice Angélique Lili. Un spectacle à prendre au second degré, à ne pas mettre entre les oreilles des plus jeunes, à venir voir décomplexé tous les jeudis, vendredis et samedi jusqu’au 25 avril 2020 au Grand point Virgule, 8 bis Rue de l'Arrivée 75015 Paris. - www.legrandpointvirgule.com Instagram: Tony_Saint_Laurent – Février 2020
L'Ecran Pop
au Grand Rex
Pétillante pop culture – C’est en ce froid soir de février que nous nous apprêtons à nous réchauffer grâce à l'ambiance promise de l'Ecran Pop dans la mythique salle du Grand Rex. Après avoir traversé les Grand Boulevards parisiens, nous nous retrouvons dans la queue du cinéma, déjà dans l’ambiance de la soirée. Costumes, chansons fredonnées et excitement général sont dès à présent les airs volant dans l’atmosphère. Une expérience unique s’offre à nous: retrouver le plaisir de chanter et de vivre à 100% un film que nous adorons tous, Grease. Si nous avons déjà tous chanté à tue-tête les refrains de la célèbre comédie musicale, de Greased lightning à The one that I want, nous nous réjouissons aujourd’hui de partager notre amour du musical avec une salle remplie de passionnés. Nous nous rendons donc avec exaltation à ce rendez-vous chantant au cœur de Paris.
C’est une équipe enjouée et souriante qui nous accueille, nous menant à nos places, au centre de la salle. Comment mieux nous souhaiter la bienvenue qu’avec des sacs remplis de petit goodies qui nous accompagneront tout au long de cette soirée, qui s’annonce pleine de chaleur et de surprises ? Nous ressentons au Grand Rex un sentiment qui est rare lors des évènements auxquels nous sommes invités, il y a ici une sympathie et de la bienveillance qui s’installent autour de nous, plus que la diffusion d’un film, cette soirée s’annonce sous le signe de la camaraderie. Assises à nos places, nous attendons avec impatience que le spectacle commence. Les lumières se tamisent alors peu à peu pour laisser place à l’engouement de la salle qui accueille sous les applaudissements, l’animateur de la soirée qui se présente à nous comme le directeur du fameux lycée Rydell. Le ton est lancé, ce soir nous sommes plongées dans l’environnement Grease de A à Z. Expérience exceptionnelle, plus que des spectateurs nous sommes aussi les acteurs !
La tradition américaine du sing-along débarque en France avec cette fascinante aventure apportée par Natacha Campana. Crée depuis 2017, l’Ecran Pop a choisi les plus grandes comédies musicales pour vous faire chanter jusqu’au bout de la nuit. Inspiré de la tradition anglo-saxonne, le concept de cinéma-karaoké s’installe au Grand Rex pour vous faire revivre les films adorés de tous avec une énergie et une ambiance singulière. Danser, chanter, s’amuser, tel est le rythme donné par la soirée. L’Ecran Pop ajoute une note de folie au cinéma pour enchanter la foule et lui faire vivre un moment unique aux côtés d’autres passionnés. Episode festif et décalé, le cinéma karaoké nous fait goûter à l'énergie du grand écran autrement chaque mois depuis sa création en 2017, avec des milliers de spectateurs, grâce à la projection des paroles qui défilent au rythme de la musique sur l’écran face à nous. Une occasion de rêve pour se replonger au cœur des plus grands classiques du 7ème art, tout le monde danse et tout le monde chante, ici pas de complexes, vous êtes là pour vous amuser entre amis ou en famille pour créer de merveilleux souvenirs. C’est un plaisir pour nous d’observer les générations qui se retrouvent autour d’une même chaleur et d'une même exaltation.
Un spectacle hors du commun transformé en show mémorable qui nous réunit chacun autour d’un moment commun inoubliable plein de bonnes ondes et débordant d’énergie. Si la projection du film nous promet bien des surprises, l’Ecran pop nous réserve un réel spectacle autour du culte Grease. Concours de costumes ou encore quizz géants, de quoi faire plaisir aux enfants comme aux parents et de faire participer le public en rigolant tous ensemble. Adapté de la comédie musicale homonyme de Jim Jacobs et Warren Casey créée en 1972 à Broadway, Grease est un enchaînement de tubes et chansons devenues cultes. C’est la recette parfaite pour nous faire danser et chanter toute la soirée et cela, Natacha Campana l’a bien compris.
Attachée de presse de formation, elle se lance le défi, après des années de travail dans son agence de communication Bubbling Bulb, devenir la productrice d’un concept inédit, qui n’est pas encore présent en France: le sing-along. C’est alors que l‘Ecran Pop est né, figure de renouveau dans le monde du cinéma français ! C’est lors de ses nombreux séjours à Londres où règne le dynamisme, la créativité et la comédie musicale bien sûr, que Natacha Campana découvre la tradition du sing-along et en tombe sous le charme. Elle le repense comme un véritable spectacle : comédiens, jeux, défis, concours de costumes, cadeaux à gagner et souhaite créer un événement participatif et immersif pour que l’ambiance du film se prolonge dans la salle et crée une complicité entre toutes les personnes du public. Après un parcours du combattant pour mettre en place sa folle idée, le succès est immédiat, les événements qui suivent sont complets plusieurs semaines à l’avance. De l’avis de tous, L’Ecran Pop offre un précieux boost de bonne humeur.
Quatre films sont désormais à l’affiche du concept : Les Demoiselles de Rochefort, Grease, Bohemian Rhapsody et Dirty Dancing. Concept joyeux et fédérateur l’Ecran Pop n’a pas fini de nous faire du bien et de nous surprendre. Vous l’aurez compris, c’est une véritable bouffée d’énergie et de bonne humeur que nous avons adoré partager avec tous les fans de comédies musicales autour de nous.
Pour faire le plein de gaieté, l’Ecran Pop est le rendez-vous à ne pas louper. Nos remerciements pour cette dynamique découverte s’adressent à l’agente de presse Alexandra Gaillard de l’agence Bubbling Bulb. Pour retrouver les prochaines dates de projection de vos films préférés, à Paris, Lyon, Lille et Nantes, rendez-vous sur le site de l’Ecran Pop et sur les réseaux sociaux Facebook. L’Ecran Pop, un spectacle interactif haut en couleurs donné au Grand Rex au 1 Boulevard Poissonnière, 75002 Paris - Février 2020
Olivier de Benoist
à la Nouvelle Eve
Un trublion attachant et provocateur – Nous pénétrons dans La Nouvelle Eve, un célèbre lieu que nous apprécions avec candeur, nous sommes invités chaque année à venir y voir leur grande revue, touchante par ses talents hors du commun, un spectacle chatoyant, poétique et bluffant. Cette scène mythique de Pigalle laisse la place chaque hiver à des invités distinctifs, tels ODB aujourd'hui.
Nous avons hâte de venir voir Olivier de Benoist , cet humoriste français connu pour son sexisme de façade et ses diatribes bien choisies. Nous l’avions vu, comme tous, sur vidéos au Festival de Montreux ou dans quelques émissions télévisées tardives. Nous avions apprécié sa verve acerbe ingrate mais révélant un bon fond, une humanité allant de travers qu’il raille avec entrain mais qu’il aime avec ferveur. Il aime descendre nos inconstances, nos hypocrisies, nos contradictions honteuses. A l’emporte-pièce, il clashe hommes et femmes, surtout les femmes, il détrône les parents et les enfants ici dans ce nouveau spectacle intitulé Le Petit Dernier.
À chaque fois qu’Olivier de Benoist a un enfant, il fait un one-man-show, grâce au quatrième, il revient avec une nouvelle création comique originale. Après trois premiers spectacles satiriques à souhait sur sa femme et sa belle-mère, il décide aujourd'hui de s’attaquer au sujet piquant qu’est l’éducation et ses enfants. Le Petit Dernier vous expliquera avec tact et ironie comment vous éviter à tout prix de vous retrouver dans la même situation que lui. Si pendant longtemps l'éducation était un domaine réservé aux femmes, Olivier de Benoist a décidé de s’y coller et de nous livrer tous ses conseils et ses anecdotes les plus loufoques. De la joie immense que l’on ressent quand son bambin prononce pour la première fois les mots “maman” et “papa” à ceux de “j’ai trouvé un appart”, l’humoriste n’a pas fini de nous étonner et de nous faire rire grâce à son ton plus incisif que jamais.
Issu d’une nombreuse famille et entouré de six frères, Olivier de Benoist sait de quoi il parle. L’humoriste aux allures de gendre idéal se lance dans la carrière du spectacle après avoir suivi de brillantes études de droit. Son premier spectacle, Haut débit, est créé au Petit Palais des Glaces en 2008 et victime de son succès, se jouera jusqu’en 2010. Personnage apprécié par le public, on le voit lors de multiples passages dans l’émission On ne demande qu’à en rire, chez On n’est pas couché, ou encore à la radio Europe 1 avec des billets d’humeur et invité par Michel Drucker sur son célèbre divan rouge. Son premier spectacle rebaptisé Très Très haut débit a été joué plus de 600 fois. Après de nombreuses tournées à la rencontre de son public, il revient avec sa toute nouvelle création que nous avons adoré découvrir à la Nouvelle Eve, scène parisienne mythique. Si vous avez pu le découvrir lors de ses nombreux passages dans des festivals du rire comme à Montreux ou à Nîmes par exemple, il est temps de venir admirer son talent pour une représentation complète.
Félix Dhjan fait une première partie réussie d'Olivier De Benoist, ce jeune hyperdoué du rire, casse tout sur son passage, avec adresse et brio. Le jeune talent y va fort, avec la verve qui sied bien à sa génération. Il est agile le petit, glisse sur des vannes qui pourraient faire scandale mais tout est relevé avec un second degré bien à propos. Ce jeune homme au style vestimentaire urbain, membre du Jamel Comedy Club, arrive micro à la main, téléphone portable dans l'autre, comme s’il venait d'écrire ses sketchs, pas de doutes, nous sommes face à un artiste issue du stand-up. D'entrée de jeu, il se présente comme étant physiquement un mix entre Harry Potter et Eric Zemmour, que dans la vie, il est comme tout le monde, il voit un aveugle qui retire de l'argent, il se fait plaisir. On comprend tout de suite mieux pourquoi Olivier de Benoist l'a choisi, le cynisme les unit. Cet artiste réussit dès ses premières blagues à nous faire rire, un humoriste doué aux textes acidulés et satiriques, en perpétuelle interaction avec le public, promettant de passer un bon moment en allant le voir jouer en entier son spectacle «Nuances» qui se jouera au Point-Virgule les 13 et 14 mars prochains (Nous ne manquerons pas d'être présents). On aime beaucoup ce jeune premier qui fera parler de lui.
«Le Petit Dernier» aurait-il assagit le papa Olivier De Benoist ? C'est avec enthousiasme que nous venons voir cet artiste à l'humour old school peu subtil mais très efficace. ODB, comme on le surnomme, aime parler de ce qu'il connaît, comme les relations hommes femmes qu'il avait évoqué dans son spectacle «très très haut débit», de la gente féminine et surtout sa femme, dans «fournisseur d'excès», pour enfin nous parler de lui dans son précédent spectable «0/40». C'est tout naturellement qu'après le naissance de son petit dernier, qu'ODB décide cette fois-ci de s'attaquer au reste de sa famille qu'il semblait avoir épargné jusqu'ici, à l’instar de sa vie avec ses quatre enfants.
Entrée rythmée sur la musique de révolte italienne «Bella ciao», l'artiste arrive, roses à la main, qu'il distribue aux dames du premier rang, en les complimentant d'un «vous êtes formidables», mea-culpa de ses blagues misogynes précédentes ? Ce serait mal le connaître, un selfie en guise de preuve de sa gentillesse, il récupère les fleurs, et les jette aussitôt en coulisses, le ton est donné, nous sommes bien à un spectacle d'Olivier De Benoist.
A la fois macho et misogyne, nous nous demandons pourquoi à cette époque, nous nous infligeons d'aller voir ce genre de spectacle. Il suffit d'y être pour comprendre que cet artiste excelle dans le mélange des genres, humour noir, humour trash, il fait appel à notre morale, nous donnant presque envie de nous excuser d'avoir rit, mais l'écriture y est tellement juste, simple et efficace, nous en redemandons. En tant que public d'ODB, ce n'est pas un recul qu'il faut prendre, mais bien un détachement total avec la réalité. A la manière d'une Françoise Dolto cynique, il nous parle de sa vision de l'éducation, et de sa paternité avec ses quatre horribles enfants.
L'artiste a son propre style, un spectacle bien rythmé et rapide (parfois un peu trop), dans lequel il a conservé ses accessoires, tableau, projections d'images qui fonctionnent depuis ses début dans l'émission de France 2, dans laquelle il a été découvert en 2010. N'hésitant pas à briser le quatrième mur, en faisant participer le public à des cas pratiques, l'artiste nous donne ainsi envie de connaître la suite.
Il met à mal nos idées préconçues du couple, de la parentalité, il met en abîme nos actions, nos émotions, nos sentiments retords ou projetés. Au delà de ce spectacle hilarant, c’est un peu une reverse psychology de nous tous (parents) qui est faîte avec adresse. L’humour est fin, ciselé, jamais vulgaire, mais parfois très cash. On aime et on se délecte de cette narration douée qui nous tiens dans une espèce de ferveur de rire contenu ou assumé de bout en bout. Le public s’esclaffe, certains sont à bout de souffle, Olivier de Benoist, c’est ce doux mélange de vérités non dites et d’iconoclasme un tantinet anarchiste qui raille allégrement une société imbue de convenances et d’omertas. OBD arrive, se pose sur scène, taquine son public d’entrée de jeu, puis il y va, il lâche tout, enchaînant les vannes et les contrepétries, un véritable bout-en-train français avec ce brin d’intellectualisme perché et amusé.
Surfant sur le thème de la parentalité moderne, ODB nous assène nos vérités cachées à coup d’ironies, de retournements et de tourner-boulets adroits. On s’esclaffe et on se dit qu’il va loin, osant parfois l’humour très trash. Le spectacle est remarquablement bien écrit et fonctionne sur tous publics. Petits et grands se gaussent de son air faussement vache, derrière son mure de blagues acerbes se cache un coeur tendre. L’amour est à l’honneur ici, le désamour aussi. En cette veille de Saint-Valentin, le couple, ses enfants, en particuliers ses ados en prennent un coup.
ODB n’hésite pas à se moquer de lui-même, en pastichant sa future vieillesse. En finale, Olivier reprend son spectacle sur sa belle-mère, un régal d’humour vif et piquant, un humour très noir aussi. Il nous fais penser nécessairement à Pierre Desproges par ce cynisme invétéré qui renverse toutes les perspectives établies. Sur scène, un duo incongru se forme avec un certain Torek, assistant moldave qui joue de cocasseries et de situations absurdes, ça fonctionne, mettant en valeur la vedette américaine qu’est Olivier sur scène.
En guise de clin d'oeil aux précédents spectacles ODB fini par un classique, l'éloge funèbre de sa belle-mère, le public est définitivement conquis. Si vous souhaitez découvrir ou redécouvrir cet artiste brillant à l'humour grinçant, retrouvez le à La Nouvelle Eve jusqu'au 15 mars 2020, du jeudi au samedi 20h et dimanche à 15h. Pour cette belle découverte humoristique, nos remerciements s’adressent à Marion de La Nouvelle Eve, à Zoé Clergue et à Angélique Bates. Photographies Pascal Ito. La Nouvelle Eve, une grande petite scène parisienne, établie avec brio depuis 1897 au 25 Rue Pierre Fontaine, 75009 Paris – www.lanouvelleeveparis.com et www.olivierdebenoist.com – Février 2020
David Azencot
au Point Virgule
Un show vif et décoiffant – «C’est la fin du monde, l’Amazonie brûle, les vaches à hublot hublotent et Nicolas Hulot hulote». Accrochez bien vos ceintures, dans son spectacle Animal, David Azencot va vous en faire voir de toutes les couleurs. Des tresses de Greta Thunberg aux vacanciers qui se font manger par des ours, tous les sujets seront abordés et nous n'avons pas fini d'en rire.
Ça passe ou ça casse, Azencot n’y va pas par quatre chemins. On passe de blagues graveleuses (un peu) à des réflexions passionnées, ce spectacle réussi, ce sont les montagnes russes de l’émotion renouvelée, devenue brute, animale.
L'ancien publicitaire n'a qu'une envie, nous parler de tout sans complexe avec un humour sombre, cynique et décoiffant. Décidément rien ne peut arrêter David Azencot qui s'attaque aux sujets les plus sensibles pour les déconstruire un par un, au deuxième, troisième ou même sixième degré.
Ancien créatif dans une grande agence de publicité, il décide de tout quitter pour explorer le monde de l'humour qui lui a toujours collé à la peau. Membre du Studio Bagel, comédien pour le Dézapping sur Canal + et auteur pour la mini-série En famille sur M6, le comédien touche à tout a su apporter partout où il allait, sa touche personnelle et insolente pour créer des contenus audacieux et toujours hors du commun. En 2016, il intègre la joyeuse bande d'Anne Roumanoff dans «Ça pique mais c'est bon» sur Europe 1, titre qui illustre d'ailleurs à merveille l'humour piquant de l'artiste.
Après deux spectacles à succès Fils de Pub et Inflammable, David Azencot revient avec sa nouvelle création mordante Animal sur la scène du Point Virgule qui se fait, depuis plus de 40 ans, le foyer des humoristes français. Azencot nous livre ici un opus personnel et militant, haut en couleurs et en rires.
En première de presse, nous retrouvons à l’Européen avec intérêt ce 10 décembre 2019 pour le tout nouveau spectacle de David Azencot, joué à date unique à l’occasion de la Journée Mondiale des Droits de l’Homme et des Droits des Animaux. Nous rallions cette dynamique salle de la place Clichy, prolifique de révélations humoristiques nationales.
Sous l’invitation de l’agent de presse spécialisé Guillaume Andreu, nous allons découvrir ce drôle d’animal, qui se toise sur l’affiche avec des cornes de bovins et son étiquette d’élevage industriel. Car c’est ici l’abîme entre nature et capitalisme moderne qui s’entrechoquent dans ce spectacle hauts en couleurs, là où l’humanité courant à sa perte, elle achète des baskets... Azencot vise fort et appuie là où cela fait mal, dénonçant nos incohérences et absurdités partagées et/ou refoulées.
Il y est question pêle-mêle de Greta Thunberg, de vacanciers mangés par des ours, du porno bio et responsable, des caches sacrées ou encore de Brigitte Macron. Un menu iconoclaste et déjanté qui nous réveille en cette soirée hivernale parisienne.
Le spectacle d’Azencot agit comme un uppercut: un grand slam nous est livré sur scène, bang, Azencot touche là où cela fait mal: nos contradictions, nos bonnes consciences assurées, nos petits gestes qui en disent long, tout vole en éclat sous la plume et la verbe acérée de l’humoriste talentueux. Un spectacle long, riche, tout y passe et sans temps mort, nous nous esclaffons de rire. Azencot met en abîme, en perspective aussi. C’est avec un brin de philosophie sarcastique qu’il nous prend par la main pour nous faire découvrir notre monde sous un jour nouveau, avec le filtre du défenseur sincère des animaux qu’il est.
Nous avons eu la joie de voir en primeur ce spectacle à la date unique du 10 décembre 2019 à l’Européen ce trublion de l’humour français, pour un spectacle joué à une seule date mais qui est désormais repris pour ravir les parisiens au fameux Point Virgule. Construit en 1975 par une bande de jeunes comédiens: Gérard Lanvin, Martin Lamotte, Anémone et bien d'autres, Le Point Virgule s'appelait initialement La Veuve Pichard. En 1978, Christian Varini reprend les clés du théâtre et crée une scène découverte d'humoristes encore en place aujourd'hui. Véritable tremplin artistique, Le Point Virgule offre l'opportunité aux jeunes artistes de se faire connaître et aux humoristes confirmés de continuer à nous faire rire dans un espace intimiste et chaleureux dans lequel règnent les esprits enflammés et bienveillants de l'humour. C'est sur cette scène propice à la bonne humeur et à la gaieté que nous avons le plaisir de retrouver David Azencot prêt à nous faire frissonner d'audace.
Un spectacle comique, grinçant et dérangeant aussi, au sens qu’il nous pousse à réfléchir sur nous, sur le système. Un zeste d’anarchie et foison de contrepétries achèvent de convaincre d’un talent des plus sérieux. Un spectacle qui vaut le détour, un Ovni sur la scène humoristique parisienne qui satisfera d’autant plus tous ceux sensibles à la cause animale. Un spectacle didactique en somme, l’un des rares spectacles d’humour parisiens qui nous pousse à réfléchir, félicitations.
Pour cette insolente découverte, nos remerciements s'adressent à l'attaché de presse Guillaume Andreu. Un spectacle piquant à découvrir sur la scène du Point Virgule à partir du 8 janvier 2020, 7 rue Sainte Croix de la Bretonnerie 75004 Paris. - www.lepointvirgule.com et www.davidazencot.fr – Janvier 2020
Le Monde de Jalèya
au L'hippodrome de Longchamp
Voyage dans un pays féérique – Nous découvrons avec enthousiasme, pour la première fois, le grand spectacle du Cirque de Paname sous le nouveau dôme de l'hippodrome de Paris Longchamp. C’est à la frontière de Paris, à l’orée du Bois de Boulogne que le Cirque de Paname nous donne rendez-vous pour découvrir une création aussi intense que spectaculaire. Nous nous rendons donc avec exaltation à cette gracieuse rencontre pour profiter du brillant talent de l’équipe artistique de la troupe. C’est dans un bois sombre et endormi par le coucher du soleil que nous pénétrons pour découvrir un dôme conçu sur mesure au cœur de l'hippodrome dans lequel nous trouvons un spacieux espace d’accueil et une chaleureuse et vaste salle de spectacle.
Le Cirque de Paname, nouvelle société de production de grands spectacles, porte haut les valeurs de la créativité et de l’art français dans sa nouvelle création Le Monde de Jalèya. Le parcours, l’exigence et le professionnalisme de près de 90 artistes, designers et artisans, sont réunis au sein du Cirque de Paname, avec l’ambition de renouveler le genre du grand spectacle. Plus de 10 danseurs, 14 acrobates, ou encore des musiciens live sont ici pour nous offrir des numéros prodigieux et de qualité. C’est dans l’accueillante entrée que le spectacle commence déjà, lumières tamisées et tables designs qui nous mènent pas à pas vers la salle de spectacle principale. Unique et spacieuse, celle-ci est disposée en rond et nous promet une vision parfaite et singulière de toute la scène.
C’est une équipe créative renommée qui nous offre à voir un spectacle majestueux et impressionnant, composée de créateurs, metteurs en scène, chorégraphes ou encore maquilleurs et coiffeurs au talent à couper le souffle. Tous se sont réunis pour créer un spectacle exceptionnel et sans pareil qui restera dans nos esprits grâce à sa splendeur et son élégance. Olivier, jeune homme curieux, trouve dans un grenier un coffre rempli d’objets qui ne manqueront pas de le surprendre et de l’interroger. Parmi eux, une lampe à huile magique qui le transportera dans le monde féérique de Jalèya. Olivier traversera tout le long du spectacle ce monde onirique accompagné du guide Knosios à la rencontre de peuples et territoires fantastiques. De surprises en surprises il traversera tous les éléments de la nature: Terrëa, Fyrön, Eaulus et Airya. D’humour en maladresses, Olivier nous fait voyager à travers les styles, les mondes et leur magie.
Thiber Abid, producteur exécutif, a l’habitude de mettre en scène des évènements de grande ampleur et cela se ressent de par la noblesse et la distinction du spectacle qui nous éblouit de minute en minute. 20 ans d’expérience auprès des plus grandes institutions comme Disneyland font de lui un atout majeur et indispensable du Cirque de Paname. Il nous présente ici une création novatrice et pétillante pour le premier spectacle de la compagnie. Le Monde de Jalèya réunit des artistes qui ont participé aux plus grands spectacles des dernières années, en France et à l’international. Des artistes et techniciens créatifs et expérimentés, amoureux des arts vivants mettant en place une représentation singulière, comme Ludovic Marcato, metteur en scène du cirque, ayant déjà travaillé sur de nombreux spectacles musicaux comme Mozart l’Opéra Rock ou encore Mugler Folies et Grease le musical. Il est ici avec un objectif en tête : réunir les jeunes talents et amis rencontrés sur sa route, et monter sa compagnie, c’est alors la naissance du Cirque de Paname. Le Monde de Jalèya en est le premier spectacle explosif.
Danse, numéros acrobatiques, chants, lumières, chaque acteur du spectacle est époustouflant. Il n’est pas facile de retranscrire en mots ce que nous avons pu voir ce soir-là. Impressionnant et saisissant, nous avons été transportés du début à la fin grâce à des numéros maîtrisés à la perfection qui nous éblouissent de beauté. Le chorégraphe Skorpion a su guider les artistes pour qu'ils nous livrent un show d’exception dans lequel se mêlent grâce et passion. Chaque numéro est unique, champion du monde de hip-hop, il mêle les styles, entre cirque, danse et acrobaties.
Les artistes nous transportent entre jazz, contemporain, classique et encore bien d’autres styles qui se joignent à un esprit féérique et onirique. Nous saluons particulièrement la prestation du couple acrobatique qui nous a stupéfait. Au-delà même des incroyables performances artistiques nous remarquons avec joie l’attention portée aux détails comme nous le voyons sur les costumes et le maquillage par exemple. Comme si Le Cirque de Paname redéfinissait l’art du spectacle du cirque pour le transformer en une prestation grandiose. Les costumiers, maquilleurs et coiffeurs ont réussi à concevoir des créations afin de rendre poétiques et fascinants les corps et visages des personnages du Monde de Jalèya. Grâce à cela, on y croit, nous abandonnons pour un instant le monde réel qui nous entoure pour voyager et nous laisser guider et fasciner par une construction onirique merveilleuse conduite par des danses et chants envoûtants.
Il a été un plaisir pour nous de pouvoir admirer un spectacle produit et joué par une équipe passionnée et mettant en avant un savoir-faire français qui arrive toujours à nous surprendre et nous fasciner. 200 costumes élégants et raffinés et une scénographie réinventée nous ont permis d’apprécier le spectacle de manière engageante. Si Le Monde de Jalèya est un séduisant mystère, nous pourrions le définir comme un mélange dans lequel arts et styles se croisent pour créer un résultat singulier. Nous avons adoré les effets scénographiques comme les murs d’eau entourant un soliste acrobate qui nous livrait une légère et douce prestation aérienne, mais aussi les fumées colorées ainsi que les lumières qui apportent une intensité à un environnement remarquable. Ce show hybride d’un nouveau genre propose de nouvelles expériences pour le public, grâce notamment à l’utilisation de technologies immersives : odorama, projections vidéo, spatialisation sonore… Proches de la scène en toute circonstance, les artistes et le public créent alors une proximité propre au spectacle qui nous permet de voyager avec eux et de se laisser prendre au jeu.
Le Monde de Jalèya est une occasion unique de redécouvrir l’art du cirque comme vous ne l’avez jamais vu et de se laisser transporter dans un monde imaginaire et merveilleux qui passionnera tous les âges et toutes les personnalités. Pour cette majestueuse découverte nous remercions chaleureusement l’attachée de presse Nathalie Robin et notre rédactrice Zoé Clergue. Une comédie musicale impressionnante revisitée applaudie par une salle ébahie que nous avons admirée, à courir voir pour vivre un moment d’exception jusqu’au 23 février 2020 à l’Hippodrome de Paris Longchamp à 20h, ou 16h et 20h le samedi ainsi que 13h et 17h le dimanche. www.cirquedepaname.com – Janvier 2020
J'ai envie de toi
au Théâtre Fontaine
Une comédie efficace et revigorante – Nous découvrons pour la première fois le Théâtre Fontaine, haut lieu des comédies parisiennes, placé sous la direction de Pascal Legros. Les sièges rouges sous le large balcon à l’italienne nous tendent les bras pour une soirée qui s’annonce haute en couleurs. C’est une pièce légère à grand succès déjà qui fait un tabac depuis fin août à Paris que nous nous empressons d’aller voir, sous l’aimable invitation de l’une des égéries montantes du théâtre français, la ravissante Astrid Roos, qui donne ici dans le répertoire de la blonde écervelée, mais que nous avons vue dans des rôles plus profonds, son talent multiple est indéniable.
Quoi de plus anodin que d'envoyer un SMS ? Rien, c'est vrai. Sauf si celui-ci arrive chez le mauvais destinataire. J'ai envie de toi, c'est tout ce qu'il fallait pour que Christelle, l'ex perturbée de Guillaume, débarque illico dans son nouvel appartement. La nouvelle conquête de Guillaume, son ex copine, Youssouf son voisin gaffeur et envahissant ainsi que Madame Brachet, 80 ans; voici les malicieux ingrédients de ce vaudeville moderne mis en scène habilement par José Paul. Une pièce pleine de rebondissements, animée par des quiproquos plus malins les uns que les autres, que nous découvrons avec envie au Théâtre Fontaine.
Le pitch nous met déjà dans l'ambiance déjantée de la pièce ; après plusieurs jours de discussion sur internet avec la belle Julie, Guillaume décide de l'inviter chez lui. Cela est sans compter sur son loufoque voisin Youssouf, qui garde Madame Brachet pour toute la soirée. Après avoir trouvé la cloison démolie entre les deux appartements à cause d'un placard illégal, Guillaume se rend compte que le sulfureux message «j'ai envie de toi» destiné à sa nouvelle conquête a finalement atterri dans la boîte de réception de son ex. Pris de panique, il demande de l'aide à Youssouf qui ne demande qu'à se rendre utile… pour provoquer des catastrophes hilarantes...
Cette comédie vaudevillienne tourne autour du personnage joué par son auteur, le comédien déjà bien connu Sébastien Castro, popularisé par des rôles au petit écran. Il y joue le personnage principal de cette pièce à rebondissements qui nous tient dans un rythme haletant et soutenu. Nous assistons à une pièce fluide et qui garde le suspens comique intact de bout en bout, sans que nous arrivions à anticiper ce qui va s’y passer.
Sébastien Castro est un acteur adroit qui tient la pièce à lui tout seul, il fût distingué récemment aux Molières 2019 avec la pièce Le Prénom présentée au Théâtre Edouard VII. Après avoir été le chroniqueur de l'émission La nouvelle édition sur Canal +, l'abbé Martin dans la série La petite histoire de France ou encore avoir donné la réplique à Alexandra Lamy et Miou Miou au cinéma, Sébastien Castro revient au théâtre avec sa toute première création, la comédie J'ai envie de toi. Grand amateur du théâtre comique, nous avons déjà pu l'applaudir lors de représentations comme Tailleurs pour dames de Feydeau, L'étudiante et monsieur Henri de Roger Dumas ou encore le voir à l'affiche du Prénom, pièce pour laquelle il est nominé aux Molières 2019.
C'est donc sans surprise et avec une grande hâte que nous attendions la production de cette pièce. Quoi de mieux que de choisir un metteur en scène avec qui l'on partage le même amour pour la comédie et la même passion pour le théâtre ? C'est ce qu'à décidé de faire Sébastien Castro en s'alliant à José Paul pour élaborer ce beau et déjanté projet. Lui aussi comédien et metteur en scène 8 fois nominés aux Molières, nous avons pu le remarquer auparavant dans Un fil à la patte, mis en scène par Michel Fagadau, Le dîner de cons, de Francis Veber, ou encore dans Colombe à la Comédie des Champs-Elysées. Ils décident aujourd'hui de se faire confiance pour produire J'ai envie de toi et de rassembler leurs savoirs et leurs richesses professionnelles pour nous offrir un spectacle qui nous a fait rire aux éclats.
Tous les personnages sont bien joués, ils sont dans les stéréotypes usuels: le flémard débrouillard, le jeune cadre dynamique, le rocker bodybuildé côté homme, et côté femmes, trois rôles attachants et joués avec constance et brio. On ne s’ennuie pas dans cette pièce qui va se dérouler suivant un huis clos temporel et scénique bien rodé, orchestré par l’habile décor à dimensions variables qui fait partager à l’assistance trois espaces scéniques vites réduits à un seul.
Ici tout est pensé et maîtrisé pour nous livrer une pièce d'exception qui nous rappelle les plus grandes comédies; du placard, meuble emblématique du vaudeville, à l'endroit même où se joue la pièce, le Théâtre Fontaine. Temple de la comédie parisienne crée en 1951, les spectateurs s'y bousculaient déjà pour aller admirer les débuts de Louis de Funès, Jean Richard et même Pierre et Jean-Marc Thibault. Ayant vu jouer sur ses planches les plus grands de la comédie à la française d'hier comme d'aujourd'hui, avec Pierre Palmade par exemple, le Théâtre Fontaine accueille en ce moment la nouvelle pépite J'ai envie de toi. Le Théâtre Fontaine nous livre ici une programmation humoristique de qualité. C’est un théâtre revêtu d’une aura particulière, fondé en 1951 par André Puglia, directeur de radio et Jean Richard acteur qui rachètent une boite de nuit qui avait succédé au cabaret réputé Le Chantilly. Avec cette pièce, c’est un brin de folie joyeuse que nous offre ce lieu vivant du spectacle parisien. Louis de Funès, Guy Bedos, Peter Ustinov y firent leurs débuts.
Sébastien Castro s'amuse ici avec gourmandise avec tous les codes du vaudeville que nous chérissons tant. Le décor devient la pierre angulaire du spectacle, devenant alors le témoin de toutes les actions et de toutes les paroles des personnages. L'astucieuse scénographie de Jean-Michel Adam «trois décors en un» permet de respecter l'unité de temps et la narration de la pièce pour laisser s'épanouir les différents protagonistes lors de cette délirante intrigue. Chaque scène, dans sa grandeur narrative et sa dimension burlesque reste réaliste grâce au travail des détails et à la structure classique de la pièce que nous adorons revivre.
José Paul n’est plus à présenter. Il fût distingué avec 8 nominations aux Molières, il a fait la mise en scène du Dîner de Cons de Francis Veber, la Garçonnière de Billy Wider ou encore de Maris et Femmes de Woody Allen (par Stéphane Hillel, sur laquelle nous avons écrit en ces lignes). La mise en scène de José Paul est efficace, elle distribue les tempos et les revirements à foison. Tout part donc du SMS de Guillaume destiné à Julie sa nouvelle conquête virtuelle, un message signé J’ai Envie de toi, (d’où le nom racoleur de la pièce) à son ex qui rapplique aussitôt. S’en suit un quiproquo endiablé et dévergondé qui nous donne une comédie française réussie. Nul doute que ce scénario d’intringue amoureuse et sociale pourra donner lieu à une adaptation au grand écran. On s’esclaffe depuis le 29 août en présence de Sébastien Castro, Maud Le Guénédal, Guillaume Clérice, Anne-Sophie Germanaz, Astrid Roos et Alexandre Jérôme, une fine équipe spécialiste du rire libre.
La première comédie de Sébastien Castro fonctionne, prolongations à l’appui et nous avons plaisir à retrouver l’équipe de C’est encore mieux l’après-midi, d’où un forte cohésion de cette équipe de comédiens dynamiques qui fonctionne, d’ailleurs nommés aux Molières 2018. Rigueur et maîtrise transparaissent derrière cette histoire mouvementée qui tourne autour d’un placard évidé… Les codes du Vaudeville sont respectés, le décor de Jean-Michel Adam joue pleinement son rôle de toupie géante révélatrice des passions naissantes. Les cartes sont peu à peu redistribuées et chaque personnage redécouvre des sentiments nouveaux. La mise en scène de José Paul n’est pas sans rappeler ses inspirations tirées de ses mises en scènes de Tailleur pour Dames de Feydeau ou de C’est encore mieux l’après-midi de Ray Cooney.
En immersion complète du fait de ce temps unifié et linéaire, nous nous imprégnons de chaque personnage, qui deviennent vite attachants. C’est cela qui provoque cette impression agréable d’avoir passé un excellent moment à la sortie de la pièce. Les rires ont été donnés à profusion, en cela cette pièce est efficace.
Pour cette délirante et amusante découverte qui nous fait du bien en ces périodes de fêtes, nous remercions chaleureusement l’agent de théâtre Alain Ichou et Apolline Locquet de chez Pascal Legros Organisation. Une pièce à aller voir avec entrain jusqu’au 28 juin 2020, du mardi au vendredi à 21h, le samedi à 16h30 et 20h30 ainsi que le dimanche à 16h au Théâtre Fontaine, 10 rue Fontaine, 75009 Paris - www.theatrefontaine.com – Janvier 2020
Magic Box
au Splendid
Un show festif et féérique – Sur l’aimable invitation de Guillaume Andreu, dynamique agent de presse spécialisé Théâtres, nous nous rendons pour la première fois au fameux Splendid, tout proche de la place de la République, épicentre nocturne animé qui concentre à ses alentours les hauts lieux théâtraux de l’Est parisien. Nous avons hâte d’assister à un spectacle rare, parfait pour ces moments de fêtes, car on parle ici de mentalisme et de magie, et peu nombreux sont les artistes vraiment doués qui arrivent à nous surprendre et à nous conquérir. C’est le cas de l’un des talents les plus doués de France quand on parle de close-up, de mentalisme et tours de magie, le sympathique français Jean-Luc Bertrand qui allie charme, humour et effets sensationnels dans un personnage attachant.
C’est une première pour nous, de pénétrer dans ce temple de l’humour français qu’est le Théâtre du Splendid, qui donne son nom à la célèbre troupe éponyme qui rassemble les plus grands comiques français de notre époque. Créé en 1974, ce collectif d’auteurs et d’acteurs donne jeu et vie à Christian Clavier, Michel Blanc, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, entre autres. Clin d’oeil à ces lieux historiques de l’humour gaulois, c’est le fils de Gérard Jugnot qui met en scène le spectacle. Nous découvrons cette salle rouge de 300 places intimistes, ouverte le 1er octobre 1896, qui a vu naître des pièces mythiques devenues films populaires à succès, telles Le Père Noël est une Ordure, Papy fait de la Résistance sans oublier Les Bronzés bien sur.
C’est avec grande décomplexion et le sourire aux lèvres que le public se découvre, peu nombreux ce soir du fait des grandes grèves parisiennes, ce qui transforme le spectacle en close-up personnalisé ce qui n’est pas sans déplaire. La scène est proche, le public a ainsi une vue bien distincte de tout ce qui va s’y passer. Le rideau se lève et nous découvrons une scène épurée qui ressemble à une vision d’une rue nocturne, dans laquelle semble se mouvoir une boite lumineuse blanche conçue en poupée gigogne, évocatrice d’autant de dimensions du réel et faisant rappel du titre du spectacle: Magic Box.
Sur la mise en scène d’Arthur Jugnot, fils de Gérard donc, on assiste à une jolie narration innovatrice mêlant intermèdes, close-ups, démonstrations de mentalisme et des interactions successives et bien à propos avec la salle amusée tout autant que paniquée à l’idée d’être appelée sur scène. Jean-Luc Bertrand en vedette américaine donne de sa personne, se livre, amuse et chauffe la salle, l’ambiance avec son public se met en mouvement avec tendresse et rires, la réceptivité de l’auditoire augmente à chaque numéro tous aussi surprenants les uns des autres. Nous sommes vite mis à l’aise par son jeu et ses échanges fulgurants avec le public, venu en particulier en famille avec enfants ébahis en ce jour de début vacances scolaires.
Le spectacle fonctionne à la perfection et l’artiste exécute des tours de prestidigitation avec une dextérité sans faille, il ajoute à son art un charme bien personnel et une touche d’humour qui amusera toute l’assistance tout au long du spectacle. On sent une maîtrise hors normes de son art, Jean-Luc a perfectionné son apprentissage à l’étranger, à New-York mais aussi à Singapour. Ce globe-trotter invétéré a fait le tour du monde pour pratiquer les numéros de magie les plus étonnants. Lévitations, inductions mentales, des tours qui défient les lois de la physique, des hasards qui ne peuvent en être, tout cela nous étonne et nous subjugue, nous ne savons toujours pas comment sont faits plusieurs tours sidérants. Le magicien français est de plus un expert en manipulations de cartes et nous le démontrera à des nombreuses reprises, laissant un public ébahit.
Pour la seconde fois à voir ce spectacle (nous l’avons vu au Théâtre de la Renaissance l’année dernière), nous voilà à nouveau bluffés, notamment par les prédictions et intuitions adroites de Jean-Luc, à deviner des choses et des faits personnels lointains ou impossibles à connaître, tel le prénom d’une personne embrassée il y a plus de 40 ans d’un nonagénaire pris dans la salle, désigné au hasard par un jeune garçon. La magie opère toujours et Jean-Luc déploie une énergie folle à tout donner, sans limite, toujours avec tact. On admire d’autant plus l’exploit lorsque l’on sait qu’il a subit un grave accident cette année et qu’il remonte sur scène avec force et vigueur, sans rien laisser deviner, bravo l’artiste !
Lévitation d’objets, disparition et réapparitions d’objets sur demande, tours de passe-passe et tours de prestidigitation font mouche dans le coeur du public, comme tous les soirs de ce show assez renversant. Le duo sur scène formé par l’animal-assistant accentue les contrepétries destinées aux enfants, ce qui rend d’autant l’artiste attachant. Le public lui rend bien, il n’hésitera pas à monter sur scène à plusieurs reprises, sur la diligente instigation de l’artiste. Ce que l’on aime lors de cet agréable moment d’extase collective, c’est la mise à contribution du public tout au long du show, lequel sera amené à monter sur scène, avec l’assistance d’un gentil gorille de service qui amusera de les nombreux enfants présents. Tout ici est fait dans la joie et la convivialité, on ne peut manquer de passer un très bon moment de divertissement lors de cette magnifique prestation harmonieuse.
Les dons de Jean-Luc Bertrand pour le mentalisme sont impressionnants. Ainsi, il choisit dans le public des spectateurs pour deviner et déclamer des souvenirs d’enfance, donner leur numéro de portable ou de carte bleue, sans complicité aucune, tout simplement bluffant. On aime chez Jean-Luc sa gentillesse, ses coups de coeur aux enfants de l’assistance et ses boutades au public. Le spectacle évolue de mois en mois pour être conçu de plus en plus percutant, on ne se lasse pas, le rythme est soutenu et les numéros tous aussi étonnants les uns des autres s’enchaînent avec brio. Le public s’exclame, crie et monte sur scène avec entrain, le tout se passe avec joie et spontanéité. La clôture du spectacle est un rappel à tous de notre émerveillement d’enfant, nécessaire pour ré-enchanter le monde.
Le duo Bertrand-Jugnot signe ici son deuxième opus réussi, après le très acclamé Magicien(s) tout est écrit et c’est une réjouissance pure, on aime cet air décontracté et désinvolte de l’artiste sur scène qui fait mine que tout est simple et facile à réaliser. On se prend au jeu et il est sans douter qu’un tel virtuose sur scène suscitera de nouvelles vocations parmi l’assistance de ce soir. Un spectacle résolument tourné vers les enfants, qui laisse place à leur riche imagination mais qui provoquera chez les adultes une aussi grande stupéfaction, retombant ainsi dans leur tendre enfance.
Nous n’avions jamais vu autant de talent personnalisé qui nous ayant coupé le souffle pendant ce grand spectacle de magie, conçu comme un fil tendu de relation directe et intime à son public, où le magicien donne, transmet et reçoit. Un beau moment de grâce à vivre en particulier lors de cette période des fêtes où tout est émerveillement. Un spectacle théâtral de mentalisme et de magie à vivre au Splendid jusqu’en janvier 2020. Nos remerciements s’adressent à Jean-Luc Bertrand, à Guillaume Andreu, agent de presse pour cette belle découverte réjouissante et à la belle plume française Alice Guiol. Un spectacle étonnant pour petits et grands donné au Splendid, le célèbre café-théatre sis au 48 Rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris - www.lesplendid.com - Décembre 2019
Le piano perd les pédales
avec Adri1
Allumez vos téléphones et jouez – En cette fin d’année, les illuminations s’emparent des rues parisiennes et nos esprits s’évadent dans les théâtres. Une pièce, jouée au Grand Point Virgule, attire notre attention. Après de nombreuses représentations au Mélo d’Amélie, c’est au pied de la Tour Montparnasse, dans cet ancien cinéma de la capitale que nous acceptons de participer à une drôle d’expérience interactive. Si pour l’instant l’intitulé du spectacle, Le piano perd les pédales, ne donne aucun indice sur l’aventure qui nous attend, les hôtes de ce lieu intimiste se chargent d’en expliquer les règles.
Billets validés, on nous propose une batterie externe pour recharger notre téléphone portable. La curiosité, l’impatience et l’inquiétude nous gagnent… Nous nous interrogeons sur ces amusantes instructions et prenons place sur les grandes banquettes rouges. Quelques habitués se retrouvent, d’autres spectateurs novices comme nous se pressent au premier rang pour ne manquer aucun détail des animations proposées.
En fond de scène, un écran géant nous recommande vivement d’installer une application pour profiter pleinement de notre soirée. Cet outil numérique, permet à chaque spectateur de s’identifier grâce à un pseudo et une photo mais surtout facilite la communication avec la production du spectacle et le jeune talent Adri1. Une fois l’application installée pour tous, le spectacle ainsi que les festivités, rires et amusement peuvent commencer. Pour une fois que nos smartphones ne sont pas persona non grata à un spectacle !
Adrien Pelon alias Adri1 a la comédie, la musique et la danse qui coule dans ses veines. Issu d’une formation de sciences économiques et sociales, il a décidé de vivre de ses passions, très bon choix ! Son entrée sur scène nous le prouve très bien. Vêtu d’un habit de maître de piste de cirque et inspiré du film The Greatest Showman, Adri1 se présente à nous majestueusement. Bouche bée devant sa prestance, son incroyable grand écart et ses premières vocalises nous comprenons rapidement que nous allons assister à un show singulier. Avant de se produire seul sur scène, Adri1 a étudié le chant avec de grands noms: Jasmine Roy, Carole Chabry, Michel d’Ottaviani ou encore Nadine Cherry.
En 2013 il a intégré le cours Florent dans un double cursus théâtre et comédie musicale puis remporte un grand prix de chant dans une compétition internationale à Los Angeles. La Belle au bois dormant, David et le temps des prophètes, Ulysse L’Odysée…. de multiples comédies musicales s’arrache le jeune artiste. Mais sa participation au spectacle Résiste de l’inoubliable et légendaire chanteuse France Gall le propulsera sous le feu des projecteurs. Ambitieux et polyvalent, il a été choisi pour incarner le rôle de Michel Ardan dans l’étonnant voyage musical Jules Verne avant de briller au télé-crochet The Voice .
Fort d’une riche expérience artistique, Adri1 a inspiré le producteur Alex Goude. L’humoriste et ex-animateur de l’émission La France a un incroyable talent a imaginé pour «son poulain» un one man show 100 % interactif. Dans une mise en scène complètement dingue, moderne et très simple, Adri1 invite les spectateurs à se joindre à lui dans l’écriture du spectacle. A l’aide de l’application dédiée, via des sondages très simples d’utilisation, nous pouvons décider de la chanson qu’il va nous interpréter ou encore de sa coupe de cheveux…. La tournure que prend le show résulte du seul choix du public ! Nous nous amusons d’Adri1 en lui donnant d’originaux défis, nous nous mordons les doigts quand la majorité ne suit pas nos préférences et rions aux larmes des sketchs. Rythmée par la présence de divers personnages incarnés par Adri1, de vidéos hilarantes : tout a été pensé pour se divertir , en prendre plein les yeux et les oreilles.
Nous aimons ces spectacles qui donnent la parole au spectateur. Ce dernier devient acteur du moment, partage avec le comédien et ses voisins de sièges émotions et anecdotes. A l’heure où le monde est hyper-connecté, Alex Goude a compris les nouveaux codes pour capter l’attention et susciter l’intérêt des spectateurs habitués ou non des comédies où le rire est facile, évident et naturel. Le piano perd les pédales nous a fait rire mais nous a aussi beaucoup ému. Les différentes prestations musicales sont à couper le souffle. La puissance vocale d’Adri1 nous a laissé sans voix… notre coup de cœur s’adresse particulièrement à son incroyable et touchante interprétation du tube Il jouait du piano debout.
Nous remercions Adri1 et Alex Goude pour ce show hors du commun, les équipes du Grand Point Virgule situé au 8 bis Rue de l'Arrivée, 75015 Paris, notre rédactrice Célia Baroth et enfin à Marina Roque pour son aimable collaboration. Comme chaque représentation est unique, nous renouvellerons très volontiers cette expérience fort amusante. - www.lepointvirgule.com et www.adri1officiel.com – Décembre 2019
Siddhartha, l'Opéra Rock
au Palais des Sports
La renaissance d'un mythe en musique – Il était une fois un prince pas comme les autres. C'est dans la renversante salle du Palais des Sports que nous nous apprêtons à assister à la réincarnation d'un mythe en musique. Le show musical-événement de l'année tant attendu promet d'être grandiose. C'est l'occasion pour nous de prendre connaissance d'une fable merveilleuse et pleine d'humanisme qui nous fait du bien aujourd'hui plus que jamais. Siddhartha l'Opéra Rock, c'est l'histoire d'un homme destiné à devenir roi, plus connu sous le nom de Bouddha. Le jeune prince est né avec un tout autre rêve: connaître la véritable nature de l’Homme. Gaieté, poésie et enchantement, ce spectacle est une réelle ode à l'Homme et à la nature.
Nous voici donc installées parmi un public varié, impatient de connaître ce qui se cache sous le grand rideau noir cachant la scène, qui nous promet déjà de belles surprises. Le pari est risqué, pourtant l'aura des artistes et la puissance des musiques et des textes qui se dégage du spectacle a de quoi fédérer le plus grand nombre. Le mariage entre la quête de sens et la composition de grandes mélodies marquera la comédie musicale de créativité. Ici, la musique est le phare de la comédie, tout y est chanté et déclamé sous des mélodies justes et entraînantes. C'est tout un univers qui se construit et qui se dessine à travers les chansons écrites et composées par David Clément-Bayard, dans lequel chacun d’entre nous peut se retrouver. Chaque musique évoque un message fort: la relation parent-enfant, la destinée, la quête de soi, l'espoir et bien d'autres. Les voix sont bien présentes et l'harmonie au rendez-vous. Les prouesses musicales ne sont pas les seules à nous entraîner, les danseurs livrent aussi une performance saisissante: acrobaties, voltiges, équilibrisme, etc. Le talent vocal de Melissa Forton, qui interprète Gotami la mère adoptive du prince, nous porte tout le long du spectacle et donne le ton dès le début en nous livrant une performance parfaitement et tendrement maîtrisée.
Il est vrai que cela est rare de pouvoir assister à la mise en scène d'un mythe historique certes, mais aussi de découvrir la fondation d'autres cultures. Siddhartha l'Opéra Rock est avant tout extraordinaire de par ses costumes et ses décors. Nous relevons tout de suite l'attention portée aux détails, les décors sont pensés scrupuleusement des côtés jusqu'au centre de la scène et du sol au plafond. La beauté et la vivacité des couleurs nous éblouit, c'est un véritable jardin fleuri de teintes majestueuses. Des toiles géantes constituent le décor afin de faire voyager les spectateurs dans différentes ambiances: un palais, une forêt, une place de marché, etc... Les spectateurs ont même la surprise de découvrir un gigantesque banian placé au centre de la scène dans la deuxième partie du spectacle. Les costumes quant à eux, font rayonner les personnages et l'on sent à travers la scénographie et la mise en scène les multiples et divers parcours de toute l'équipe.
Magda Hadnagy, la metteuse en scène en est elle même témoin, elle s'initie dès son plus jeune âge aux arts du spectacle et chante dans les coeurs de l'Opéra de Paris. Prodige de la musique, elle réalise son premier album à dix-sept ans. Elle réalise aussi la mise en scène de nombreux spectacles pour des productions françaises et internationales, et met en scène notamment la version concert en français du spectacle phénomène mondial Les Misérables. C'est cette même diversité qui permet de créer un univers spectaculaire qui remet au goût du jour des questionnements essentiels et nous plonge dans une histoire peu connue et finalement passionnante: le véritable chemin de Bouddha. Les décors, les costumes, la mise en scène se font gracieusement les témoins de cette recherche de bonheur, du monde divin et de la poursuite de l'espoir.
L'opéra rock est divisé en deux parties, la première relate la vie de Siddhartha et son parcours jusqu'à son mariage. La deuxième partie est la révélation du spectacle, on suit le protagoniste dans sa quête spirituelle, la comédie musicale prend alors tout son sens et nous offre à voir un côté beaucoup plus pénétrant et symbolique. Cette quête inspirante est magnifiquement portée par Inca, l'interprète de Siddhartha qui nous montre avec talent les différentes facettes du personnage et chez qui l'on ressent, en effet, l'expérience de la comédie musicale couler dans les veines. Il est bon de voir un public emporté par l'ambiance générée par la scène et la musique qui, il est vrai, nous embarque et arrive à nous conquérir.
Nous relevons aussi avec plaisir un autre point fort, la complicité des acteurs sur scène qui nous séduit et nous charme. C'est cette complicité qui crée la fluidité et une osmose parfaitement maîtrisée. Nous soulignons en particulier celle entre les personnages de Siddhartha et de son cousin interprété par Axel Hirsoux, qui livre lui aussi une prestation pleine d'émotion et de douceur. C'est l’un des personnages qui nous touche et qui nous attendrit le plus du spectacle de par sa sincérité et son jeu franc et véritable. C'est donc une histoire inspirante nous portant grâce à son message de paix et chargé d'humanité qui nous inspire et réunit la salle qui se voit acclamer les artistes à la fin du spectacle autour d'une standing ovation bien attendue. Siddhartha L'opéra Rock est bien plus qu'une comédie musicale, c'est une leçon d'espérance qui nous fait plaisir !
Pour la découverte de cette agréable surprise à savourer entre amis ou en famille nous adressons nos remerciements à l'attachée de presse Nathalie Robin. Photos de Philippe Frétault. Pour profiter du plaisir de ces représentations qui réjouiront les amateurs de comédies musicales, rendez-vous jusqu'au 5 janvier 2020 au Palais des Sports de Paris, 34 boulevard Victor, 75015 Paris - www.ledomedeparis.com ou site officiel www.siddharthaloperarock.com – Décembre 2019
Guillermo Guiz
au Tap Poitiers
L’humour belge à vif – Qu’il est agréable d’explorer d’autres contrées du théatre francophone et de se rendre hors de nos sentiers battus, en province, pour y découvrir des talents prometteurs. C’est le cas pour notre venue au Théâtre Auditorium de Poitiers (dit TAP), dynamique institution culturelle de Nouvelle Aquitaine qui nous reçoit dans un bâtiment futuriste et chaleureux, en fière opposition avec les nombreux monuments historiques de la ville de Poitiers.
Le Théatre Auditorium de Poitiers, une scène nationale particulièrement active, établie depuis 2008 dans ce cocon moderniste dessiné par l’architecte portuguais Joao Luis Carrilho da Graça, que nous avons eu également plaisir à découvrir dans son large auditorium lors d’un concert classique, - voir notre rubrique Concerts Classiques.
Ce soir là, l’affiche est prometteuse et enjouée: le trublion belge qui monte, Guillermo Guiz nous présente la mouture finale de son spectacle, lequel a bientôt 4 ans, tournant avec succès en Belgique et en France.
Nous voici dans dans beau théâtre flambant neuf de 800 places, comble, le public est venu nombreux et déjà acquis à celui qui fait parler de lui chaque semaine dans l’émission radio de Nagui. Quelques minutes avant le spectacle, la salle est dénumérotée, nous permettant de venir au plus près de là où l’action va se passer.
Le voilà planté devant nous, dans un décor absolument simple, l’enfant de la balle à l’accent belge croustillant (sans etre trop marqué), le beau gosse d’Anderlecht, ancien footballeur qui campe son style acidulé et sa gouaille vive, du haut de ses 37 ans. Le jogging est de mise, et le voilà se livrant à nous comme si nous le connaissions depuis longtemps. Le fringuant jeune homme nous fait penser à un Matt Pokora avec un esprit, il a la vanne facile et décomplexée, il distille son énergie spontanément, pour le plus grand plaisir de son public qui tombe vite sous son charme masculin et gamin.
Il ne manque pas d’assurance et on est tout de suite charmé devant autant de bagout et d’entrain. Guillermo, de son vrai nom Guy, se lance dans des diatribes en chaine, avec une ardeur nonchalante, lachant au détour d’une phrase une pique sexiste, raciste (au second degré) ou sexuelle (au premier degré cette fois). Tout cela contenu avec une certaine adresse, un subtil mélange de grossièreté assumée et de bon coeur, teintée d’une bonne dose de réalisme acerbe. On frise l’absurde, l’introspection vache étalée à tous mais il en ressort une sincérité unique qui nous tiendra en haleine pendant tout le spectacle d’1h30.
Guy Vertraeten s’en prend à ses parents, aux handicapés, aux noirs, aux cassos, aux femmes et à toutes les catégories de son imagination vécue, tournés en dérision. Une misse en perspective iconoclaste joviale qui nous surprend à chaque tirade.
Guy a tout fait et tout vécu, espoir du foot privé de club belge pour cause de faillite, gérant de discothèque, journaliste à France Soir, c’est désormais dans le rire pour les autres qu’il s’épanouit, une révélation vécue suite à la découverte du comique américain Luis C.K. Le belge bien bâti et tatoué manie la langue française avec une adresse remarquable, ce qui contraste assurément avec son physique de grand sportif belge. Un jeune talent comique qui nous fait penser à la verve de Desproges, avec une dose de XXIème siècle en plus.
Guillermo Guiz a un bon fond (c’est son titre) est un spectacle riche en rebondissements et en mises en abîmes, avec un thème récurrent toutefois: son auto-centrage sexuel assumé qu’il décrit avec franchise et sans a-priori, vif et brut, comme si un petit garçon découvrait ces choses-là. On en rit assurément. Guillermo-Guy nous montre une chose: il est un vrai maître du stand-up, il manie son verbe avec dextérité et nous fait entrer dans son univers et histoire personnels. Fin du fin, Guy nous sert en épilogue un extrait de son futur spectacle lancé début 2020, la tournée de ce spectacle s’achevant après plusieurs saisons au Point-Virgule et au Bataclan.
Un spectacle étonnant et un personnage attachant servi par l’une des plus belles salles de Nouvelle Aquitaine, à la sonorisation remarquable. Tout de bois clair revêtue, elle nous fait penser à ces théâtres de planches, pratiqué au tout début de cet art de rue. Nos remerciements s’adressent à Ingrid Gouband du TAP. Photos Arthur Pequin, Francis Bellamy et Thomas Braut. Le TAP de Poitiers, un grand théâtre de Nouvelle Aquitaine, établi avec passion au 1 Boulevard de Verdun, 86000 Poitiers - www.tap-poitiers.com et www.guillermoguiz.com – Octobre 2019
La Nuit aux Invalides
Un spectacle parisien grandiose – C’est devenu notre célébration rituelle de début d’été à Paris: assister au magnifique spectacle haut en couleurs qui se tient chaque été depuis 2012 dans la majestueuse cour d’honneur de l’Hôtel National des Invalides. Un moment féerique qui en met plein les yeux, tant pour les grands que pour les petits. Pour sa 6ème saison renouvelée avec succès, nous voila propulsés dans 3000 ans d’Histoire de France, celle de Lutèce, le nom gallo-romain de Paris.
Déjà 400 000 spectateurs sont venus aux Invalides sous l’égide d’Amaclio, cette brillante société de production de spectacles hors normes, utilisant les façades de bâtiments historiques de France comme écrin de belles animations visuelles et sonores. 10 projecteurs laser 4K de haute définition vont magnifier ce bâtiment chargé d’histoire. 45 minutes de pur spectacle, présenté à la presse et aux happy-fews lors de cette avant-première exclusive. Nous sommes ravis de répondre favorablement à cette généreuse invitation, la veille du grand lancement public du spectacle.
Ce conte historique merveilleusement mis en images et mouvement est l’oeuvre créative de Bruno Sellier, grand spécialiste français de ce type d’animations nocturnes de haut vol. On l’a remarqué notamment avec La Conquête de l’Air au Grand Palais, aux Luminescences d’Avignon et les parisiens ont vu son riche talent avec Notre-Dame de Coeur projeté sur Notre-Dame.
Les émotions sont fortes lors de ce spectacle qui fait appel à la fibre historique du coeur des français, en ces lieux qui résonnent de faits historiques, un monument fondé par Louis XIV, embelli par Napoléon et utilisé depuis par la République. Les voix saisissantes d’André Dussolier, Jean Piat, Céline Duhamel et Jacques Roehrich rehaussent ces fresques magiques de sonorités douces ou fortes suivant l’effet recherché.
Des Gaulois à Clovis, Napoléon et De Gaulle et jusqu’à nos jours, 3000 ans de la riche histoire de Paris défilent sous nos yeux. Une fresque géante magnifique se dévoile sous nos yeux, c’est géant, immersif et incroyable, on se croirait dans un spectacle 4D tant c’est vivifiant et prenant. Des personnages tels que De Gaulle sont rendus à nouveau vivants dans ce récit historique foisonnant d’émotions. Trois écrans de pierre rénovés valorisent cette narration didactique et fidèle, célébrant les 250 ans de la naissance de Napoléon en particulier.
Nous voilà transposés dans le temps et telle une belle machine à voyager dans les époques, l’immersion est enveloppante, nous nous retrouvons à d’autres périodes de l’histoire de Paris, accompagnés par des personnages illustres qui nous racontent leur histoire et l’histoire de France. On aime ces fines arabesques et vitraux peints de cette belle façade, nous sommes pris par l’émotion tels de petits enfants devant un sapin de Noël tout illuminé. C’est très réussi et le public applaudit et ovationne en final.
Après 53 spectacles créés par Sellier, on sent la maîtrise aboutie de cet artiste accompli. La seconde partie du spectacle est toute aussi empreinte de symbolique et de lumière, avec l’illumination du Dôme des Invalides par 1000 chandelles. On déambule avec respect autour du tombeau de Napoléon, de Vauban, de Lyautey, de Foch et d’autres, sous une lumière bleue et rose. Un moment nocturne inédit en plein Paris.
Nous avons eu grand plaisir à vivre une telle émotion intense au cours d’un spectacle ludique et sensationnel en nocturne en plein Paris, certainement un clin d’oeil romantique idéal cet été. Une belle épopée romancée qui va célébrer son millionième visiteur cette année. La Nuit aux Invalides, certainement un immanquable de cet été 2019 à Paris. Il est, avec les réjouissances nocturnes de Versailles, l’une des attractions les plus séduisantes de chaque été à Paris.
Nos invités de la presse étrangère ce soir là bénéficient d’une traduction instantanée en anglais et en espagnol. Un grand spectacle nocturne à retrouver du mercredi au samedi, jusqu’au 30 août à 22H30 en juillet et à 22h en août. On peut retrouver cet été en France les autres spectacles d’Amaclio: Les Chroniques du Mont au Mont Saint-Michel, la Cité des Pierres Vivantes à Carcassone et Moulins entre en scène, une nouveauté à Moulins dans l’Allier. Pour ce spectacle mémorable en émotions riches, nos remerciements s’adressent à Diane Soulié et à Mari-Gwen Carichon d’Amaclio et à notre collaboratrice Dina Ismagilova. Photographies: Luc Arden - www.lanuitauxinvalides.fr et www.amaclio.com - Juillet 2019
Le Rock'in 1000
au Stade de France
Un concert rock magistral – Depuis plusieurs mois, nous surveillons les communiqués de l’agence de presse parisien Sébastien d’Assigny à l’affût des nouvelles de cet événement rock atypique: le Rock’In 1000 au Stade de France. Un concept unique en France et en Europe, d’origine italienne, en la personne d’un petit groupe de musiciens amateurs qui se sont mis l’idée en tête de faire jouer par 1000 musiciens amateurs un titre des Foo Fighters pour les faire venir jouer dans leur petite ville de Cesena.
Quelques mois après, après une vidéo devenue virale mondialement, pari réussi: les Foo Fighters sont là en Italie et désormais le concept devient une succès story: une tournée européenne est lancée, toujours réunissant un millier de fous heureux sur scène, amateurs mais talentueux pour présenter les titres mythiques d’AC/DC, de Nirvana, des Rolling Stones et bien d’autres.
En ce 29 juin, au lendemain de la finale France-USA du mondial féminin, c’est Philippe Manoeuvre, l’un des plus célèbres rockers de l’Hexagone qui sera à la manœuvre ce soir (heureux jeu de mots). C’est une première pour nous au Stade de France, on s’attend donc à du grandiose, nous allons être servis.
On aime cette idée simple de réunir sur scène de parfaits inconnus qui s’éclatent dans leur art, avec bonne humeur et happy attitude. Le coeur du groupe des italiens est là pour transmettre cette feel good vibe. Ils seront sous la coupe d’un chef d’orchestre des plus dynamiques.
Le décor est grandiose par cette enceinte gigantesque, 50 000 personnes sont bientôt rassemblées ici, clamant des titres archi-connus de répertoire rock. Assis en Zone J, nous contemplons toute cette foule rassemblée, bon enfant et tout sourire, malgré la canicule qui bat son plein. 1038 musiciens amateurs vont se produire ici, sélectionnés sur 5000 candidats pour interpréter 19 classiques du rock, du jamais vu en France.
Nous pénétrons dans l’arène géante, elle est remplie aux trois quarts, car les besoins de la scène l’exigent. Dans la foule, tous les âges, des plus jeunes enfants équipés de casques de travaux aux plus anciens vintage, témoins des années folles du rock. Tatouages, boucs et gros muscles se montrent ici, mais dans une ambiance décontractée et même familiale, ce qui nous étonne même un peu, nous nous attendions à moins de calme et de sagesse en ces rangs. T-shirts au nom de groupes légendaires, bière qui coule à flot ajoutent à la célébration commune des joies du rock, en présence du Biggest Rock Band on Earth, le plus grand groupe du rock de la Terre comme l’annonce fièrement les écrans géants. Tous sont venus partager de belles émotions. L’enceinte du Stade aux lignes épurées est impressionnante, nous sommes au plus bas et au plus près de la scène.
Treillis et cheveux gris seyants, un DJ émérite en première partie chauffe les happy few rassemblés ce soir, dansant sur des vinyles d’anthologie reprenant les titres phares du rock. Jack Lang fait une apparition en guest star impromptue sur la piste, suivi du groupe des fondateurs italiens de cet évènement hors normes, fruit des miracles technologiques du XXIème siècle.
Car c’est en 2015 que tout a commencé, où suite à un crowdfunding de 6 mois, Fabio Zaffagnini, un géologiste marin de 43 ans passionné de musique fait le pari insensé de rassembler 1000 musiciens venus du monde entier pour jouer un titre des Foo Fighters. La vidéo devenue virale compte 49 millions de vues à ce jour et dès lors, chaque année, ces fous furieux attachants conçoivent une grande messe haut en couleur, festive et musicale.
En 2016, ils jouent au stade Dino-Manuzzi de Cesena, en 2017 à Val Veny (Mont Blanc), en 2018 à Florence avec en marraine la rockeuse Courtney Love et pour la première fois en dehors d’Italie, les voilà au Stade de France en ce 29 juin 2019, pour le plus grand bonheur de ces français amateurs d’un rock décomplexé et bon vivant qui feront la vedette ne serait-ce qu’un soir.
Sous la chaleur étouffante de la canicule qui frappe Paris, les rires et accolades vont bon train dans le public. Une séquence Kiss en direct est lancée et les couples se prennent au jeu, sous une musique glamour d’Elvis. Le meilleur look masculin et féminin est élu, ils repartiront avec des instruments rock. Une holà géante est lancée, le show est prêt à commencer.
Tels des rockstars, le présentateur appelle un à un les groupes de musiciens qui vont composer l’orchestre. Les 197 bassistes ouvrent le bal, descendent les marches depuis le fond du stade, ce sont tous des amateurs, de tous les milieux, tous unis par la passion de la musique. Viennent ensuite les 238 batteurs, puis les 394 guitaristes et enfin les 104 chanteurs et 105 chanteuses. Tous ont le sourire aux lèvres, jouer ici est une première et certains se sont affublés de doudous, de masques de lutteurs, de casques de vikings ou sont déguisés en Mario Bros ou Superman. La grande kermesse du rock peut commencer.
Philipe Manoeuvre, le plus célèbre des critiques rock de France est le maître de cérémonie parfait du show, il va même donner de sa personne. Amitié, sincérité et bonnes anecdotes vont rythmer ses habiles interventions tout au long du spectacle. Il accueille le chef d’orchestre de ce soir, Alex Deschamps, vêtu d’une veste rouge, qui tel un toréador, va littéralement se déchaîner sur scène, étant un spectacle à lui tout seul. Il fait jurer à tous ses musiciens de ne pas faire de fausse note.
Oui le rock n’est par mort Philippe, et soudain les 1000 musiciens se lancent avec toute la puissance des watts poussés à fond, avec un survolté Highway to Hell d’ACDC. Enorme et rageur, tout le Stade tremble devant autant d’énergie réunie et qui fait un seul corps avec son public. On remarque que certains batteurs ont des baguettes lumineuses, qui transparaissent sous les fumigènes déclenchés. Les 400 batteurs sont particulièrement impressionnants car on les voit tous en rythme à la seconde près.
Sans tarder, vient Should I stay or Should I Go des Clash qui donne le Là du spectacle: du rythme, de l’action. Chaque instrument a son carré répartit sur scène et des gurus-coachs donnent la cadence et motivent les troupes qui effectuent toutes sortes de mimes ou de contrepétries, ajoutant à la folie de ce spectacle géant.
Puis, nous voici dans la génération de votre rédacteur, avec Smells like Teen Spirit de Nirvana. L’effet dégagé est spectaculaire, quelle idée incroyable d’avoir pensé à rassembler autant de talents sur scène. Les musiciens amateurs ont tous été auditionnés et ont travaillé dur pour répéter. Aujourdhui, Rock’in 1000 est une communauté forte de 10 000 personnes qui évolue autour de ces grands rassemblements musicaux. Vont suivre pendant 3 heures tous les titres incontournables du rock, des années 60 aux années 90.
On admire les belles scénographies lumineuses et pyrotechnies réussies. Il y aura bien sur le titre Learn to Fly des Foo Fighters, qui est devenu un peu l’hymne de Rock’in 1000. Rock’in 1000, est la preuve que tout le monde peut faire du rock. Nous sommes ravis de voir des femmes parmi les musiciens. Des batteuses, des guitaristes et des bassistes égayent cette assemblée de gentils fous.
Pour cette première édition en France, il fallait bien faire un clin d’oeil au répertoire rock hexagonal. Vient sur scène Norbert dit Nono, guitariste de Trust mais aussi de Johnny Halliday. Le Stade entier se lance alors dans un Allumer le Feu déchaîne, en version karaoké géant, certainement le plus grand karaoké de France. S’en suit le mythique Un autre monde de Téléphone, lui aussi en karaoké.
Le public exulte, danse et chante à doisin, une vraie party géante, comme un immense festival rock réuni dans le Stade de France. Le Seven Nation Army des White Stripes, autre titre iconique s’enchaîne et est repris tout en coeur par la foule. Le chef d’orchestre, chien fou attachant passe à travers tous les groupes de musiciens, théâtral et burlesque.
Si nous n’avions pas oublié les boules quiès, tout aurait été parfait. Nous avons vécu un joli moment festif, une plongée d’un soir dans l’univers explosif du rock, porté par des amateurs courageux et passionnés, qui nous ont donné un bel exemple de communion des talents. Un show parfait, gigantesque et décomplexé, qui nous a séduit par son bon esprit communicatif. Seul regret, de ne pas avoir vu Bitter Sweet Symphony de The Verve et ses violons à cette édition, un titre qui fût joué en 2016 à Cesena. L’appel est lancé pour l’année prochaine.
Pour ce formidable évènement, nos remerciements s’adressent à l’agence de presse spécialisée Sébastien d’Assigny. Un show gigantesque et attachant qui annonce les réjouissances de l’été, à retrouver à L’Arena de Frankfurt le 7 juillet 2019 et qui s’est joué dans l’impressionnante enceinte du Stade de France 93200 Saint-Denis - www.rockin1000.com - Juillet 2019
Le Montgo Rock Festival
Un festival espagnol chatoyant – Le printemps est l’anti-chambre festive aux grands festivals de l’été et nous voulions parler dans cette rubrique d’un festival européen à taille humaine. Direction est prise en ce mois de mai pour l’Espagne, pour découvrir le Montgo Rock Festival (ou MRK), un jeune festival établi dans la ville balnéaire de Javéa, l’une des perles de la Costa Blanca.
Pour nous y rendre, nous atterrissons soit à Valencia, soit à Alicante et une petite heure de route après, nous sommes à côté de Dénia, juste en face d’Ibiza pour nous réjouir d’un beau soleil de printemps sur le port typique du village côtier ou sur l’Arénal. Les préparatifs du festival vont bon train, installant deux scènes près de la marina, avec un large espace recouvert d’herbe synthétique qui donnera un air champêtre aux festivités placées sous l’égide du rock sous toutes ses formes. Un système de tokens nous permet de nous désaltérer ou de nous restaurer entre chaque groupe qui se succède sans délai de plateau en plateau.
Le festival tire son nom de la montagne du Montgo, mont emblématique de la région, situé aux portes de Javea, qui est l’une des plus jolies montagnes de la Costa Blanca, elle fait partie de même massif qu’Ibiza. Elle est à Javéa ce qu’est la Table Montain à Cape Town. Il domine le paysage du festival.
La programmation 2019 présente un rock espagnol, avec toute sa variété et sa richesses, allant du jazz rock à du rock plus musclé, sans pour autant tomber dans le hard rock ou du métal. Le panel des invités à la programmation de cette année est large, regroupant des talents confirmés en Espagne ou plus novateurs, pour livrer des rythmes inédits à nos oreilles. Une découverte en soi, saluée par un beau soleil.
Le festival se déroule sur deux jours, vendredi et samedi, alliant une partie jouée en plein jour et une autre de nuit, par des sets continus de 17 heures à 2 heures du matin. Nous découvrons un public venu nombreux, local et international, attiré par la belle programmation hispanophone, dont certains groupes bien connus dans le pays de Cervantès.
Le Montgo Rock Festival agit comme un baume rafraîchissant permettant de découvrir non seulement des talents et des artistes confirmés mais aussi une chaleureuse ambiance où chacun peut profiter de l'instant présent tout en se laissant envahir des nombreux rythmes musicaux proposés tout au long de ce festival. C'est un moyen de se déconnecter momentanément du monde extérieur et tout simplement prendre un bol d'air frais «à la Javea».
Notre rédaction a fortement apprécié le Montgo Rock Festival pour la qualité des artistes proposés mais aussi pour son organisation. Ce fût ainsi très facile de plonger dans l'univers festif de cet événement et de se mélanger à un public qui ne demandait qu'à passer des moments musicaux conviviaux. Une belle réussite et un atout supplémentaire pour une région où il fait bon y vivre.
Nous sommes frappés par l’ambiance bon enfant du festival, les gens y sont sympathiques, ouverts et détendus, ce qui contraste avec la programmation rock de celui-ci. Les locaux y sont même venus en famille, se réjouissant d’animations ou de restaurations ambulantes organisées tout autour des plateaux scéniques. La sécurité est bien organisée et aucune bousculade n’est à déplorer, tout le monde est particulièrement sage, debout ou assis sur la pelouse, applaudissant leurs groupes préférés.
Pour notre part, nous découvrons en néophytes certains groupes présents au programme de cette session 2019 tels Tarque, Bebe, La Fuga ou Ivan Ferreiro. Vendredi soir, notre groupe préféré sera BadLands avec sa chanteuse particulièrement douée qui mêle du chant espagnol typique à des harmonies rock. C’est très réussi, en sus d’un jeu de lumières habile qui met en valeur le plateau.
Le lendemain samedi, nous nous rendons dans l’après-midi au festival qui avec ce soleil radieux, la belle montagne du Montgo en arrière-plan prend tout de suite des airs de Coachella californien. Nous assistons à une performance des plus stylées et poétiques de la formation Morgan, un groupe espagnol clavier, voix et guitares qui nous fait penser au meilleur du rock, à la fois suave, moderne et rythmé. Nous sommes charmés par la voix de la chanteuse du groupe, qui se révèle être l’une des meilleurs chanteuses et clavier de ce festival 2019. Elle conquit le public qui ovationne ce très beau set. Un groupe poétique et spirituel presque qui a donné le meilleur de soi et du rock, félicitations.
Nous nous rendons sur la seconde scène pour assister à la performance d’Angel Stanich, un groupe de 5 musiciens hors pair avec un chanteur rempli d’énergie. Avec ce coucher de soleil et son style unique, nous pensons immédiatement aux BeeGees, nous assistons à un pur moment de rock’n’roll partagé, un autre set de qualité du festival valencien.
Nous repartons ravis d’autant d’émotions vécues pour et par un si grand nombre, avec un festival bien organisé à taille humaine. Pour cette découverte printanière en Espagne, nos remerciements s’adressent à Anitta Ruiz. Le Montgo Rock Festival, un évènement festif établi depuis 2016 à Via Augusta 94, Javea, Espagne - www.montgorock.es – Mai 2019
Le Paradis Latin
Un grand show de music-hall renouvelé – Le music-hall parisien évolue et le fait avec brio au nouveau Paradis Latin avec sa toute dernière revue intitulée l’Oiseau Paradis. Nous voici conviés avec plaisir au dîner-spectacle de la grande première de la dernière création du célèbre cabaret parisien Le Paradis Latin avec en tête d’affiche la médiatique Iris Mittenaere, autrement connue pour être devenue Miss France puis Miss Univers en 2016. Nous nous rendons intrigués à cet événement très attendu, annoncé à grand renfort de communication publique. Le Paradis Latin, révolutionné par l’homme d’affaires franco-brésilien (ex-énarque) Walter Butler, fait parler de lui et nous sommes ravis d’assister à la renaissance artistique d’une salle qui s’était assoupie quelque peu.
C’est un grand soir en ce 2 mai, le Tout-Paris des arts, des médias et de la mode est venu applaudir cet évènement d’inauguration. Smokings ajustés et robes tendance sont de rigueur parmi les happy fews, un air de Great Gasby flotte sur l’assistance et sur cette belle grande salle que nous découvrons pour la première fois.
Nous voici installés à dîner, certes un peu serrés car la salle est archi-comble pour ce premier acte du nouveau cabaret. Pour pallier à cela, la brigade toute de noire vêtue joue de célérité et d’attentions et arrive à servir les 700 places assises sans coup férir, en flux tendu des plats chauds. Nos voisines sont issues de la mode ou de la danse, tout ce petit monde parisien est venu applaudir des amis danseurs ou costumiers qui ont oeuvré à monter ce grand spectacle en seulement deux mois, un exploit.
Nous sommes accueillis par un champagne Malard Brut (il s’en écoule plus de 45 000 bouteilles en ce lieu chaque année) puis par un Bordeaux Carons de Guyenne 2017 (plus de 80 000 bouteilles sont bues ici par an), nous aurions pu aussi jeter notre dévolu sur un rosé Domaine de la Brillane Bio des Coteaux d’Aix en Provence. Notre entrée donnera droit à un saumon fumé tranché main et fumé au bois de hêtre et à un délicieux foie gras de canard et sa brioche dorée.
Nous admirons l’architecture de cette salle élégante, construite sur ordre de Napoléon en 1803, détruite en 1870 et reconstruite par Gustave Eiffel en 1887 en même temps que la célèbre Tour. Un chef d’oeuvre de classicisme et d’orfèvrerie d’art, répartie sur deux niveaux. Cette nouvelle revue célèbre les 130 ans du cabaret et le fait avec audace et panache. Nos plats sont accompagnés d’un e performance sur scène intimiste, faisant appel à de la chanson des années 20 et 30 puis à une formation classique live. On se croirait dans un gentlemen’s club londonien ou dans un pub caché du temps de la prohibition, surtout que tout le monde s’est mis sur son 31 ce soir là (à l’exception d’un car de touristes indiens en fond de salle qui n’ont pas été prévenus à l’évidence).
Nous donnerons langue à un filet de daurade rôti au citron confit et à un émincée de magret de canard, sauce aux airelles et miel, rosace Anna, un fin régal dans la pure tradition de la cuisine gastronomique française. Quelques transformistes et une Madame Loyal énergique passent dans l’assistance d’humeur bon enfant pour égayer les convives et commencer à chauffer la salle.
Le dessert servi, un nougat glacé et son coulis de fruits rouges préparés par les chefs MOF Serge Bréda et Jean-Jacques Massé, le grand show peut commencer avec l’apparition par le fond de la salle d’Iris en lumineuse meneuse de revue, toute de rose et corset vêtue, auréolée de magnifiques plumes de haute couture française.
Nous entrons vite dans la narration de ce spectacle, submergés devant autant d’énergie vive. Les numéros s’enchaînent avec célérité, aucun temps mort dans cette dynamique production. Certains petits réglages restent à faire mais cette première est particulièrement réussie, le public est conquis dès les premiers instants.
Tout à tour, nous voilà transportés à New-York, Las Vegas, sous le mers, dans les années 70 ou dans le futur, les numéros dansés libèrent sur scène une énergie rare, spontanée et généreuse. Nous sommes loin des revues formatées et impersonnelles d’autres maisons parisiennes. Une énergie libre s’y exprime et partage son bonheur pour le spectacle.
On ne présente plus la ravissante Iris, la belle ingénue de 26 ans originaire de Lille, deuxième française à devenir Miss Univers depuis 1953. Fraîche et souriante, elle illumine la scène de sa gentillesse et de sa bonne humeur, l’assistance retient son souffle à chacune de ses apparitions. Elle donne une dimension de jeunesse à ce grand show et on sent la passion du spectacle qui l’habite. Elle n’en demeure pas moins une tête bien faite elle qui suit des études dentaires. Elle présidera à cette revue avec élégance jusqu’en janvier 2019.
Nos numéros préférés resteront ceux des robots dansants, des équilibristes à la baignoire ou encore le tableau marin de l’aquarium. Nous avons aimé les amusants intermèdes du lanceur de couteaux maladroit, tel un Charlie Chaplin au talents néanmoins affûtés.
Kamel Ouali, 47 ans, est un travailleur acharné. Le fameux chorégraphe a travaillé d’arrache-pied pour monter cette célébration des arts vivants français en quelques mois. Rendu médiatique par sa participation à la Star Academy dès 2001, assurant les chorégraphies des Dix Commandements en 2000 et du Roi Soleil en 2005, Kamel s’est inspiré de la quintessence du music-hall français, une discipline fondée en ces lieux, jadis fréquentés par Balzac, Dumas ou Mérimée vers 1839. Le spectacle donne droit à des versions futuristes de cet art, faisant appel à des musiques modernes (Depeche Mode, Rihanna, Rocky entre autres).
Les 500 costumes de la production ont été réalisés par la maison de haute couture française On Aura Tout Vu, connus pour faire les costumes de scène de Rihanna ou de Katy Perry. L’effet visuel est saisissant, tous les numéros mettent en valeur ces magnifiques créations multicolores. Les décors d’Alain Lagarde subliment chaque numéro. On notera l’habile jeu des miroirs permettant au public de tout voir sur scène ou ces splendides trapèzes aériens ou cheval ailé survolant le public avec majesté. Des jeux d’incrustation vidéos et de mapping sont au programme, notamment pour la séquence de l’aquarium géant.
Cette grande parade de music-hall ne pouvait faire l’impasse sur deux classiques fondateurs: le French Cancan et la Marseillaise. Deux French Cancans sont exécutés: un abstrait inspiré du Modern Art et le second, faisant penser à un West Side Story déchaîné. Dans ce French Cancan lumineux et ensoleillé, on sent la patte de Marie-Laure Philippon venue des Folies Bergères, l’une des grandes spécialistes françaises de cette danse nationale. La Marseillaise est l’objet de l’apparition d’Iris avec des ailes tricolores scintillantes, nous avions rarement vu une Marseillaise aussi riche d’effusion, précédée d’un Ca Ira des Sans-Culottes. Toute la salle applaudit à tout va.
The show must go on, la Madame Loyal toute de cuir vêtue assure la fluidité de l’ensemble de ces numéros courts qui se succèdent. Des numéros très graphiques, s’appuyant sur des tubes musicaux éprouvés. Le cabaret ne pouvait omettre quelques séquences d’effeuillage suivant des tableaux qui rappelleront sans doute l’esthétique moderne du Crazy Horse ou de Dita Von Teese. Côté séquence romantique, on apprécie cette danse en duo sur les toits de Paris. Le public est mis à contribution sans toutefois monter sur scène et le cabaret reste proche de lui, annonçant un anniversaire ce soir là.
Un kaléidoscope de lumière et de couleur sera le fil conducteur du spectacle, plaisant et facile à suivre et qui révèle une cohérence harmonieuse. Tel un Oiseau Paradis qui prend son envol, voici le Paradis Latin relancé par une féerie de joie et de performances réussies, s’achevant par le grand final blanc, tradition de la maison. Pour cette brillante redécouverte, nos remerciements s’adressent à Alexia et à Daisy Spinau de l’agence HappyDayz. Le Paradis Latin, un nouveau grand cabaret parisien qui renaît, établi avec audace au 28 Rue du Cardinal Lemoine, 75005 Paris - www.paradislatin.com - Mai 2019
Bienvenue dans la coloc
au Café de la Gare
De drôles mais attachants colocataires – C’est au Café de la Gare que nous avons rendez-vous pour notre soirée théâtrale. Au fond d’une cour parisienne, au cœur du mythique quartier du Marais, nous découvrons une salle de représentation originale, conviviale et très intimiste. Nous prenons place sur les grandes banquettes et sommes impatients de découvrir la pièce de Jocelyn Flipo après Sans Valentin.
Dès l’ouverture du rideau, les comédiens nous donnent le ton de la pièce: musique rythmée, décor moderne et coloré… tout est là pour représenter un joli petit appartement. Nous faisons la connaissance de quatre jeunes adolescents, tous en colocation. Ils recherchent un nouveau colocataire pour partager leur vie mais surtout le loyer. Après de nombreuses recherches ils trouvent la personne idéale qui n’est autre qu’un «beau gosse» qui semble parfait sur tous les plans. Mais réussira t il à cohabiter avec une artiste nymphomane, une maniaque du rangement et du ménage, un roi de la manipulation et du mensonge et un geek atteint du syndrome de Peter Pan? Pas si sûr !
Les cinq colocataires atypiques ainsi que leur propriétaire « fou » nous transportent facilement dans leur univers. Au fil des répliques, les rires envahissent la salle. Nous nous prenons d’affection pour chacun des personnages et leurs histoires personnelles. Nous avons l’impression d’être réellement au cœur d’une colocation. Entre amitié, amour, mensonges et révélations; les comédiens enchaînent les références, les vannes et même les chansons.
Des sentiments de suspens et d’impatience de connaître le dénouement et la suite de leurs parcours personnels nous tiennent en haleine. Une véritable morale de tolérance et de liberté se détache de cette pièce. Seulement six comédiens sur scène et pourtant ils mettent le feu aux planches et nous ne nous ennuyons pas une seule seconde.
Un bien fou d’assister aux bonheurs comme aux malheurs de ces cinq amis. Chaque spectateur peut s’identifier à l’un des personnages. On aime ce genre de comédie simple et réaliste, où le rire comme les larmes sont faciles. Nous apprécions la proximité des comédiens avec le public qui nous permet un peu plus de se plonger dans l’histoire. Sans fiction, juste en représentant la vie simple, «Bienvenue dans la coloc» a su nous séduire. Nous en redemandons encore et encore. Nous soulignons le choix des titres musicaux, les décors minimalistes mais efficaces, la mise en scène de Yohan Genin et le talent de la troupe.
Notre coup de coeur se porte vers le jeune comédien Léo Grêlé. Il interprète son personnage à merveille. Son humour, son profil atypique et enfantin nous touche beaucoup. Son rôle lui va aussi bien que sa combinaison jaune ! Sur scène avec lui la jeune et talentueuse Léa Zerbib. Elle sait faire évoluer et grandir son rôle parfaitement. Au départ intrigante, nous aimons suivre son histoire d’amour avec Antoine Bordes. Nouveaux dans l’art théâtrale, nous ne doutons pas qu’un bel avenir sur les planches s’offre à eux.
La rédaction de GoûtsetPassions remercie la très aimable invitation de François Mayet. Nous espérons renouveler notre visite au chaleureux Café de la Gare - Mars 2019
Celtic Legends
à l'Olympia
Un spectacle énergique et coloré – En cette soirée veille de la Saint-Patrick, nous célébrons plusieurs premières fois: notre première venue à la fameuse salle parisienne de l’Olympia, notre première participation à une performance de danses celtiques et notre première couverture du spectacle Celtic Legends, pour vivre une soirée des plus plaisantes. A deux pas de La Madeleine et de l’Opéra, s’élève l’immense façade de néons rouges qui affiche fièrement le titre de ce spectacle irlandais qui vient de fêter avec panache ses 15 ans de tournées (en 2017). Il est loin le temps où un petit groupe de jeunes musiciens et danseurs de Galway concevaient un spectacle innovant mettant en valeur les arts vivants traditionnels de l’Ile d’Emeraude. Depuis sa création initiale en 2001, ce condensé d’énergie et de joie festive a rassemblé plus d’un million de spectateurs à travers toute l’Europe, autant dire que la promesse des réjouissances annoncées était haute ce soir-là.
Nous sommes ravis de pouvoir assister à ce nouvel opus revisité en 2017 par la chorégraphe Jacintha Sharpe, qui est aussi une tap danseuse du show, originaire de Kildare, un grand spectacle remastérisé avec la collaboration de Sean Mac Carhty, son directeur musical, qui est aussi Uilleann piper, du nom de cette cornemuse irlandaise qui se joue avec le coude. L’immense tapis rouge de l’Olympia nous accueille et nous découvrons la salle mythique de 1996 places, qui reste le plus ancien music-hall de Paris (ouverture en 1893). Le public de tous âges est venu nombreux, la salle est comble.
Sous le jeu des lumières admirables de William Blot, nous découvrons une entrée de scène magistrale, où les 20 danseuses et danseurs se produisent avec intensité, élégance et vigueur, revêtus de leurs costumes étincelants. Ils sont accompagnés d’un orchestre d’exception, six musiciens irlandais et leurs instruments traditionnels qui comptent certainement parmi les plus doués d’Irlande vu leur niveau. Nous découvrons aussi la grâce et la délicatesse du tap dance irlandais, riche de vivacité et de rythme. La troupe tout sourire exécute ces pas millimétrés avec une facilité apparente, nous savons que tel n’est pas le cas. La musique irlandaise live nous transporte immédiatement vers une découverte des contrées sauvages de l’île du nord, d’autant plus que l’ouverture se fait sur un connemara calico que la salle reprendra bien évidemment, en pensant à la fameuse chanson de Michel Sardou (lequel établi d’ailleurs le record de durée sur scène à l’Olympia en 1995).
La jeune troupe danse comme un seul homme et c’est beau à voir. On sent la passion et aussi tout le travail derrière chacun de ces numéros qui s’enchaînent sans temps mort. Ce que l’on apprécie dans ce spectacle, c’est l’alternance harmonieuse de passages dansés et ceux purement musicaux, laissant place à de jolis solos avec chacun des musiciens de l’orchestre. On y distinguera l’accordéoniste Conor Moriatry, très doué, Daniel Nunter au violon irlandais (le fiddle), Sarah Markay aux twin whistles (flûte traditionnelle) et surtout Colum Morrison à la guitare et au chant qui n’a pas son pareil pour enflammer la salle ou pour blaguer avec elle.
Se succède avec entrain une farandole de titres et numéros tels que Spanish Armada, Atlantic Rhythms, Rocket to the Moon, the Roseville Flair ou Calliope House. Un entracte mérité nous permet de nous remettre de ces vives émotions. On admire la maîtrise parfaite de ces jeunes danseurs mais déjà confirmés puisque la tap dance est enseignée dès l’âge de 4 ans et fait partie du parcours scolaire typique en Irlande. La séquence des balais évoque certainement le grand spectacle Stomp qui s’en rapproche par le jeu adroit des percussions.
Deux heures de pleine énergie et de joyeuse jeunesse, cela réchauffe les coeurs. Aucune lourdeur dans ce spectacle qui est tout aussi bien un concert de musique irlandaise, servi par d’excellents performers, tant dans l’orchestre que côté danse. On sort de la salle des étoiles plein les yeux, avec le doux souvenir de ces magnifiques balades et ces tableaux rythmés. La salle ovationne debout, conquise par la proximité au public que cette jolie troupe a su créer. Humour et bonne humeur ont prévalu sur scène pour donner un air de camaraderie spontanée bien irlandaise, nous nous croyons dans un joli pub d’Irlande ce soir-là.
On aime cette énergie et joie communicative livrée sur scène, c’est un spectacle haut en couleurs et en émotions. La salle entière vit un grand moment et reprend en choeur une chanson traditionnelle irlandaise. Nous avons l’impression réjouissante de vivre un concert d’Ed Sheeran couplé à du Riverdance, c’est très réussi. Nous apprécions en particulier les solos, qu’ils soient instrumentaux (solo du bodhran le tambour traditionnel) ou dansés (solo des femmes, solo des hommes).
Pour cette heureuse découverte, nos remerciements s’adressent à l’agence de communication Sylvie Desnouveaux. Celtics Legends est en tournée dans 36 villes de France et s’est produit ce soir là à l’Olympia, la grande salle parisienne de music-hall établit avec succès au 28, bd des Capurcines 75009 Paris. - www.celticslegends.co.uk – Mars 2019
Les Ehrlich Brothers
au Dôme de Paris
Un show fantastique et convivial – Au lendemain de notre participation au spectacle intimiste de Gus à Paris (voir cette même rubrique), nous étions conviés à une autre manifestation de magie, se plaçant aux antipodes: le grand spectacle de magie des Ehrlich Brothers, deux jeunes allemands surdoués de la magie aux effets étonnants, qui nous livrent pour une date unique en France, le summum de la magie internationale renouvelée.
Nous pénétrons dans la grande arche bleue du Dôme de Paris-Palais des Sports, lieu mythique des spectacles parisiens à grande envergure. Ce soir, la salle reçoit 4000 spectateurs conquis, pour la plupart des fans, notamment des allemands venus en nombre, pour qui le duo des frères EB est particulièrement connu Outre-Rhin.
L’animateur chauffe la salle et le spectacle commence, comme un grand show à l’américaine, avec force deux d’artifices et lasers, qui sera de plus filmé ce soir là (pour un DVD à paraître). Apparaissent les deux frères goguenards, téléportés simplement sur scène dans une cabine transparente, nous sommes bluffés, nous voilà de prime abord transportés nous-mêmes dans un étonnant voyage magique pour 2h30 de fortes émotions, qui réjouira autant les grands que les petits.
Boum, bam, tout est explosion et joie chez les Brothers, un peu coiffés comme Tokyo Hotel. Cotillons, pyrotechnies et confettis font bon ménage pour la plus grande joie des spectateurs, tous conquis. Venir voir les EB, c’est l’assurance de vivre un grand moment d’émotion et de partage. Nul n’avait réussi à créer autant de proximité dans d’aussi grandes salles.
Si la démesure est de mise dans ce spectacle, ce qui nous frappe d’entrée de jeu est la proximité des deux artistes avec leur public, qu’ils n’hésitent pas à bousculer gentiment, chambrer et bien sur, à faire monter sur scène. Tout sourire, les deux compères enchaînent à vive allure tous leurs numéros, sans l’ombre d’un temps mort. Une mécanique bien rôdée, soutenue par un staff de 70 personnes qui les accompagnent sur leurs grandes tournées allemandes, forte de 40 semi-remorques.
Il est bien loin le temps où les deux jeunes frères s’entraînaient et montaient leurs numéros dans leur garage sous l’oeil bienveillant de leur père, à qui ils rendent hommage dans ce spectacle. Andreas commence à 8 ans la magie, bientôt rejoint par son frère Christian à 16 ans. Depuis 2000, ils travaillent ensemble pour mettre au point leurs numéros exceptionnels, ce qui peut prendre jusqu’à deux ans. Préférant se lancer eux-mêmes plutôt que de vendre deux numéros au célèbre David Copperfield, ils fondent en 2012 leur première tournée, seuls car aucun producteur allemand ne veut les suivre, pour finir par vendre 55 000 billets et achever ce parcours inespéré le 11 juin 2016 devant 40 000 spectateurs à l’Arena de Frankfort, établissant deux records mondiaux au passage.
Leur mère, présente dans la salle ce soir et qu’ils remercient en direct, peut être fière de ces deux fils prodiges qui nous étonnent et nous charment par des numéros variés, tantôt grandioses (apparition d’un Monster Truck sur scène), tantôt romantique (danse de couple sur du Ed Sheeran, la robe de la danseuse changeant de couleur instantanément sous nos yeux), ou encore des close-ups de qualité (jeux de cartes modifiés, pièces de monnaie qui traversent une table en verre, transformation de billets). Le spectacle fait appel au meilleur de la magie actuelle et la dépasse, dans un format qui n’aurait rien à envier à une production de Las Vegas.
On en prend plein les yeux et le coeur, tant l’émotion vraie est le fil conducteur de ce spectacle qui marquera les esprits. Les frères font tantôt appel à une kermesse simple (la baudruche-caniche), tantôt à de l’auto-humour (explication du lion dans la cage) ou du très grand spectacle de niveau international (la Harley véritable qui sort d’un Ipad géant).
De bout en bout, nous sommes émerveillés et le petit enfant qui est en nous vit une belle soirée rafraîchissante. Notre esprit cartésien tente de tout comprendre mais n’y arrive pas, en particulier pour expliquer comment les rails d’acier sont modifiés en forme de coeur devant nos yeux (nous l’inspecterons à l’entracte sous toutes les coutures) ou encore la lévitation de Christian simplement soutenu par la main de son frère.
Les enfants autour de nous se régalent et notamment lors du final Frankenstein, l’immense scie découpe Andréas, et nous voyons ses jambes marcher toutes seules sur la scène, incroyable et sidérant. Ce que l’on aime chez ces deux frères surdoués de la magie, c’est leur proximité avec leur public, leur gratitude sincère et leur amour du métier, une passion à émerveiller les autres qui transparaît à chacune de leurs actions.
Séquence émotion familiale avec le coeur qui lévite dans le ciel, les flocons de neige qui apparaissent tous seuls et une jolie balade romantique avec Andreas au piano, Chris faisant léviter une rose devant notre accompagnatrice de ce soir, la chanteuse française Marie Selepec-Wagener, laquelle nous livre son émotion: Les Ehrlich Brothers ou le nouveau duo pleins de surprises qui innove dans l’art de la magie dans lequel on croyait avoir fait le tour. En plus d’apporter un nouveau souffle à l’univers de l’illusion avec des tours modernes et explosifs (c’est le cas de le dire, flammes, étincelles, feux d’artifices, coiffures déjantées sont au rendez-vous) qui leurs sont propres, ces deux frères sont drôles et sympathiques. C’est un spectacle riche! Riche en illusions bien menées, nous mettant consécutivement dans une position déconcertante d’incompréhension, délicieuse tout de même...car spectaculaire. Mais aussi riche d’humour, ils ne manquent jamais une occasion de faire des blagues. Riche de poésie avec le thème de l’amour qui est «soulevé» telle une main de fer dans un gant de velours. Le jeu de mot est plutôt bien choisi mais je vous laisse le plaisir de le découvrir par vous-même lorsque l’occasion se représentera (en mai 2020). Riche d’interactions avec le public timide puis à l’aise face à leur simplicité et leur naturel, et devient conquit. Riche en musique aussi, l’un des deux frères joue du piano avec brio dans la finale, scène à laquelle j’ai eu l’honneur d’être conviée après avoir été choisie par hasard dans le public. Un moment que j’ai vécu aussi intensément que le reste de la salle avec toute cette atmosphère charmante de fumées, bougies, flashs de téléphones tels des étoiles à travers la salle et de roses enflammées... Un show à l’américaine version allemande traduit en français par les Ehrlich Brothers eux-même qui se sont lancés un défi incroyable d’apprendre le français pour leur unique passage en France, en deux mois seulement. J’étais réticente aux spectacles de magie, m’ennuyant des impressions de déjà-vu des tours de cartes ou autres découpage de corps habituels, puis, j’ai découvert les Ehrlich Brothers, bravo à eux!
Le spectacle Fascination qui s’achève à l’Arena de Düsseldorf en juin 2019 nous laisse un vif souvenir de rires et de passion, nous restons dans la douce sensation de cette relation intime des deux brillants artistes à son public. Rendez-vous est pris pour le 16 mai 2020 au Zénith de Paris pour la présentation de leur futur spectacle, Dream&Fly, lequel fera léviter des voitures notamment. Nous ressortons ragaillardis d’autant d’énergie chaleureuse sur scène, mais toujours nous demandant comment ils font leurs jolis tours.
Pour cette belle découverte en duo, nos remerciements s’adressent au dynamique agent de presse Vincent Bayol de Laurence Falleur Communication. Photographies G&P et Ralph Larmann. Le Dôme de Paris-Palais des Sports, une grande salle de spectacles établie avec succès depuis 1960 au 34 boulevard Victor 75015 Paris - www.ehrlich-brothers.com - Mars 2019
Guss Illusionniste
au Studio Champs-Élysée
Un jeune illusionniste d’exception – L’hiver à Paris, il est de nombreux spectacles qui aiment nous cajoler dans un certain confort acquis alors que certains sont de vraies pépites pour nous réveiller. C’est le cas du tout premier spectacle sur scène de Gus, un jeune et talentueux illusionniste français qui connaît une reprise fort méritée dans ce mêmes murs. Il nous réjouit d’un condensé intense et brillant des meilleurs tours de magie, d’illusionnisme et de close-ups qu’il nous a été donné de voir, avec charisme, joie de vivre et fraîche modernité.
Lorsqu’il s’agit de magie ou d’illusionnisme, on ne sait jamais si on va bien tomber ou non. Ce peut être bon, ou juste passable. Ici, Gus, tel un clown surdoué, nous livre un tour de force au firmament de son jeune art, avec des numéros incroyables et bluffants. Tout part d’une base simple, un décor épuré, voir pas de décor du tout.
Un comédien-magicien hors pair fait le show sur scène et le tour est joué, nous voici embarqués dans 1h130 d’émotions intenses, un jeu de montagnes russes d’étonnement, d’admiration et d’incompréhension stupéfaite. Car Gus est plus qu’un simple magicien ou mentaliste, il défie les lois de la physique et du temps tel un alchimiste, l’assistance, comblée et stupéfaite, demeure bouche bée.
Nous découvrons pour la seconde fois en les murs du Studio de la Comédie des Champs-Elysées (nous étions venus voir Gus en juillet dernier ici même pour un souvenir mémorable en plein été annonçant les réjouissances estivales), une salle intimiste de 200 fauteuils rouges avec balcon. Le public est venu nombreux, en amoureux, entre amis ou en famille pour passer un bon moment, alléchés par les bonnes critiques lues sur ce brillant spectacle, la salle est comble.
Nous voilà assis face à la scène, placés par une ouvreuse haute en couleurs. Le spectacle commence, le seyant Gus en chemise près du corps et nœud papillon fringuant accueille son public avec chaleur et sincérité mais aussi une jolie dose de poésie. Il commence fort, avec un numéro très français, l’apparition-disparition de bouteilles de vin rouge. A l’aide de très simples tubes en carton vides, il fait littéralement apparaître tour à tour et en alternance jusqu’à six bouteilles de vin ainsi qu’un verre de vin rouge rempli...à partir de rien (!) C’est bluffant, nous voilà estomaqués d’entrée de jeu. Gus pousse l’humour et l’auto-dérision à son paroxysme, lorsque son fidèle assistant Lucas apparaît sous la table, une bouteille à la main… cela aurait pu être l’astuce révélatrice du tour, mais ce n’est pas l’explication de ce numéro détonnant.
Difficile de battre le spectacle de Gus par autant d’émerveillement et d’extases cumulées en un temps si dense. Tout est intense dans son spectacle, il enchaîne les numéros avec vigueur et espièglerie, mais sans occulter une élégance toute parisienne et nonchalante de gentleman. Gus a la tchatche facile, il est à l’aise sur scène et cela se voit, tout sourire, il nous fait forte impression avec ses numéros d’équilibriste surdoué du temps et de l’espace.
Car il faut se l’avouer: nous n’avons toujours pas compris comment il a pu réaliser ses tours admirables, notre seule explication plausible et logique serait que Gus puisse modifier la matière, l’espace, le temps et ayant le pouvoir d’influencer les pensées des autres. C’est tout dire à quel point nous sommes décontenancés par le grandiose de ses tours, le jeune Gus est déjà un maître accompli de la magie sensationnelle et poétique, une magie contée et empreinte de contemplation.
Gus est aussi un artiste manipulateur de cartes, que ce soit en close-ups devant une caméra, en les harponnant à la volée sur une cible (sans jamais rater son coup) ou en jouant aux fléchettes avec, sa dextérité est stupéfiante. Il réalise des tours et des acrobaties intellectuelles qui défient notre entendement. Le numéro qui nous a particulièrement marqué est celui où un spectateur choisi dans la salle (il en fera monter quatre sur scène ce soir là) tient une carte déchirée dans sa bouche et Gus une autre, il arrivera à les permuter sans autre intervention qu’une action magique inexplicable, du grand art !
Tout au long du joli spectacle de Gus, on tente de découvrir comment il s’y prend, comment fait-il mais notre logique est toujours mise en échec à chaque tentative. Gus est fort, très fort. A l’instar de cette photo qu’il fait de l’assistance laquelle lève les mains avec sourires et ambiance bon enfant, une photo qui va apparaître au dos d’un DVD emballé remis à une spectatrice lors du numéro précédent, soit avant que la photo ait été prise dans la chronologie du show….à lui seul, ce tour étonnant vaut le déplacement.
Gus est un artiste renversant, touchant, poète et surtout très doué. Après deux spectacles vus, nous sommes toujours étonnés de notre impuissance à découvrir ses trucs et nous restons bouche-bée devant autant d’audace et de maestria. Aller voir le spectacle de Gus, c’est aussi passer un bon moment dans la salle, l’artiste aime jouer avec son public, le bousculer un peu, le faire monter sur scène sous les esclaffements et hourras de l’assistance. C’est un couple qui montera sur scène ce jour-là, pour un remake du film Love Actually, la pièce pleine de magie aimant revisiter de vieux classiques, dont est fan Gus.
Les numéros s’enchaînent et on en redemande. Trois balles de tennis lancées dans le public désigneront trois candidats qui choisiront à eux trois une seule carte, laquelle apparaîtra sur un tableau blanc placé sur scène sans autre intervention possible. Seule la télépathie pourrait expliquer un tel tour qui provoque les bravos d’une salle toute acquise au jeune artiste.
Les oscars du meilleur spectateur du soir, mise en scène par Gus, font appel au même principe du paranormal: des spectateurs citent des noms ou des chiffres au hasard, alors que l’enveloppe du discours de remerciements restée à l’évidence de tous sur scène contiendra absolument et exactement ces mêmes mots. A ce résultat improbable et impossible, on s’esclaffe, on s’étonne dans le public, il est désormais certains que Gus est le plus grand illusionniste et magicien que nous ayons vu à ce jour.
Originaire du Nord de la France, le très jeune Gus époustoufle et étonne son entourage par ses dons et son beau parler. Il a été remarqué comme talentueux finaliste de l’émission à succès La France a un Incroyable Talent ; auparavant, c’est en 2009 à Hong-Kong qu’il découvre la magie, un véritable coup de foudre. En 2011, il devient magicien au Nouveau Théâtre de Copenhague avant d’achever un Master en Sales Management en 2012 en France. Les célèbres David Copperfield, David Blaine, Luis de Matos ou Kevin James comptent parmi ses magiciens préférés, mais déjà, nous sentons un talent inné et très prometteur chez Gus, qui lui donnera la capacité de dépasser ses idoles sans aucun doute. Aujourd’hui, il participe à des conférences TedEx, réalise des animations dans des entreprises et pour des événements privés. Gus adore le close-up et ses numéros font sensation auprès de tous les publics.
Les numéros qui resteront les plus spectaculaires seront l’apparition des bouteilles, le harponnage des cartes jetées, la photo trans-temporelle ou encore ce close-up filmé de fin de spectacle où le maître réalise un tour de passe-passe spectaculaire. On applaudit à tout rompre, suivant une salle conquise. Il est certain que le spectacle de Gus restera dans les annales des meilleurs premiers spectacles vus à Paris. Le jeune homme fait preuve d’une dextérité dans son art inégalée et inédite.
Frais et grisant, ce petit bijou de spectacle est un vent de fraîcheur sur le printemps parisien. Il fût une vraie découverte des dons hors normes du charismatique Gus. Gus, un talent à suivre avec enthousiasme. Un spectacle beau, simple et romantique, joué par un artiste attachant, certainement le spectacle à voir à Paris en cette saison.
Pour cette redécouverte qui met de bonne humeur, nos remerciements s’adressent à Vincence Stark de 96B et à la mannequin française Jeade Pasquier pour sa douce et souriante présence. Gus illusionniste, une production magistrale et réussie, mise en scène avec adresse et humour par Clément Naslin, à voir et à revoir au Studio et Comédie des Champs-Elysées (sous la direction de Stéphanie Fagadau), un théâtre et studio à l’italienne remarquable établi au 15 Avenue Montaigne, 75008 Paris - www.comediedeschampselysees.com – Mars 2019
Ché Malambo
à Bobino
Une danse vivante ! – Nous aimons Bobino car c’est une salle dynamique qui présente les nouveaux talents de demain en arts vivants. C’est dans cette salle fort sympathique que nous avions découvert les artistes du cirque canadien des 7 Doigts de la Main. Dans la tradition de l’amuseur paradiste Bobino et sous la direction avisée de Marc Dumontet, les arts du geste, de la danse et du cirque y sont largement représentés. On aime cette salle attachante de 904 places qui offre à son public une vue de qualité et une proximité avec les artistes. Sur l’aimable invitation de ValProd, une dynamique production française, nous nous rendons rue de la Gaité à Montparnasse afin d’assister à l’une des premières dates d’un spectacle qui va réchauffer nos coeurs cet hiver puisqu’il vient tout droit de Buenos Aires, son nom, le Ché Malambo.
Le Malambo est l’autre danse nationale d’Argentine mais elle ne partage pas avec le tango cette aura et sa réputation internationale. Le Malambo est issu des traditions des gauchos de la pampa, où l’on se mesure avec force et vigueur entre hommes, souvent dans des duos-battles rythmés par deux courants qui fondent la discipline: celui du Nord (El Nortero), musculaire et puissant, et celui du sud (El Sureno), dansé pieds nus avec souplesse et adresse. Nous voilà plongés dans un univers insolite et inattendu, une sorte de danse des cowboys d’Amérique Latine. Nous sommes donc naturellement intrigués à venir voir ce show qui nous fait penser à un Stomp argentin.
Pourtant, la signature de la mise en scène et de la direction artistique du spectacle aurait du nous éclairer sur le haut niveau de celui-ci: il s’agit du français Gilles Brinas, danseur du ballet de l’Opéra de Lyon, de la Compagnie Béjart et de la Scala de Milan, excusez du peu. Sa rencontre avec la directrice du célèbre Ballet National d’Argentine Nydia Viola consacre sa passion pour le Malambo, une danse estimée en Argentine et qui fait l’objet de nombreux prix et festivals et grâce à lui, le public français va pouvoir découvrir cette danse méconnue pour nous.
Nous voilà installés au premier rang du balcon, le spectacle commence. Surgissent douze fiers hildagos, tatoués, vêtus de cuir noir près du corps, qui comme un seul homme occupent la scène toute entière, faisant jeu de tambours de peau et de bois, les traditionnels bambos argentins. La scène est puissante et forte, elle caractérise ce spectacle: une énergie concentrée sur scène où l’humain prime. Ici point d’artifices, de décor ni d’effets spéciaux, tout est vrai, authentique, profond. Le groupe uni nous fait penser à un haka Maori, nous voilà voyageant vers d’autres contrées, à la recherche des musiques d’un folklore que nous apprenons à connaître.
Nous entrons vite dans la danse et ces artistes doués nous sont proches tant ils expriment leur vigueur dans leur art, un art premier dans toute sa splendeur. Les mouvements sont puissants et rythmés, nous pensons à des batacudas brésiliens, il est vrai que la plupart des artistes de la compagnie Ché Malambo sont issus des quartiers défavorisés de Buenos Aires. Le rythme s’accélère, s’assagit, des duels s’improvisent ou se cumulent, une histoire se conte. Les artistes frappent les planches de la scène avec force de leurs pieds, c’est cela qui créé le rythme et les sons si typiques des malambistes. Certains passages évoquent le flamenco même, nous sommes dans la grâce et l’élégance (notamment lors des danses faites pieds nus), tout autant que dans la force et la puissance, par l’expression d’une masculinité affirmée (la version nordiste du Malembo).
Tels des toréadors, les malambistes battent le pavé ou plutôt la scène qui résonne de leurs pas rythmés, comme des métronomes humains. Tout s’enflamme lorsque la troupe entière se joint aux battements simplement provoqués par les corps et les bombos, dans la pure tradition du Malambo. Nous assistons à un spectacle minimaliste, abstrait, mais puissant d’émotions et de vérité, le tout est relevé par les belles lumières de Ryan O’Mara.
On se prend un claque d’énergie corporelle et cela fait du bien. Quel rythme et quel entrain, toujours le sourire aux lèvres, ces hommes nous étonnent de leurs performances physiques et d’adresse renouvellée, notamment par le maniement de ces lassos tournoyants, les boleadoras. Le spectacle n’oubliera pas un peu d’humour et de poésie (guitare sur scène) et même du chant.
Cette horde mi-homme mi-cheval nous séduit par son syncrétisme humain et volontaire, cette puissance collective faite sur scène. Nous sommes admiratifs d’une telle cohésion et passion qui transparaît sur scène. Les 12 artistes sont de niveau égal et excellent dans leur art dansé. Nous distinguerons Fernando Castro (1987), danseur réputé en Argentine, Champion National de Malmabo 2009, Miguel Angel Flores (1er prix au Festival de Cosquin, a collaboré avec le Cirque du Soleil) et enfin Francisco Matias Ciares (5 fois médaillé d’or, a collaboré avec le cirque italien Belluci), qui a par son jeu comique, égayé la scène.
Nous sommes accompagnés ce soir là de la journaliste tchèque Katerina Srbkova qui nous livre ses émotions sur ce formidable évènement: «Un spectacle fort et séduisant, du jamais vu à Paris. Une douzaine d'hommes tournent dans une danse rythmique et passionnelle avec des bombos, de la guitare et des boleadoras. Entre le tango, le flamenco et des danses folkloriques… Ché Malambo est une mélange explosif de mouvements, de trépignements et d’expressions théâtrales. De la joie, du feu, de l'amour, de la vie… c’est ce que j’apporte chez moi après le spectacle de ce soir. A voir sans hésitation!»
Un spectacle enchanteur à recommander à tous les publics, jusqu’au 21 avril 2019. Nos remerciements s’adressent à l’agent de presse Sylvie Desnouveaux. Photographies: G&P, Franck Wiesen, Diane Smithers. Bobino, une salle de spectacle qui célèbre les arts vivants internationaux, établie avec panache depuis 1873 au 20, rue de la Gaîté, 75014 Paris – www.bobino.fr et www.valprod.fr – Février 2019
Dernier coup de ciseaux
au Théâtre des Mathurins
Une pièce comique interactive originale – En cette période hivernale, quoi de mieux qu’une bonne pièce comique pour se réchauffer le coeur? Nous avions eu fort bon écho de la pièce Dernier Coup de Ciseaux présentée depuis longue date au Théâtre des Mathurins, haut lieu théâtral parisien, notamment de la part de notre rédaction qui avait déjà écrit sur cette pièce dans nos publications mensuelle du SJPP. Intrigués et résolument décidés à passer un bon moment, nous nous adressons à la direction du Théâtre afin de vivre et d’écrire à nouveau sur cette pièce très en vue, se hissant toujours en tête des box offices théâtraux parisiens.
Nous pénétrons pour la première fois dans le célèbre Théâtre des Mathurins, tout d’or et de rouge vêtu, une belle salle d’époque à l’italienne, rassemblant 386 places sur deux niveaux. La salle est comble ce soir là, d’un public varié, venu se délecter d’une des rares pièces interactives de Paris, sinon la seule. En effet, l’une des originalités de la pièce réside dans le fait, qu’à mi-parcours, la salle est allumée et le public est invité à deviner lequel des acteurs est l’auteur du crime perpétré dans la pièce. Et pour couronner le tout, chaque soir, l’auteur du crime change. Une sacrée logistique d’acteurs et de scénarios est requise à la Compagnie de Sébastien Azzopardi, jeune prodige des mises en scène à succès, qui signe également Le Tout du Monde en 80 jours, une autre pièce à succès reprise actuellement au Théâtre de la Tour Eiffel, après 10 ans de succès ininterrompu et plus d’un 1 million de spectateurs.
Dernier Coup de Ciseaux compte parmi les mastodontes du théâtre populaire: elle signe un Guinness des Records avec 30 ans de succès aux Etats-Unis et ses 9 millions de spectateurs outre-Atlantique où, sous le titre Shear Madness, elle devient la pièce de théâtre jouée le plus longtemps dans l’histoire du théâtre américain. Crée en 1963 au Ulmer Theater, le théâtre municipal d’Ulm, cette pièce interactive fait figure de pièce d’avant-garde unique en son genre, précurseur d’un nouveau théâtre allemand dont fait partie son auteur le dramaturge Paul Portner.
La pièce phare de cet auteur allemand est une comédie policière qui a tous les ingrédients d’un beau succès de salle: une comédie dynamique, un suspens bien joué, des retournements et une salle toute entière qui s’interroge et qui échange: il fallait oser. Pari réussi aux Mathurins pour cette pièce qui y est présentée sans discontinuité depuis 8 ans, qui s’est vue desservir un Molière 2014 de la Meilleure Comédie. Malgré ce rodage parfait, la pièce ne prend pas une ride et une multitude d’acteurs se partagent les rôles en rotation, renouvelant le plaisir.
La pièce présente en alternance les acteurs confirmés de la Compagnie Sébastien Azzopardi à savoir: Domitille Bioret ou Marie-France Santon, Alyzée Costes ou Aurélie Konaté, Thierry Lanckriet ou Stéphane Marais, Yan Mercoeur ou François Raison, Jean-Marie Rollin ou Romain Francisco et encore Olivier Solivérès ou Laurent Hugny. Ce soir là, nous distinguerons le jeu hardi de Laurent Hugny en policier-enquêteur patibulaire et chauffeur de salle, ainsi que la rafraîchissante Alysée Coste en pin-up décérébrée. Le jeu de tous les acteurs est d’égale facture et la performance collective plaît, alerte et vive.
On dénote une légère platitude de l’action avant l’arrivée des deux compères policiers qui réveillent tout à coup la salle et notre attention. Jouant de caricatures grossies (le coiffeur gay, les policiers pas très futés), on se laisse vite emporté dans la narration, nous questionnant comme tout notre entourage sur qui a bien pu assassiner la voisine du dessus à coups de ciseaux (d’où le titre).
L’adaptation de Sébastien Azzopardi et de Sacha Danino est savoureuse, on se croirait dans l’action d’un salon de coiffure parisien, nous voilà transformés en Sherlock Holmes amateur, faisant vite des conclusions sur ces événements comico-tragiques. Le public devient le héros de la pièce, en interagissant librement avec ses acteurs du soir et l’apothéose de ce partage libre et spontané est la discussion-réunion au bar du théâtre à l’entracte, où public et policiers échangent leurs conclusions de l’enquête.
On se prend au jeu de cette bonne troupe de passionnés-comédiens qui par leur jeu simple ou naïf, nous mettent dans une situation complexe de conclusions hâtives et souvent trompeuses. Nous vivons une expérience inédite et plaisante. Le décor est simplissime, unique, et malgré cela, une certaine sophistication du jeu s’installe, avec la mission attribuée au public de suivre les faits et gestes de chacun des acteurs présents ou passant dans cette pièce-salon de coiffure. Une comédie éprouvée et efficace qui enchantera tout public.
Portner aime décrire des personnages communs, des perdants de la société à la vie très ordinaire. Il tisse sa toile d’intrigues à base de quotidien, qui, d’un coup, change de dimension d’action pour laisser transparaître l’animalité, les bas instincts de tout un chacun. Au delà du rire Comédia del Arte, c’est l’existence moderne qui est questionnée, dans un huis clos angoissant et inquisiteur.
La mise en scène est construite avec brio par le talent français Sébastien Azzopardi, issu du Cours Simon, déjà remarqué dans la Dame Blanche au Théâtre du Palais Royal. La pièce développe une ambiance spécifique, propre au jeu d’interaction de la scène, où les acteurs ne vont pas hésiter à se gausser de son public, de jouer avec lui, pour le plus grand bonheur de tous. On sent sur scène cette franche camaraderie du jeu et chaque acteur se révèle avec passion dans son personnage.
Tout y est un peu caricature mais c’est cela qui marche: une simplification de la vie et des choses qui donnent à cette pièce un air de Jacques Tati, versant dramaturgie. On se délecte de ce jeu franc et direct qui nous subjugue de rires et d’esclaffements, pour 1h20 de bonne humeur garantie. Nous n’avions pas reconnecté depuis longtemps avec la bonne comédie populaire, Dernier Coup de Ciseaux en est une réussite. Les Mathurins, sous la direction émérite de Stéphane Engelberg et de Louis-Michel Colla, tiennent toujours le haut du pavé parisien du divertissement du plus grand monde, bravo!
Chrystelle Gagey, jeune comédienne française, nous accompagne ce soir-là et nous livre son appréciation personnelle de la pièce: «Une comédie policière unique en son genre, comparable à un Cluedo grandeur nature. Les acteurs sont très impliqués dans leurs rôles et relativement forts en improvisation. Très divertissante, drôle et surtout interactive, cette pièce demande l'attention et l'observation de la part du public qui devient les enquêteurs. Le moindre petit détail remarqué peut faire tout basculer ... Cette pièce est un coup de fraicheur entouré de suspens. Je recommande sans hésiter.»
Pour cette belle découverte théâtrale, nos remerciements s’adressent à Hélène Gilgenkrantz du Théâtre des Mathurins pour ses très aimables invitations. Le Théâtre des Mathurins, un haut lieu de divertissements parisiens établi avec joie depuis 1897 au 36 rue des Mathurins, 75008 Paris - www.theatredesmathurins.com – Janvier 2019
Origines
Cirque Alexis Grüss
Quand l’homme et le cheval ne font qu’un – Pour sa 44ème création, la célèbre compagnie du cirque Alexis Grüss a installé son beau chapiteau au cœur du Bois de Boulogne à Paris. Nous répondons chaleureusement à l’invitation de l’agent de presse Xavier Chezleprêtre et nous rendons Porte d’Auteuil, un dimanche de décembre. Là bas, une navette gratuite aux couleurs de la compagnie veille à nous acheminer à bon port. Chaque jour de représentation, elle attend les spectateurs sans moyen de locomotion, pour se rendre jusqu’au chapiteau. Le voyage dans le riche univers de la famille Grüss peut alors commencer.
Depuis plus de 40 ans, chaque hiver, cette grande famille française du cirque prend place dans la capitale. C’est à l’âge de 7 ans qu’Alexis Grüss exécute son premier numéro de voltige à cheval sur la piste de l’un des plus prestigieux chapiteaux de France: le Radio Circus. Mais c’est en 1971 qu’il va briller sous son nom pour la première fois. Ce grand monsieur du cirque est à la fois maître écuyer, acrobate à cheval, clown, musicien, il est à l’origine de centaines de numéros inscrits au répertoire de son illustre établissement. En 2011, il a même été nommé Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole. Un honneur pour notre rédaction de découvrir l’antre Grüss et ses merveilles.
Cette année d’octobre à mars à Paris, puis ensuite en tournée dans de nombreux Zénith de France, la compagnie Alexis Grüss nous transporte aux Origines du cirque. De Philip Astley à nos jours, pendant près de 2h30, nous allons rendre hommage aux créateurs du cirque. A notre arrivée au chapiteau, un long tapis rouge nous montre le chemin à suivre. Nous nous sentons comme privilégiés et pourtant c’est comme cela qu’Alexis Grüss accueille tous ses spectateurs. Dans un premier hall, près de la billetterie, un photo call est installé. Nous nous pressons d’immortaliser notre visite le temps d’un cliché. L’odeur du pop corn et de la barbe à papa nous attirent vers une autre pièce. Attirés par l’odeur alléchante des sucreries, nous découvrons l’espace de restauration et l’espace boutique. Puis un membre de l’équipe nous invite ensuite à rejoindre notre siège. A notre entrée, l’odeur de sciure et de terre se présente à nous. Nous comprenons que les animaux sont là, prêts en coulisses à nous époustoufler.
L’éclairage est tamisé, le rideau rouge de l’entrée des artistes est maintenu fermé, les techniciens font les derniers réglages… notre impatience est à son maximum. Les lanternes s’allument enfin et dévoilent la piste. Notre voyage commence en 1765, nous partons à la rencontre des cavaliers militaires et des saltimbanques. De somptueux costumes habillent les artistes et nous plongent véritablement dans le passé, là où tout a commencé. L’aventure GrÜss, c’est avant tout la rencontre entre l’Homme et le monde équestre. Les chevaux s’imposent et ne font qu’un avec les talentueux cavaliers qui se succèdent sur la piste.
Au son de la voix d’une chanteuse et narratrice, nous remontons le temps. Nous sommes impressionnés par la docilité des chevaux et leurs jeux de rôles. La musique jouée par un orchestre en live, ne perturbent pas les numéros mais les rend grandioses. Nous sommes dans notre bulle, dans la bulle Grüss… Synchronisation, tableaux rythmés ou émouvants, nous ne voyons pas le temps passé. Pourtant ce dernier défile.
Après un courte entracte, la piste se modernise et nous présente le cirque d’aujourd’hui. Acrobaties, jongleries, tableaux comiques, voltiges: tout est là pour nous faire rêver et c’est défi réussi. Nous retiendrons particulièrement les ballets aériens particulièrement émouvants, à couper le souffle. Mais le cirque d’aujourd’hui, c’est avant tout la nouvelle génération Grüss. Les héritiers du talent d’Alexis Grüss ont pris la relève à merveille. Polyvalents ils nous présentent l’art du cirque 2.0. D’ailleurs, nous n’oublierons pas la veste lumineuse de l’un d’entre eux. Exit les mélodies d’autrefois, quelques morceaux sont des hits mondiaux et accompagnent parfaitement les jeunes jongleurs et acrobates qui n’ont ni peur du feu ni peur des 40 chevaux. La compagnie Grüss, c’est surtout la compagnie de la démesure . Des numéros inédits, quinze artistes très talentueux, dix musiciens: il ne manque rien pour nous divertir. Tout est brillant et charmant ici.
Nous avons vécu un très beau moment, une parenthèse dans le temps, sublimant la féérie des fêtes. Un spectacle de haut niveau, qui séduira petits et grands. On ne se lasse pas d’admirer la performance de ces artistes, de ces acrobates et de ces sportifs hors catégorie que sont ces chevaux exécutant les tours les plus incroyables. Elégance, grâce et précision sont les maître-mots de ce show à l’américaine réglé comme une horloge suisse. Les générations nouvelles de la dynastie Grüss assurent avec brio la relève du patriarche français du cirque d’excellence.
Nous remercions toute la compagnie du Cirque Alexis Grüss pour son formidable accueil, Xavier Chezleprêtre de l’agence Attitudes pour son invitation et Célia Baroth de l’IEJ de Paris pour la rédaction de cet article. Nous espérons renouveler l’expérience l’hiver prochain. Nous venons de terminer l’année 2018 sur un spectacle magistral , à la hauteur de nos attentes, tant nous aimons l’art du cirque. Dernières représentations parisiennes jusqu’au 3 mars 2019 . - Alexis Grüss, Origines – Chapiteau, Porte de Passy 75016. www.alexis-gruss.com - Décembre 2018
Le Grand Palais des Glaces
au Grand Palais
Une belle patinoire géante et fun – A l’approche des fêtes de Noël, c’est presque devenu un rituel obligé pour nous: prendre part à une nocturne fantastique de cette immense patinoire qui prend ses quartiers d’hiver sur près de deux semaines au Grand Palais à Paris. Le rendez-vous obligé des parisiens avides de sensations de glisse et un rappel attendu de nos années de glisse passées, en particulier de notre adolescente de fin hockeyeur.
Sur l’aimable invitation du groupe Ludéric, gentil organisateur de cette immense boum où nous nous rendons tous excités à l’évènement populaire hivernal le plus apprécié des jeunes parisiens et aussi des familles qui s’y rendent plutôt les après-midis. Car deux ambiances coexistent sur la journée: les matinales et les après-midis relaxantes, familiales de divertissement à qui succède la nocturne à partir de 21 heures qui fera le jeu animé des tromboscopes et des DJs jusqu’à tard dans la nuit, jusqu’à 2 heures du matin. C’est là que nous nous rendons bien décidés à patiner à nouveau, après une longue absence sur la glace.
Le Grand Palais s’offre à nous, avec sa facade toute illuminée. Nous pénétrons sous la nef majestueuse qui se dresse avec panache, immense, à perte de vue. Nous sommes admiratifs de cette architecture magnifique et grandiose, digne héritière des arts industriels français. Devant nous, une gentille foule patine déjà, en cercles concenctriques, comme dans un roller club américain, sous le rythme des musiques électroniques faisant la part belle à de mythiques titres des années 90 et 2000. Nous sommes prêts à revivre nos belles années de sorties sous les feux de milliers de lasers dirigés et de spots multicolores. L’ambiance est bien présente, bon enfant, tout le monde a le sourire, surtout lorsque quelques personnes chutent avec plus ou moins d’adresse ou de comique. Sur la piste, tous les niveaux cohabitent avec civisme et bonne attitude. La sécurité chaussée de patins assure la bonne régulation de cette foule bigarée et joyeuse. Nous nous réjouissons de cette bonne humeur généralisée et communicative.
La piste est très large et fait toute la surface quasiment du Grand Palais. Il s’agit d’ailleurs de la plus grande patinire éphémère indoor du monde avec ses 3000m2 d’ice floor et ses 35 kilomètres de tuyaux réfrigérants (un exploit technique). La scène est impressionnante, devant nous, de joyeux glisseurs qui s’amusent et si on lève les yeux, des strombinoscopes et lasers multiples et changeants dessinent la voûte de la salle toute illuminée. Une boule à facettes géante nous rappelle le meilleur des années disco. Au centre de la piste un ours polaire blanc immense se dresse fièrement, il s’agit d’une sculpture de l’artiste Richard Orlinksi de 7 mètres de haut, intitulée Standing White Bear. Le tout s’allie à merveille dans une harmonie disco qui fait penser volontiers à une boum géante.
A disposition des participants de ce soir, un vestiaire, un bar (le Café Jules et ses hot dogs à la française) et surtout le stand de remise des patins, que l’on échange contre ses chaussures. Celui-ci est particulièrement bien fourni, avec toutes les pointures (3000 paires de patins, de quoi réjouir une grande foule). Les chaussures sont mixtes et proches du design des patins de glace artistique. Certains aficionados ont apporté leurs patins de hockey préférés.
Une fois équipés de ces seyants patins oranges, nous pouvons nous exercer dans un enclos d’apprentissage, où l’on trouvera de nombreux enfants, des jouets de glace et des luges adaptées. Un petit échauffement ne fait pas de mal, et nous voilà bien partis sur la piste immense, où l’ensemble des patineurs tournent à sens unique. Ce soir là, hors vacances scolaires, l’espace est assez large, ce qui permet de vraiment profiter de la piste. On se sent à l’aise dans ces patins confortables et nous reprenons vite nos aises et nos réflexes de patineur expérimenté.
Les Djs assurent l’ambiance et nous reconnaisssons de nombreux tubes qui font bien bouger la foule sur le dancefloor blanc. Dans l’assistance, on rit, on est expressif, on vit l’émotion de la glisse à fond. L’atmosphère est gaie et bonne enfant, certains n’hésitent pas à divulguer des conseils de glisse.
Après d’innombrables tours autour de l’ours immaculé monumental, la soif se fait sentir et nous nous désaltérons au bar, pour une pause bien méritée. Sous les lumières chauffantes, nous ne vous lassons pas d’admirer ses effets lumineux renouvelés sur cette voute historique, il est vrai que l’organisation n’a pas lésiné sur les moyens. Nous nous sentons comme dans l’une des plus grandes boîtes du monde, d’autant plus que la qualité du son est tout à fait honnête.
Deux à trois heures passées à patiner nous a remis dans le bain de la glisse sur glace, un moment si attendu pendant le reste de l’année. C’est aussi du sport, nous le sentons dans les jambes, n’oublions pas les échauffements et les étirements. Cette attraction unique à Paris, à la fois familiale et festive est comme une bouffée d’air en plein hiver. Quand à nous, nous prenons déjà date pour l’année prochaine, tant nous avons eu plaisir à cette jolie soirée parisienne atypique.
Cette manifestation animée est devenue au fil des ans notre petit rituel, il nous rappele la neige, la montagne et l’organisateur nous permet d’avoir la montagne venant à nous, symbolisée par cet ours polaire géant, totem symbolique de ces réjouissances de saison. De jour, l’ambiance est toute différente, sans effet lumineux ni musique dynamique, il y règne une harmonie reposante qui permet d’admirer la voûte du Grand Palais, illuminée par un beau soleil d’hiver.
Pour cette belle soirée, nos remerciements s’adressent à Angia et Marie-Alix Vignau-Chancel d’AvrilCom Paris. Photos: Didier Lefevre et notre rédaction. - www.legrandpalaisdesglaces.com - Un évènement festif et haut en couleurs jusqu’au 9 janvier au Grand Palais, Avenue Winston Churchill 75008 Paris - Décembre 2018
Les Masters de Feu 2018
à Compiègne
Un show féérique et grandiose - A la faveur de l’automne arrivant, nous recherchions des évènements parisiens qui nous réchauffent le cœur, voulant encore bénéficier de ce bel été indien. C’est sur l’aimable invitation de l’agence Blizko Communication que nous nous rendons ce 22 septembre dans la ville impériale de Compiègne, déjà connue pour être un centre foisonnant d’émulation libre des arts vivants, à l’instar du Théâtre Impérial de Compiègne sur lequel nous publions régulièrement dans nos pages Spectacles.
Cette fois-ci, nous entreprenons ce joli périple depuis Paris afin de venir découvrir l’une des attractions les plus époustouflantes de cette rentrée: le concours international de pyrotechnie des Masters de Feu, en partenariat avec la mairie de Compiègne. Librement inspirés des concours télévisés à succès tels MasterChef, une joyeuse équipe d’organisateurs français passionnés s’est attachée à l’ambition de créer un tournoi pan-européen regroupant les meilleurs dans ce grand art qu’est la pyrotechnie festive.
Il est vrai que depuis les fastueuses fêtes de Vaux-le-Vicomte au 17ème siècle, les français tiennent une compétence particulière dans ce domaine, où l’inspiration créative raffinée se dispute à l’élégance organisée de tableaux à la française dessinés avec brio dans le ciel. Un je-ne-sais-quoi de plus qui permet aux français de tirer leur épingle du jeu.
Après trois journées de travail acharné pour la mise en place du pas de tir, la foule est venue nombreuse en ce soir de septembre à Compiègne. Près de 11000 personnes se sont présentées impatientes d’assister au troisième opus de cette compétition amicale, les Masters d’Argent, sur le thème du cinéma. Les Masters précédents ayant été remportés par les italiens Parente Fireworks en 2017 et par les grecs Nanos Fireworks en 2016, ils affronteront en finale en 2019 les vainqueurs de cette édition. La météo n’est pas tout à fait au rendez-vous avec une légère pluie fine, mais cela ajoutera à la scène de délicieux effets fantasmagoriques et l’absence de vent ne remettra pas en question les tirs, ce qui augure des réjouissances réussies. Un écran géant et une sonorisation adéquate permettront d’apprécier le spectacle avec tout le confort souhaité, la musique occupant une place prépondérante cette année pour suivre le thème.
L’illustre acteur français Gérard Jugnot, en admirateur passionné et averti de cet art, préside à cette étape du concours. Il succède à la présidence du jury à l’actrice Sandra Lou qui avait cette fonction en 2017 et nous apprenons qu’il a même participé à la réalisation d’un tableau de la pièce de clôture. Nous l’identifierons alors immédiatement par sa douceur, sa poésie et l’accompagnement inévitable du thème du film Les Choristes. Trois spectacles vont se succéder, orchestrés par la Pologne, la France et le Canada, encadrés d’une ouverture et d’une clôture élaborées par ArtEventia, hors compétition. Les critères à juger seront l’esthétique, la synchronisation image, la sonorisation et le respect du thème.
Le spectacle commence. L’ouverture, exceptionnelle, se fait dans un noir absolu avec une très puissante interprétation classique de ’’The Show must go on’’ de Queen suivi de quatre mouvements. Nous retenons notre souffle devant autant d’émerveillements sensoriels renouvelés. Le spectacle est féérique, magique, poétique. Nous sommes comme de petits enfants devant un sapin de Noël tout illuminé, nous restons bouche bée devant autant de richesse créative.
A peine remis de ces premières émotions déjà fortes, la Pologne entre en scène. Un départ très doux, musique aux accents graves et lents, tirs monochromes dans le bas du tableau avant de s’élever pleins de grâces et de délicatesses. Le second mouvement commence lentement à nous nourrir d’émotions avec l’œuvre très progressive de Paul Dukas ’’L’apprenti sorcier’’, la suite sera très explosive avec de grands contrastes entres explosions puissantes et silences, lumières blanches et multicolores. Les artificiers de Surex nous démontrent leur immense talent technique et créatif se permettant de créer de puissants ascenseurs émotionnels avec des tirs toujours parfaitement synchronisés à la musique.
Les canadiens d’Apogée nous offriront un tout autre spectacle, très haut dans le cadre la maîtrise parfaite de longues cascades de feux sont époustouflantes. Ici le rythme est soutenu, haletant. Telle une ’’Horde sauvage’’ les six mouvements s’enchainent plein galop sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle. Cette démonstration technique de haut vol s’achève dans un final percutant nous laissant sans voix. Quelques secondes seront nécessaires avant que les premiers applaudissements nourris retentissent.
Avec son équipe Grand Final, Pierre Emmanuel Gelis pour la France, vainqueur de cette rencontre, utilise une recette similaire à la Pologne. Le départ très doux sur un texte lu nous offre une plongée au cœur des émotions, de toutes les émotions du cinéma. Leur indéniable maestria jouera avec nos peurs et nos rires en illustrant par exemple, les thèmes de Psychose de Bernard Herrmann à une reprise très réussie du jingle de ’’Jean Mineur Publicité’’. En passant par l’hilarant ’’Peur sur la ville’’, ils se permettront alors d’imprimer des smileys rigolards sur la toile nocturne.
De toutes ces arabesques dans ce ciel noir finement strié de pluie légère, loopings de feu ou autres saltos illuminés, les équipes artificières en compétition nous auront dessinées dans la nuit des paysages magiques, fantasmagoriques, faisant le jeu sur toute la palette de nos émotions, de lumières, de sons, multiples et changeants. La surprise aura surgit de chaque action avec des silences brutaux, de puissantes percussions qui résonnent encore en nous avec un brin d’appréhension et des panaches de fumées qui drapèrent ces fresques géantes d’auras mystérieuses.
Le public est comme nous conquis et les applaudissements fusent à chaque tableau. L’ambiance est bon enfant et les plus jeunes venus nombreux sont ravis. Fin du fin, le spectacle de clôture assuré par les français d’ArtEventia qui excellent en la matière est comme l’ouverture, étourdissant. A ces festivités sonores et visuelles se succèdent le palmarès de cette édition. Le match fût serré et ce seront les français de Grand Final qui remporteront la mise et seront en finale en 2019 pour les Masters d’Or aux côtés de la Grèce et de l’Italie. Ils furent suivis de près par les polonais de Surex et par les canadiens d’Apogée. Nous venons d’assister à une célébration internationale des arts pyrotechniques de premier ordre, une compétition amicale entre équipes de niveau international.