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Gaspard va au mariage, le film


D’une grande fraicheur, sans préjugé ni tabou, un film libre - Antony Cordier nous livre pour son troisième film brillant une palette de personnages aussi complexes qu’attachants au sein d’un décor improbable, un zoo. Le choix de ce site, avec des animaux acteurs des décors et de l’ambiance lors de plans qui ne sont pas intermèdes, n’est pas anodin. Les acteurs vont évoluer dans un véritable parc animalier en activité au sein d’un Limousin sauvage et luxuriant. Il permet de créer un parallèle, d’explorer et de jouer délicieusement avec les animalités de nos comportements.


Gaspard (Félix Moati) a 25 ans et pour conserver sans doute une image idyllique de son enfance, s’est prudemment tenu à l’écart de sa famille. Il doit cependant retourner dans le zoo familial, au sens propre comme au figuré, pour le remariage de son père. Antony Cordier nous plonge dès le début dans l’univers du conte quand, dans le train qui emporte Gaspard droit vers cette enfance dont il devra s’affranchir, il rencontre, telle une Belle au Bois Dormant qu’il devra réveiller, Laura (Laetitia Dosh). Elle accepte cette idée folle et spontanée de l’accompagner en se faisant passer pour sa petite-amie.


Cette scène liminaire à la caméra très mobile augure de la liberté, de la dynamique des images qui nous attendent. Laetitia Dosh est étonnante, elle ne joue pas, donnant l’impression d’être dans une permanente improvisation naturelle. Cela correspond parfaitement à son rôle de belle jeune fille libre qui ne va que là où la mènent ses sentiments, ses émotions. L’alchimie est évidente avec un Félix Moati lunaire, plein de charme, qui concentre tant l’attention que le monde qui l’entoure semble éthéré.


Tous deux retrouvent Virgil (Guillaume Gouix), Peggy (Marina Foïs) et Coline (Christa Theret). Virgil est le frère de Gaspard et son exact opposé. Chargé de la gestion du parc, trop sérieux, un tantinet ennuyeux, il est le rabat-joie nécessaire. Guillaume Gouix est impressionnant de réalisme dans ce rôle. Sa seule présence suffit à faire exister, à rendre tangible les décors, les accessoires. C’est un ’’terrien’’. Il amène une dimension concrète et confortable à chacune de ses apparitions qui permet de nous tenir dans la réalité, tant la présence du conte tout au long du film est importante. Peggy, la vétérinaire portée par une Marina Foïs toujours aussi profonde et juste, doit être la future mariée. Mais bien évidement et pour notre plus grand plaisir, cela ne va pas être aussi simple.


L’expression du conte, de l’animalité, du refus de ce monde est incarnée par Coline, la fille ourse, sœur de Gaspard et Virgil. Sous sa peau de bête, Christa Theret est impressionnante et prometteuse. Elle a la très lourde tâche de porter, en plus des expressions ci-dessus, le paradoxe de ses désirs incestueux envers Gaspard. Tous deux se rendent d’ailleurs inconsciemment indésirables. Elle s’en sort à merveille, livrant ses répliques d’un souffle avec une impressionnante justesse.


Apparait assez tard, le fantasque Max. Antony Cordier a fait appel à Johan Heldenberg pour camper ce père haut en couleur, un peu trop cavaleur (toujours incapable de renoncer aux avances de ses ex.) et qui donne souvent l’impression d’être complètement perdu. A la question ’’Pourquoi un acteur belge ?’’, Antony Cordier répond ’’Un acteur français de cet âge-là (env. 50 ans NDLR), il va lire le scénario, voir que son personnage arrive seulement page 34, constater qu’il doit dans la 1ère scène se foutre à poil dans un aquarium où il y a 300 poissons… Il ne vous répond même pas’’. Là encore, Antony Cordier nous offre un personnage qui, comme les autres, est d’une incroyable justesse. Parfait !


Vous l’aurez compris, Gaspard va au mariage est une comédie incontournable sur la tendresse qui laissera certainement son empreinte. De l’articulation en 4 chapitres, qui est un reste de l’écriture scénaristique qu’Antony Cordier a pris la liberté de garder, on regrettera peut-être l’absence d’une partie supplémentaire réservé à Peggy-Marina Foïs tant sa présence marque cette œuvre. On notera aussi les apparitions trop brèves d’Elodie Bouchez. A voir sans hésiter au cinéma dès le 31 janvier 2018.

Avec tous nos remerciements à Anne-Lise Kontz de l’agence Ciné-Sud Promotion pour son accueil et sa gentillesse et à notre rédacteur René Zimmermann. - www.cinesudpromotion.com

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