Nobody's Watching
Voyage en terre d’exil — Nobody’s watching met en scène un comédien argentin qui a pris la décision de s’exiler pour tenter sa chance à New York, malgré son succès dans son pays natal. Comédien ambitieux en quête de grandeur ? Pas vraiment : l’exil se révèle être le moyen de mettre derrière lui un passé émotionnellement douloureux. A New York, il est confronté à la difficulté de trouver un rôle, et enchaîne les petits boulots tout en tentant de trouver sa place dans une american life bien différente de la vie qu’il menait en Amérique latine, accompagné des siens. Le film met en relief cette perte d’identité inévitable lorsque l’on quitte son pays, qui pousse le personnage à se retrouver confronté à lui-même, à ses questionnements et à ses doutes. Plongés au coeur du quotidien de Nico, Nobody’s watching nous dépeint l’activité incessante et le bruyant tourbillon de la vie new-yorkaise en contraste avec les réflexions et silences de son personnage principal, plein de volonté mais forcé d’affronter une nouvelle vie qu’il peine à apprivoiser.
Le film a une teneur autobiographique : il fait écho au vécu de la réalisatrice Julia Solomonoff, partie vivre 7 ans à New-York avant de retrouver l’Argentine. Cette adaptation à un monde nouveau loin de ses repères, elle l’a vécue également. Lors d’une interview, elle évoque l’exil comme « désir de se réinventer », mais, comme le film le met en relief, souligne la difficulté de quitter sa culture pour une autre, inconnue. Nous suivons donc le cheminement d’un personnage qui, du début du film par son choix d’exil jusqu’à la fin, ose prendre des décisions.
Les très beaux plans du film font découvrir New-York sous différents angles, et font ainsi voyager son spectateur au coeur de la ville. Le cosmopolitisme que présente le film, notamment par l’emploi de différentes langues, donne des envies d’ailleurs. Nobody’s watching nous a effectivement véritablement emportés, touchés par un personnage principal tiraillé entre son passé et ce nouveau présent mais luttant pour s’en sortir, par sa capacité à franchir les obstacles émotionnels et matériels, et transportés par ses belles images du continent américain. Nobody’s watching, réalisé par Julia Solomonoff et produit par Epicentre films, sort en salles le 25 avril 2018. Un grand merci à notre rédactrice, Adèle Mondine — www.epicentrefilms.com.
Avril 2018